Église dans les Vosges (EDV) : Quel est votre rôle en tant que directeur diocésain de la catéchèse ?
Hubert Devillard (HD) : Dans l’Église diocésaine, la catéchèse se fait en mettant en œuvre les orientations proposées pour l’Église toute entière et plus particulièrement pour l’Église en France. L’évêque a nommé une équipe pour mettre en œuvre ces orientations, et dans cette équipe le directeur diocésain coordonne le travail en lien avec l’évêque et son conseil, accompagne les différents responsables et établit des liens avec l’ensemble des services du diocèse. Pour cette mise en œuvre, des formations sont proposées à tous les catéchistes du diocèse et aussi des temps forts de rencontres diocésaines pour vivre ensemble la démarche.
EDV : Au bout de deux ans, quel bilan peut-on dresser de l’action menée en faveur d’une nouvelle catéchèse dans le diocèse ?
HD : Après un temps d’information, de formation, les paroisses se sont mises en route chacune à leur rythme. Depuis le début de l’année scolaire, les nouveaux documents sont mis à la disposition des enfants et de leur famille. Cette mise en œuvre s’est faite progressivement et demande un changement de mentalité qui touche l’ensemble de la pastorale : la pédagogie de ces documents demande un investissement personnel de la part des catéchistes et des différents partenaires, en particulier les communautés paroissiales. La question se pose donc d’une catéchèse à toutes les étapes de la vie et non plus seulement pour l’enfance. Mais d’une manière générale, ce changement est bien perçu et dynamise ceux et celles qui acceptent d’y entrer.
EDV : Combien de personnes bénévoles s’occupent de la catéchèse dans les Vosges ? Quelles sont leurs contraintes, leurs attentes et leurs satisfactions ?
HD : Ce sont souvent des retraités mais aussi des personnes qui travaillent et qui rencontrent les enfants en fin de semaine. Quelques-uns se sont mis en route dans l’accompagnement de leur propre enfant, d’autres ont été interpellé par les responsables dans les paroisses ou les curés des paroisses. En général, les rencontres avec les enfants demandent une trentaine d’heure sur l’année. Il leur est surtout demandé de travailler en équipe avec d’autres catéchistes, des parents et d’accepter de se former, de vivre eux-mêmes l’itinéraire proposé aux enfants afin de passer de l’attitude d’enseignant à une attitude d’accompagnateur dans la foi. En effet, pour beaucoup d’entre eux cette responsabilité les fait grandir dans la foi et épanouit leur humanité. Mais il y a aussi des contraintes car les enfants ont besoin d’être acteurs aujourd’hui et c’est un changement dans la manière de se situer.
EDV : Avez-vous toujours besoin de bénévoles ?
HD : Les paroisses ont actuellement besoin de bénévoles qui acceptent cette mission de catéchistes ; il est difficile aujourd’hui de trouver des personnes disponibles en raison du rythme de vie des uns et des autres et de la difficulté de s’engager dans le long terme. C’est pourquoi même ponctuellement il est bon que toutes les personnes qui le peuvent se laissent interpeller par ce service.
EDV : La réussite de la journée de sensibilisation au pardon et à la réconciliation à Portieux vous semble-t-elle indiquer le bon chemin pour l’avenir ? Le thème choisi était exigeant !
HD : Notre journée à Portieux était effectivement une réalisation de cette mise en œuvre avec un itinéraire vers le sacrement de réconciliation. Nous avons comme projet pour cette année un rassemblement à Domremy le dimanche 3 juillet autour de Jeanne d’Arc et des témoins de notre diocèse pour vivre et découvrir l’appel à aimer à la suite de Jésus. Les paroisses ont reçu et recevront encore des informations sur le déroulement de cette journée. Nous souhaitons que cette journée envoie vers l’avenir, en lien avec ce qui se vit sur notre diocèse et la mise en œuvre de nouvelles collaborations. Notre équipe elle-même vivra des changements et elle met en place des responsabilités diversifiées puisque deux d’entre nous arrêtent leur responsabilité.
Propos recueillis par Jean-Paul Vannson