De vous à nous
J’ai lu le livre de Francine Carrillo : « J’aimerais que vivre tu apprennes. » Le sous-titre m’avait attirée : Quand Marthe nous ouvre un sentier spirituel.
Depuis mon enfance, j’entends les prédicateurs répéter la dernière phrase du texte de Luc (10, 38-42) comme si elle était vérité unique : « C’est bien Marie qui a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée. »
Tout d’abord, Marthe au service de tous et houspillée par Jésus, ça me gênait beaucoup ; ensuite, en réfléchissant, le commandement de Jésus n’est-il pas « Aimez-vous les uns les autres » et plus pratiquement « Revêtez la tenue de service » et « Lève-toi et va » ? Comment Lui obéir en restant à ses pieds ? Ne faut-il pas plonger les mains dans la vie humaine pour que tous vivent ?
Francine Carrillo nous donne une explication qui lui vient du sermon 86 de Maître Eckhart, sa manière convaincante de rendre à Marthe sa vraie place me réjouit.
Marie, la plus jeune, dans sa relation avec Jésus, en est au stade de l’apprentissage, de la contemplation, de l’enseignement, de la découverte, tandis que Marthe, plus âgée, plus accomplie, en est au stade de la mise en pratique, du souci envers les autres, de l’amour actif dont la source se trouve dans sa relation intérieure à Celui qui est l’Amour. Marthe n’est pas détruite par ce souci et cette agitation, mue par un autre Amour. Jésus constate qu’elle agit.
Marie n’en est encore qu’au stade de la contemplation, c’est le meilleur mais il doit se transformer en action, sans perdre sa source, sans oublier ce qui fait agir. Un beau mot pour ce stade de l’accomplissement : la Contempl-action. Comme dans tout amour, il y a d’abord la relation exclusive de la découverte, du face à face, l’un envers l’autre ; Puis cet amour mûrit, la relation s’épanouit et devient ensemble, nous deux vers l’avenir, et toujours ensemble, s’ouvrir aux autres et agir.
Eckhart réhabilite Marthe, merci à Francine Carrillo de nous le faire découvrir.
Merci de nous avoir donné ce livre. L’écriture est agréable et accessible.
Noëlle Georgel
Éditions Salvator, 2011
Prix 2012 de littérature religieuse
Un petit garçon très introverti, à qui une approche superficielle ne pourrait imaginer un bel avenir, qu’il soit de l’ordre professionnel ou du registre personnel… Un petit garçon « né sous x », dont on pourrait craindre qu’une vie sans amour l’emprisonne dans un carcan frileux et terne…
Pourtant l’x se transforme en belle Étoile, grâce à l’amour des parents adoptifs, et l’introversion laisse la place à l’épanouissement d’un jeune homme raffiné, cultivé, sensible et littéraire, passionné par les mots et les idées de grands noms de la Littérature… Une vocation est née : il sera journaliste…
Alors il se montre assidu à la tâche, devient l’un des plus brillants, menant une vie survoltée et trépidante, figure de proue de ce monde fascinant de la presse, des médias…
Puis l’étoile se fait plus lumineuse et comme elle a conduit les Rois Mages, elle amène cet homme touchant vers une expérience nouvelle : celle d’un silence habité qui lui permet de communier à la douce et forte Présence de ce Dieu qui ne le quittera plus et l’attendait de longue date.
Le talent et la célébrité ne leurrent pas le beau regard, qui cherche inlassablement, à voir toujours plus loin, plus profondément, au-delà des fastes et des épreuves, dans un silence érigé en nécessité absolue, en Lumière vivante, partagé souvent avec l’épouse aimante et respectueuse.
À travers une belle mosaïque de paysages, de rencontres, d’évènements, la « Conversion au silence » de Monsieur Michel COOL nous invite à nous arrêter, à poser les fardeaux que nous nous croyons obligés de garder, pour nous laisser conter et raconter avec autant de conviction que d’élégance, des histoires de foi, des histoires d’amour, des histoires de vie.
Bonne lecture et beau voyage à vous.
Brigitte Philipponel
Éditions Salvator, 2011
Notre époque, dit l’auteur, a fait de l’autre le plus souvent, quelqu’un qui sert des avantages ou qui nuit. L’identité individuelle est souvent diluée dans le groupe ; la multiplicité des partenaires sexuels ne favorise pas l’amour. Le monde vit à une vitesse effrénée, tandis que la rationalité et le matérialisme flétrissent tout…
Pour vivre alors un véritable amour dans le monde d’aujourd’hui, indépendamment des « recettes » de qualité que d’aucuns savent faire vivre dans leur vie personnelle, Anselm Grün propose d’assainir notre relation à nous même, puis celle aux choses, aux autres et surtout, de s’appuyer sur une belle et toute simple relation à Dieu, pour toutes les composantes de notre vie.
Aimer l’autre comme il est, sans vouloir le façonner, le diriger, le critiquer, mais le soutenir, reconnaître ce qu’il a de bon, de beau, se rappeler les débuts de l’histoire commune, reporter à plus tard les discussions tendues, dans le calme, pardonner avec l’aide de Dieu, s’en remettre à Lui pour nous aider à respecter l’autre, donner ce respect, de la tendresse, de l’attention, ne jamais perdre de vue que l’autre est bien meilleur que ce que nous croyons, faire preuve d’empathie vis-à-vis du conjoint, être spontané et créatif avec lui, lui témoigner de la reconnaissance, lui faire confiance, vivre tous deux dans l’authenticité et la vérité, être dévoué sans renoncer à soi, aider celui ou celle que l’on aime dans le vieillissement, même dans la dépendance, le tout dans la franchise, la fiabilité…
C’est un aperçu du très beau programme… Ne zappez pas !
Brigitte Philipponel
Collection : Vatican II pour tous
Médiaspaul, 2013
Ce livre « me manquait ».
J'ai ressenti à ses lecture et relecture une très grande confiance.
Je ne puis aujourd'hui vous dire plus qu'un très vif engagement à lire ce livre : lire, relire, relire encore sa conclusion ( de pages 116 à 128).
Je mets en verité toute ma conviction intérieure, toute ma foi, dans cette courte présentation.
Serge Najean
Éditions Lessius, 2004
Herméneutique : interprétation des textes littéraires et poétiques, juridiques, théologiques, bibliques (on parle alors d'exégèse), historiques, philosophiques.
Cette définition nous introduit dans le livre.
L’auteur - enseignante en linguistique générale et en littérature comparée, nous entraîne dans l’étude du sens des textes bibliques avec toutes les techniques à notre disposition aujourd’hui.
Si vous êtes versés dans toutes ces techniques d’études littéraires, historiques, vous allez y trouver votre bonheur.
Si tout ceci vous semble bien compliqué… jetez un regard sur quelques chapitres. Par exemple : Qu’est-ce que la Tradition ? Est-ce quelque chose de figé ? L’auteur répond que c’est « une dynamique, plurielle et variable, créatrice et féconde »… De quoi nous faire réfléchir !
Et encore : « Lire un texte biblique c’est consentir à entendre ce que l’on ne sait pas, ou ce que l’on sait mal, voire ce que l’on ne veut pas savoir »
Je prends un exemple : comme la Samaritaine (ou Rébecca), en lisant, je vais puiser l’eau quotidienne ; comme l’eau, ma lecture est vitale ; en grandissant avec le texte, derrière des mots très humains, je peux voir jaillir la source d’eau vive. Je n’arriverai pas à épuiser le sens du texte, et cette « eau » qui me désaltère n’épuise pas la source.
Si l’abord de ce livre semble difficile, il renouvelle notre lecture des textes, comme une provision de route pour notre pèlerinage terrestre. Il nous montre que l’étude biblique n’est pas un domaine figé ; il suit les recherches d’aujourd’hui et il se laisse découvrir par celles et ceux qui le fréquentent au quotidien.
Danièle Nutz
Éditions Albin Michel, 2013
Je ne parviens pas à analyser ces méditations, je préfère exprimer comment je les ai reçues.
J'ai lu les quatre premières avec un vif intérêt, et pour la 4ème avec une joie intérieure profonde : l'ayant lue, j'ai ressenti, plus que le désir, le besoin de la relire, de donner vie à ce texte.
La mise à l'écart de la 5ème méditation, dans cette courte présentation, s'explique par le choix de François Cheng, son auteur : composer un ensemble de poèmes merveilleusement fidèles à l’esprit qui marque ce livre exceptionnel.
Serge Najean