Ce n’est pas Cécile Strubhardt, qui dira le contraire ! «C’est là que j’ai découvert mon métier d’éducatrice, j’ai rencontré quelqu’un qui en parlait. Immédiatement, je me suis dit, c’est cela que je veux faire !»
Après la fac de Sciences et du Langage, Cécile a commencé par travailler un moment en crèche à Fraize, puis dans une maison à caractère social pour enfants à Remoncourt. Une embauche était ensuite rendue possible à Orbey au sein de l’IME-IMP (Institut médico-éducatif et Institut médico-pédagogique).
Sous houlette associative, sont accueillis là-bas des enfants handicapés mentaux de 6 à 25 ans. Quatre groupes d’une quinzaine de pensionnaires chacun sont répartis dans de petits pavillons individuels. Cécile Strubhardt prend en charge l’internat des adolescents de 12 à 18 ans.
«On croit que c’est difficile, mais en fait c’est très naturel, ils nous prennent comme on est, tout simplement. Ils ne se posent pas trop de questions et contrairement à ce que craignent beaucoup de gens, ce n’est pas du tout un monde triste ! Au contraire, il y a beaucoup de joie ! Je ne me serais pas vue derrière un bureau, j’ai besoin d’aller sur le terrain...»
Une formidable expérience
Cécile évoque encore avec plaisir l’atelier cuisine qu’elle anime. «Nous travaillons en équipe dans une excellente ambiance, c’est important.» Sa mission la passionne. “Nous faisons participer les enfants à des réunions... Ils nous indiquent leurs souhaits.
Ainsi, en plus des traditionnelles balades, nous avons pu organiser une sortie au cirque, et même l’aventure de la spéléologie ! Bien sûr, parmi les pensionnaires, il y a des cas plus lourds que d’autres.
Vous savez, chez les autistes, par exemple, ceux qui ne parlent pas se font comprendre par leurs sourires, leurs pleurs... Ils évoluent, on sent qu’ils comprennent, on voit que l’on touche quelquefois presque au but...
Cécile soutient aussi généreusement l’Association des Paralysés de France. «Je veux continuer dans cette voie, me rendre utile, tout en fondant plus tard ma propre famille...» Lorsque son métier d’éducatrice spécialisée lui en laisse le loisir, Cécile décompresse.
Elle se plaît dans son engagement au sein de Festi Jeunes et se souvient avec des étoiles plein les yeux des JMJ 2002 à Toronto “Cela a été une formidable expérience, j’ai eu vraiment envie de m’engager !”
Secrétaire appliquée de Festi Jeunes pour l’ensemble du diocèse, Cécile puise des enseignements précieux. Elle garde notamment en mémoire une grande rencontre rejointe par sœur Emmanuelle. Témoins, célébrations religieuses, concerts, débats... la jeunesse y trouve son compte. La foi aussi. Il faut évoluer avec son temps, Cécile qui n’a que 27 ans apporte encore sa pierre à la communication de Festi Jeunes en alimentant une page Facebook.
Quelque chose qui vous booste
«Mon éducation chrétienne, je l’ai apprise de mes parents avec qui j’allais à la messe. J’ai eu une sorte de passage à vide en 4e et 3e et grâce à une copine, qui m’a invitée à l’aumônerie, je suis revenue vers l’Église en classe de seconde.
J’ai alors fait ma confirmation. Mais, je le sais, j’ai toujours eu la foi en moi. Depuis la terminale et Toronto, j’ai persévéré dans mon engagement catholique.»
En août prochain, plus d’un million et demi de personnes se retrouveront à Madrid. C’est quelque chose de puissant, de très fort. «Le projet vers l’Espagne se concrétise. Infos, programme des JMJ, chants, un peu d’histoire du pays ibère, les mots usuels... le «Carnet du participant» auquel Cécile a contribué avec enthousiasme sera précieux de renseignements utiles.» C’est festif, se sentir là parmi des milliers d’autres croyants, il y aura des drapeaux de toutes les couleurs, des échanges d’idées, c’est quelque chose qui vous booste.”
Lorsqu’elle rejoint Grandvillers, Cécile développe avec les siens ce don d’aller vers les autres. Jacques, son père, médecin généraliste, Catherine une maman infirmière, deux sœurs et un frère qui n’ignorent rien de la solidarité, tous sont membres de l’harmonie du village. Flûte, clarinette, trombone...
Cécile joue du saxo et partage avec la quarantaine d’instrumentistes de la formation un perceptible bonheur de communiquer au travers de cette passion. À écouter, à connaître cette jeune fille aussi souriante que dévouée, on entendra également cette belle musique qui résonne au quotidien au fond de son cœur.
Josée Tomasi-Houillon
Cet article a été publié dans le magazine « Eglise dans les Vosges ». En vous abonnant , vous soutenez l’information et le dialogue dans le diocèse.