Les légendes de la paroisse
Dans ce monde très croyant, le handicap de la jeune enfant ne pouvait être que la marque d'une sanction divine et il fut nécessaire de l'éloigner des regards.
Berchsinde avait une amie, Richilde, nièce de Sainte Hunne, parente de Etichon.
Richilde, amie de Saint Déodat (Saint Dié), voulut se retirer du monde et, tout naturellement, entra au couvent de femmes le plus proche, Etival.
Berchsinde, cherchant un asile à son enfant, fait appel à son amie qui la prend auprès d'elle au monastère. Ce monastère à été édifié par l'épouse de Bodon, Odile.
_ L'enfant doit être enseignée en religion et baptisée. A quelques lieues de là, le Saint homme Hydulphe évêque de Trèves, vient se retirer, se consacrant à la sagesse monacale ; sa réputation est si grande que son frère, Saint Erhard, lui-même évêque de Trèves lui rend visite.
Etichon et Berchsinde font appel aux deux Saints et le baptême a lieu dans ce couvent où elle prend le nom d'Odile en hommage à la bienfaitrice. Le miracle a lieu : l'enfant recouvre la vue en ces lieux qui portent encore aujourd'hui les noms vénérés depuis le fond des âges de champs Sainte Odile. La jeune enfant peut alors regagner son Alsace natale pour y fonder le monastère de Hohenbourg en lieu et place du château parental d'Altitona...par un chemin qui la mènera d'Etival à Schirmeck et de Schirmeck à Altitona étrangement nommée "chemin de sainte Odile".
L'odyssée de la cloche de La Salle
Gondelbertine, c'était son nom, le joli nom de notre ancienne cloche des Bains de la Bonne Fontaine, lieu-dit situé sur la commune de la Grande Fosse et ancien fief du chapitre de Saint-Dié. C’est dans ce lieu qu’est enterré Saint-Gondelbert, le fondateur du monastère de Senones. La cloche s'en est allée à La Salle, paroisse de La Bourgonce, en 1847. Elle a vu tomber nos soldats en 1870 et elle pleure encore. Car elle est bien en exil, sous le toit de l'école, exposée à tous les vents, à tous les caprices de la jeunesse turbulente... Alors qu'elle devrait vibrer près du tombeau de Saint-Gondelbert, dont elle a eu la garde pendant 66 ans !
Si vous voulez la voir, prenez une échelle, et vous constaterez les ravages du temps ! Un vieux marteau en fer forgé lui ronge les flancs. Les tempêtes voudraient lui arracher jusqu'à son nom. Sur le bronze sont gravés ces mots : Gondelbertine 1781, rachetée en 1911.
Monsieur Jean-Yves Henry précise : D’après la Semaine Religieuse de 1921 : La cloche est prêtée à la paroisse de Saales (Bas-Rhin), puis à l’école de La Salle. Elle est rachetée et réinstallée en 1911 et emportée par les allemands en 1917. L’actuelle la remplace en 1920 sur le site des bains de la Bonne Fontaine. Sur le rocher est gravé (en haut à gauche) : « Gondelbertine 1781…, rachetée 1911 »