Chaque dimanche, les églises des Vosges accueillent des milliers de fidèles. Le caté, les groupes de réflexion et de prière sont d'autres exemples d'occasions de rassemblements chrétiens. Point d'étape sur les préconisations :
Les spécialistes craignent une propagation massive du virus pour la rentrée et prévoient une pandémie de grippe A pour l'hiver à venir. Si les prédictions s'avèrent exactes, le plan pandémie grippale sera mis en place.
Ce programme draconien préconise par exemple en cas de niveau d'alerte 6 - la France est aujourd'hui au niveau 5 - de limiter l'accès aux hôpitaux, maisons de retraite et établissements pénitentiaires en plus de la fermeture des établissements d'enseignement. Les lieux de culture, divertissement et/ou loisirs, tels que les restaurants, cinémas, salles de sport, musées ou piscines, seront fermés. Les commerces seront quant à eux ouverts, mais seuls les rayons indispensables seront accessibles à la clientèle : alimentation, hygiène, boisson par exemple.
Le gouvernement se prépare au pire des scénarii, à l'image du ministre de l'Education nationale, Luc Chatel, qui ne lésine pas sur les précautions, de réunions de crise à l'envoi de circulaires aux académies.
Dans une interview, il dit vouloir « être prêt » en cas de pandémie totale et affirme « se préparer à toutes les éventualités ». « Si les circonstances l'exigent, nous nous tiendrons prêt à fermer les établissements », a-t-il déclaré.
Qu'en est-il pour l'Église ?
Comme au Mexique, nos pasteurs et prêtres français pourraient être contraints d’annuler tous les cultes pour limiter les risques de propagation du virus.
Plusieurs églises de Mexico avaient effectivement dû interrompre la célébration des cultes en avril dernier. Cette décision avait été prise après la demande, de la part des autorités fédérales de la santé, de suspendre toutes les réunions dans des locaux fermés, y compris les églises, pour éviter la propagation du virus de la grippe porcine qui avait déjà fait plusieurs morts.
On redoute qu’une décision similaire soit prise en France. Pour l’instant, les autorités sanitaires n’évoquent pas le cas des rassemblements chrétiens, mais y réfléchissent. Affaire à suivre.
Deux médecins spécialistes de la grippe réagissent aux propos de Luc Chatel :
- Alain Fisch chef de service au CHU de Villeneuve-Saint-Georges, et président de l'Institut des études épidémiologiques et prophylactiques.
« Je crois que les gens n'ont pas bien compris l'ampleur de la situation. Deux cas de figures s'imposent. Soit le virus mute, – et il a des chances de muter –, il devient virulent cet hiver, et nous allons droit vers une catastrophe. Ce scénario annoncerait une mortalité assez forte, les décès se compteraient en centaine de milliers en France. Soit le virus ne mute pas, mais sa contagiosité est telle qu'il infectera des millions de personnes. Dans les deux cas, l'hiver prochain s'annonce chaotique, car le pic de l'épidémie est une évidence. Si 1% des malades se présente dans les hôpitaux, ces derniers seront saturés par la surpopulation de patients (...) »
- Jean-François Delfraissy chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital du Kremlin-Bicêtre et directeur de l'Institut «Maladies infectieuses» à l'INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale)
« Ne cédons pas à la panique. D'un point de vue médical, je répète qu'à l'heure actuelle le virus n'est pas grave, il n'y pas de raison qu'il mute et devienne dangereux. L'épidémie de grippe A ne sera sans doute, cet hiver, qu'un problème quantitatif, du moins je l'espère. Luc Chatel prend ce problème d'épidémie au sérieux, et c'est là son rôle de ministre. Car le problème reste de taille. Je pense qu'il a raison d'agir avec anticipation puisque l'épidémie sera là cet hiver. Il y aura une poussée d'endémie importante, c'est une évidence, mais on ne sait pas encore dans quelle proportion.
Le virus est bénin, mais il entraînera tout de même une désorganisation sociale importante. Si les cas grippés se multiplient par milliers voire par millions, ce qui est probable, l'absentéisme sera sans aucun doute très élevé dans les milieux professionnels. Les arrêts maladie seront en très forte augmentation. Même si la grippe reste non-virulente, tous les rouages de la société s'enrayeront pendant un temps X. Dans les hôpitaux, on s'attend à 50% d'absentéisme au moment du pic de l'épidémie. Les professeurs et les maîtres d'école seront également touchés. (...) Si la situation devient vraiment critique, il faudra là penser à fermer d'autres structures collectives, mais ce n'est pas encore d'actualité. »
Rappel : symptômes de grippe à reconnaître
- fièvre
- courbatures, douleurs musculaires surtout dans le dos
- maux de gorge
- maux de tête
- affaiblissement extrême, fatigue intense mais variable selon les individus.
- difficultés respiratoire, quelquefois très importantes.
- toux, plutôt sèche qui apparaît sous la forme de quintes
- jetage (écoulement par le nez) très important.
- diarrhées (assez rarement).
- vomissements (assez rarement).
- perte d'appétit survenant brutalement.
Habituellement, la grippe A H1N1 évolue favorablement vers la guérison en une semaine (parfois plus). Pas de panique !
source interviews : Libération