TRANQUEVILLE-GRAUX
Origine
Dans l'étude des noms de lieux,- Société d'émulation des Vosges -1897-, Tranqueville dérive de “paille”, en patois: hhtrain, strain, estrain, train, tré comme Etrennes et Trampot. Céline Eidersheim, par contre, voit dans le nom latin de Tranculfi villa, le nom d'un homme germanique Tranculf + villa. Les différentes écritures de Tranqueville au cours du temps : Tranculfi villa (711); Trancorville (1262); Tranconville (1292); Trancoville (1493). La carte archéologique de lorraine pour les vestiges Gallo-Romains, dans son chapître " ouvrage hydraulique ", mentionne un bassin dédié à Apollon à “ la Fontaine des Romains ” à Tranqueville.
Quelques dates d’histoire...
A) Dans l'histoire de Toul du Père Benoît, il est fait mention de Tranqueville en 711, dans les termes suivants: Garibalde commença à être évêque de Toul quand son père, Wulfoald, touché de l'engagement de son fils dans les ordres, fonda l'abbaye de Saint-Miel [Mihiel] entre les années 707 et 711 ; d'où l'on peut conclure, que Garibalde commença d'être évêque de Toul en ces années là. Garibalde eut de son père plusieurs biens, qu'il s'était réservé après la fondation de l'abbaye de Saint-Miel, il en fit part à son église. Il lui donna tout ce qu'il avait à Tranqueville, à Uruffe et à Gibomei [Gibaumeix].
B) Une charte de 881 indique que Charles le Gros, fils de Louis le Germanique, rend les localités de Vicherey et Tranqueville au chapitre de la cathédrale de Toul. Saint Gérard, 33° évêque de Toul, sacré à Trèves en 963, avait une affection sincère pour ses chanoines et suffisamment prouvée par son testament, dans lequel il les déclare ses vrais et légitimes héritiers, et leur donne le village de Tranqueville, tant pour la fondation de son anniversaire, que pour l'augmentation de la prébende de son doyen, avec cette clause, qu'ils feraient une aumône extraordinaire aux pauvres le jour de son ordination.
C) Renard le jeune, fils de Renard l'aîné, est aussi au nombre des comtes de Toul dans la même charte de 1069. Il fit bénir en 1034, l'église de Bleurville par Léon IX, qui n'était alors que l'évêque de Toul. Ce comte avait usurpé sur l'église de Toul, le village de Tranqueville et sur l'abbaye de Saint Mansui les dîmes du prieuré de Saint Michel et du village de Barriville, ce saint évêque l'obligea la même année de les restituer authentiquement.
D) En 1364, on note dans les terres et seigneuries de l'église Cathédrale de Toul trois prévôtés, la troisième de Vicherey comprend le village de Tranqueville. Le Pouillé de 1402, mentionne les villages de Totainville et Tranqueville sous le même nom de Tantonvilla.
Un personnage important de la Révolution avait acheté, avant 1789, un propriété à Graux, il s'agit de:
- Joseph Clément Poullain de Grandprey; né le 23 décembre 1744 à Lignéville, décédé à Graux, le 6 février 1826. Avocat et homme politique français, il fait ses études au collège des récollets de Bulgnéville. Avocat à Mirecourt, en 1770, il a le titre de conseiller du roi au bailliage royal de Mirecourt; en 1771, il est prévôt de Bulgnéville. Il fut un des 28 députés des neuf bailliages des Vosges qui, réunis à Mirecourt, se réduisirent à quatre qui furent envoyés aux états généraux; il avait la charge de rédiger les cahiers de doléances du bailliage de Neufchâteau. Les députés de Lorraine, à Nancy, sur l'invitation de M. de Boufflers, le choisirent pour la rédaction des demandes du Tiers État de la Lorraine. Président du conseil des anciens, sorti par tirage au sort, il fut réélu à celui des Cinq Cents. Il s'opposa au 18 brumaire et fut relégué en Charente, puis se retira à Graux, où il avait acheté une propriété avant la révolution. Il fut nommé, à la demande de Bernadotte, avec lequel il était très lié, président du tribunal civil de Neufchâteau; il fut membre du conseil général des Vosges de 1807 à 1814. Il quitta le tribunal de Neufchâteau en 1811 pour remplir les fonctions de Président de la chambre à la cour d'appel de Trèves. En 1815, il présida le Collège électoral des Vosges; il fut élu député à la Chambre des représentants. Condamné à l'exil, à la restauration, il obtint une ordonnance du roi n'ayant pas voté la mort de Louis XVI, lui permettant de rentrer chez lui. Il passa les dernières années de sa vie à Graux, affligé d'une cécité presque complète. (Antoine Vincent ARNAUT).
Au XVIIIe siècle, Tranqueville se développe, la population augmente, c’est la période où on construit la tour de l’église.
Pendant la Révolution, la ferme de Rancières est détachée du territoire de Barville pour rejoindre Tranqueville.
En 1882, la commune de Graux disparaît et son territoire est rattaché à Tranqueville.