Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 7,1-8.14-15.21-23.
Les pharisiens et quelques scribes étaient venus de Jérusalem. Ils se réunissent autour de Jésus, et voient quelques-uns de ses disciples prendre leur repas avec des mains impures, c'est-à-dire non lavées. -
Les pharisiens en effet, comme tous les Juifs, se lavent toujours soigneusement les mains avant de manger, fidèles à la tradition des anciens ; et au retour du marché, ils ne mangent pas avant de s'être aspergés d'eau, et ils sont attachés encore par tradition à beaucoup d'autres pratiques : lavage de coupes, de cruches et de plats. -
Alors les pharisiens et les scribes demandent à Jésus : « Pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas la tradition des anciens ? Ils prennent leurs repas sans s'être lavé les mains. »
Jésus leur répond : « Isaïe a fait une bonne prophétie sur vous, hypocrites, dans ce passage de l'Écriture : Ce peuple m'honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi.
Vous laissez de côté le commandement de Dieu pour vous attacher à la tradition des hommes. »
Il appela de nouveau la foule et lui dit : « Écoutez-moi tous, et comprenez bien. Rien de ce qui est extérieur à l'homme et qui pénètre en lui ne peut le rendre impur. Mais ce qui sort de l'homme, voilà ce qui rend l'homme impur. »
Car c'est du dedans, du cœur de l'homme, que sortent les pensées perverses : inconduite, vols, meurtres, adultères, cupidités, méchancetés, fraude, débauche, envie, diffamation, orgueil et démesure.
Tout ce mal vient du dedans, et rend l'homme impur. »
Le Concile Vatican II : une boussole pour notre temps (suite)
Extraits de la Déclaration sur les religions non-chrétiennes promulguée le 28 octobre 1965
La relation avec les juifs
La relation toute particulière qui existe entre chrétiens et juifs fait que le judaïsme a une place unique dans le dialogue inter-religieux.
Le Concile rappelle le lien qui relie spirituellement le peuple de Dieu avec la lignée d'Abraham.
L’Église confesse que tous les fidèles du Christ, fils d'Abraham selon la foi (Gal 3, 7) sont inclus dans la vocation de ce patriarche .
L’Église a toujours devant les yeux les paroles de l'apôtre Paul sur ceux de sa race " à qui appartiennent l'adoption filiale, la gloire, les alliances, la législation, le culte, les promesses et les patriarches, et de qui est né, selon la chair, le Christ (Rom 9, 4-5)"
Les juifs, en grande partie, n'acceptèrent pas l'Evangile, et même nombreux furent ceux qui s'opposèrent à sa diffusion (Rom 11, 28). Néanmoins, selon l'apôtre Paul, les juifs restent encore, à cause de leurs pères, très chers au cœur de Dieu dont les dons et les appels sont sans repentance (Rom 11, 28-29).
Avec les prophètes et le même Apôtre, l' Eglise attend le jour, connu de Dieu seul, où tous les peuples invoqueront le Seigneur d'une seule voix et le serviront "sous le même joug", selon Sophonie 3, 9.
Lire aussi Isaïe 66, 23; Psaume 65, 4; Rom 11, 11-12.
Du fait d'un si grand patrimoine spirituel commun aux chrétiens et aux juifs, le Concile veut encourager et recommander entre juifs et chrétiens la connaissance et l'estime mutuelle.
L'accusation de déicide, selon laquelle les juifs ont tué Jésus et que tous les juifs de tous les temps seraient solidaires de sa mise à mort, a été l'argument majeur de l'antijudaïsme chrétien. Le Concile rejette fermement cette accusation. Il déplore toutes les persécutions lancées contre le peuple juif et rappelle que le Christ est mort volontairement pour tous les hommes.
Les relations entre juifs et chrétiens se sont profondément transformées.
La repentance des chrétiens pour leur participation active ou passive aux persécutions des juifs a rétabli les relations. Un dialogue existe exigeant, mais fraternel, même s'il passe par des moments de tension, comme on l'a vu lors de l'affaire Williamson (évêque négationniste) ou de la béatification de Pie XII.
Les échos des visites des papes Jean-Paul II et Benoît XVI dans la grande synagogue de Rome manifestent la continuité absolue avec la Déclaration du Concile.
"Vous êtes nos frères préférés et, d'une certaine manière, on pourrait dire nos frères aînés".
(Jean-Paul II en 1986)
Benoît XVI a souhaité que sa visite à la synagogue "constitue une nouvelle étape sur le chemin irrévocable de la concorde et de l'amitié entre les deux religions".
Le cardinal Kasper, chargé des relations avec le judaïsme, a précisé que cette rencontre doit permettre de voir "ce que nous avons en commun et ce que nous pourrons faire ensemble face aux problèmes de la société d'aujourd'hui, comme le sida, la justice sociale, l'éducation."
La semaine prochaine : Le décret sur l’œcuménisme