Le 1° février, le diocèse a proposé aux élus de communes et d’intercommunalités vosgiennes, de se retrouver pour un temps d’échanges. Entretien avec Bernard Vuidel, élu et coordinateur de cette rencontre.
Vie Diocésaine : Pourquoi une telle initiative ?
Bernard Vuidel : Parce qu’ils sont des milliers dans les Vosges : n’oublions pas qu’il y a 515 communes et plusieurs dizaines de communautés de communes dans notre département. Parce que les catholiques sont nombreux parmi eux. Parce qu’ils gèrent de nombreux dispositifs : écoles, action sociale (CCAS), patrimoine public, action économique, etc ; et que certaines de ces personnes, très occupées, donc souvent « le nez dans le guidon », ont exprimé le besoin d’un lieu pour relire leur engagement, pour confronter les projets, les actions, avec le sens qu’on leur donne, en cohérence avec leurs convictions de chrétiens. Notre évêque, Jean-Paul Mathieu, suite à la réflexion d’une douzaine de groupes de chrétiens, avait d’ailleurs « balisé » l’importance du rôle des élus dans sa déclaration de février 2008, peu avant les dernières élections municipales.
VD : alors, sont-ils venus le 1° février ?
BV : Oui : presque 20 ont fait le déplacement ; d’autres ont fait savoir leur intérêt, tout en étant empêchés. D’autres aussi seraient sans doute venus, si la rencontre avait été plus proche de chez eux.
VD : Que retenir de vos échanges ? BV : D’abord chacun a pu parler, car on s’est aussi mis en groupe. De nombreux domaines ont été abordés, en particulier : les moyens de faire vivre la démocratie (listes, débats, consultations…), l’action sociale et la proximité avec les personnes en difficulté, les actions pour favoriser le « vivre-ensemble », l’impact des projets, par ex par rapport à l’environnement ; la place des jeunes ; l’exercice des responsabilités.
VD : Une question matérielle est aussi apparue : celle des bâtiments églises . Que représentent ces édifices pour les élus que vous êtes ?
BV : C’est un patrimoine important à préserver. Pour certaines communes, tout va normalement. Mais pour les petites communes rurales, l’avenir du bâtiment-église peut représenter un gros souci : faut-il investir un budget important pour les grosses réparations ou l’entretien du chauffage ? Alors ces dépenses risquent d’engloutir toute la marge de manœuvre du budget communal. A quoi ça sert ? disent certains. Les élus sont attachés à ce patrimoine, mais comment peut-il servir la vie des habitants, quand l’église n’est ouverte que pour quelques rares messes ou enterrements ? Faut-il l’ouvrir à de nouveaux usages ?
VD : Les élus attendent-ils quelque chose de l’Eglise, par rapport à leurs responsabilités au quotidien ? BV : Sur la question des bâtiments religieux communaux, il serait sans doute utile de créer un lieu d’échange et de concertation entre les élus et les responsables du diocèse. Pour le reste, il semble que ce moment de parole a été apprécié. De plus on voit que pour certains, ce lieu leur permet de vérifier la pertinence de leurs convictions. Voyez quelques réflexions glanées ce jour-là : « Il faudrait une maison de retraite proche des familles, pour conserver les liens affectifs » ; « On n’est pas élu pour se servir. Il ne faut pas mêler bien public et intérêt privé » ; « J’aimerais aller contre la tendance au repli sur soi » ; « Beaucoup de citoyens manquent de vue à long terme » ; « On suit l’exemple de dévouement de nos aînés. C’est dans notre éducation » ; « La responsabilité nous enrichit, nous fait grandir ». « Faire vivre la démocratie, oblige à écouter et à respecter l’autre ».
VD : quelles sont les perspectives de cette initiative ? Un prochain rendez-vous ?
BV : Beaucoup aimeraient se retrouver 2 fois par an. Les sujets à approfondir ne manquent pas. On va réfléchir à la prochaine date, sans doute vers septembre-octobre. Et peut-être qu’on fera une rencontre par zone, pour se rapprocher du terrain, mais ça nous demandera plus d’investissement !!