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Évelyne Spittler, ou l’art de vivre une retraite des plus actives

Sur un large périmètre géographique autour de Bruyères, ce sont probable- ment des bataillons de “gamins”, eux- mêmes devenus parents, qui connais- sent Évelyne Spittler.

Cet article a été publié dans le magazine « Église dans les Vosges ». En vous abonnant , vous êtes informé-e et vous soutenez l’information et le dialogue dans le diocèse.

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Native de Saint-Dié, Évelyne se définit comme un “pur produit du privé”. Et, se souvient que sans être encore écolière, elle savait déjà lire à 5 ans. Son parcours scolaire débuta à Raon-L’Étape, puis passa par la Providence et Beaujardin à Saint-Dié.
En 1972, le Centre de Formation Pédagogique de l’Enseignement Catholique lui ouvrait ses portes pour une formation d’institutrice sur deux ans. Professeur des écoles (comme on dit aujourd’hui), son premier poste fut pour Bruyères. Elle le quitta en 1980 pour rejoindre Saint-Dié, avant de revenir à “La Jeanne” en 1982 et prendre en charge les CM1-CM2. Mariée à Marcel Spittler, un expert comptable, dont l’un des cabinets se trouve à Bruyères, c’est là que le couple, parent d’Amélie, une jeune institutrice, âgée de 32 ans, a longtemps habité dans un petit pavillon du lotissement de la Beheue.

Enseignante pendant 33 ans, Évelyne Spittler assura la fonction de directrice des sections primaire et maternelle pendant 20 ans. Conseillère pédagogique dans l’enseignement catholique diocésain pendant sept ans, Mme Spittler reçut officiellement en 2005, et en présence de Mgr Mathieu, les palmes académiques des mains du directeur diocésain de l’enseignement catholique (DDEC), Alain Georgel. Une distinction décernée pour bons services rendus.

Les gueules d’amour de l’Avison

Un peu plus tard et ce fut un choix, Évelyne Spittler, prit la décision de faire valoir ses droits à la retraite pour vivre autre chose. Elle souhaitait consacrer une part de son temps à ses chiens. Attention, pas n’importe quel canidé, car même si d’autres toutous partagèrent la vie de la famille, c’est la race boxer qui passionne la maison. Lorsqu’arriva en 1972 le premier de ces animaux chez Mme et M. Spittler, il est probable que personne ne se doutait qu’un jour s’ouvrirait l’élevage des Gueules d’Amour de l’Avison !

La propriété de Bruyères s’avérait trop étroite. Il a fallu déménager. Sur les hauts d’Aumonzey, maintenant en pleine nature, tout autour d’une ancienne ferme rénovée, trois chiennes peuvent s’ébattre sans gêner. Des joies, mais aussi des peines.
Récemment, Ugo, très malade, a dû être conduit chez le vétérinaire qui l’a endormi pour toujours afin d’abréger ses souffrances. Ce fut un moment cruel, mais les souvenirs du docile animal demeurent dans le cœur de ses maîtres. Actuellement, Ultima, 9 ans, mène la meute. Sa copine, Boogie n’est pas la plus jolie, mais forte d’un pédigrée sans faille, elle met au monde de superbes chiots. Quant à D’S, la fierté de l’élevage, elle accumule les titres d’élégance ! Championne de France, de Suisse, internationale, D’S s’honore de l’or des podiums, dont celui du championnat de travail de l’AFB (Association Française du Boxer).

Des émotions fortes

Un ou deux “bébés”, plus peut-être, qui seront dorlotés pendant une dizaine de semaines chez les “Spitt” comme les désignent souvent leurs amis. Les boxers des “Gueules d’Amour de l’Avison” ce sont aussi des bêtes capables de partage. Formatrice de chiens visiteurs de Lorraine, Évelyne se déplace avec ses bêtes, et les petits s’il y en a. Il s’agit d’aller vers des malades, des résidents âgés, des enfants... Tout se passe évidemment avec les autorisations et l’encadrement du personnel des établissements concernés.
Le contact, la relation entre l’être humain et l’animal dépassent l’esprit cartésien. Ugo en son temps et Boogie ont abordé leur monde à quatre pattes, mais avec un cœur gros comme cela. Entendre, que le tout premier mot d’un jeune autiste fut “Boogie”, la chienne avec qui il travaillait fut particulièrement émouvant.

Le chien écouteur fascine aussi par sa patience. Sa constance tranquille auprès d’élèves en difficulté favorise l’expression orale et l’apprentissage de la lecture. Évelyne aimerait explorer davantage la possibilité de se rendre dans des écoles, dans des prisons...
Mme et M. Spittler animent un club canin à Bruyères. De belles compétitions s’organisent. Évelyne s’occupe de la logistique, des repas, des gâteaux... Et, se met volontiers aux fourneaux pour mitonner des petits plats qui régaleront ses proches.

Les journées doivent dépasser 24 heures

Membre de l’équipe pastorale comme responsable du catéchisme, Évelyne Spittler a dû s’adapter à la réforme. L’Église avance. On n’y enseigne plus comme avant. Sur la paroisse de Bruyères, sept bénévoles se dévouent pour accueillir 52 garçons et filles. Évelyne apporte sa part de pédagogie religieuse. “Je ne veux pas faire de discipline, c’est une autre relation qu’à l’école. Pour les enfants, on devrait être des modèles. Ils nous interrogent sur notre foi... Le péché, le pardon... ce n’est pas simple d’expliquer la religion aux enfants d’aujourd’hui...” Organiser des temps forts, des célébrations, aborder le Sacrement de Réconciliation, proche de ce qui fut la confession, rencontrer les familles, conduire vers la Première des Communions...
Mme Spittler s’investit encore en participant à des formations. Rédige des articles pour le bulletin paroissial... Un regard profond, du dynamisme et de la vitalité à revendre, si Évelyne bouscule parfois un peu son monde, c’est pour la bonne cause. Pour avancer, pour donner l’envie. L’envie d’avoir envie !

Josée Tomasi-Houillon

Cet article a été publié dans le magazine « Eglise dans les Vosges ». En vous abonnant , vous soutenez et favorisez la circulation de l’information et le dialogue dans le diocèse.

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Publié le 24/03/2012 par Alice.