De vous à nous

J'aime tant l'histoire... J'ai le souvenir de certains cardinaux, qui ont activement participé à la direction des affaires de l’État, dans le cadre de la « Monarchie de droit divin ». Ensuite, vers l'âge de dix ans, je me suis passionnée aussi pour les journaux télévisés. Certains hommes me fascinaient ; ils avaient pour nom : François Mauriac, Maurice Genevoix, Alain Decaux, Charles de Gaulle... Puis, dans les années 80, a surgi un nouveau visage, sur le petit écran : un autre Cardinal, passionnant au moindre commentaire, à la moindre apparition... Je pestais contre la structuration des journaux télévisés, trop courts, et l'aurais écouté longuement... Tant d'années après, la Bibliothèque diocésaine vient de réparer ce manque, à travers la lecture d'un ouvrage époustouflant :

« Dieu merci, les droits de l'homme ».

Il s'agit d'un recueil de textes de Monseigneur Jean-Marie Lustiger, homme d’Église génial, qui s'est beaucoup exprimé, durant la décennie 80, sur ce thème fondamental, auprès de publics très variés, notamment des journalistes, des étudiants, des médecins, des chercheurs, des militaires de carrière, des lecteurs, des croyants... Pourtant, si l'on veut bien me pardonner la familiarité de l'expression, « aucun couvercle, aucune poussière dans les bénitiers : qu'on se le dise ! ».

Avec une envergure indicible, une culture générale profonde, un amour pour Dieu, qui n'a d'égal que sa loyauté à son égard, cet acteur important de la foi catholique ne pratique aucune -ment la langue de bois.

Ainsi, avec courage et détermination, dans le respect de sa vocation, cette figure de proue de l’Église catholique a toujours, quels que fussent ses interlocuteurs, rappelé le message de l’Évangile, les préceptes divins, relatifs au respect de la vie humaine, depuis la rencontre des cellules paternelles et maternelles, jusqu'au dernier souffle et à travers toutes les circonstances de la condition humaine, de façon individuelle et collective.

Ces textes, que j'assimile personnellement à des enseignements, extraordinairement précieux, se « méritent » : plus de quatre-cents pages constituent cette anthologie ; néanmoins il ne lasse jamais, pour deux raisons :

1.il est très disert : talentueux dans l'expression, sans aucune emphase inutile ; 2.il est sincère, authentique et discrètement combatif. Rien ne lui résiste : tout ce qui constitue les travers de ce monde lui est parfaitement connu, et, patiemment, sans jamais agresser qui que ce soit, il rappelle toutes les composantes d'origine divine de la nature humaine et rend hommage à « Qui de droit », avec des mots choisis.

Il est diplomate, il est précis, il est à la fois abstrait et concret, il répond aux sollicitations de toutes sortes, sans se départir d'une lucidité à couper le souffle et de qualités pédagogiques inestimables. Tout ce que je ressens, parfois confusément, est exposé ici, argumenté et résumé.

Par conséquent, qu'il me soit permis de dire, en parodiant le titre de ce bel ouvrage :

« Dieu merci, Jean-Marie Lustiger »,

en vous invitant à le retrouver à travers ces pages captivantes, au service de la défense de l'homme moderne, trop souvent ébloui par ses propres artefacts, oubliant, ou pire... Refusant de rendre grâce à Celui qui lui a tout donné, et l'invite perpétuellement à un dialogue d'amour, jusqu'au retour du Seigneur.

Brigitte Philipponel

Éditions Résiac, 1981

Bonjour à tous! Je rends aujourd'hui à la Bibliothèque Diocésaine mon premier livre : je me suis inscrite tout récemment. Il s'intitule : « Le secret de la joie » et nous le devons au Frère Marie-Bernard Martelet. Que nous apprend-t-il?

Il nous raconte un lumineux parcours, celui de Gabriel Mossier, petit garçon orgueilleux et déterminé, né au sein d'une famille aisée, en Auvergne, devenu un valeureux et séduisant Capitaine des Dragons de l'Empereur Napoléon III...

Malgré une réussite sociale avérée, le cœur et l'âme de Gabriel ne sont pas comblés. De loin en loin, le Seigneur appelle cet homme courageux, qui va vouer à la Mère de Jésus, quittant l'Armée après une sage réflexion, une vie, un chemin spirituel, qui vont le conduire vers notre Dieu.

Ainsi devenu un frère de l'abbaye de Chambarand, travailleur, pieux et humble, cet enfant de Dieu, si attachant ne cessera de dire que Celle qui nous a donné Jésus une première fois, n'a de cesse de nous conduire à Lui... Que Dieu le bénisse, ainsi que le Frère M.-B. Martelet

Brigitte Philipponel

L'Évangile de Thomas fut découvert en Haute Égypte, près de Nag Hammadi, en 1945. Le manuscrit, rédigé en copte, date du IVe siècle, mais des fragments, en grec, étaient déjà connus par les papyrus d'Oxyrhynque datés du IIe siècle. Il pourrait être d'origine syriaque.

C'est une collection de 114 « paroles » attribuées à « Jésus le Vivant ».

Dans cet ouvrage, Jean-Yves Leloup présente les 114 paroles, chacune accompagnée de références et de commentaires. Ces derniers, quoique de qualité inégale, sont indispensables.

En effet, l'Évangile de Thomas n'est pas facile d'accès, il ne s'adresse pas à des néophytes. Beaucoup de « paroles » rappellent des citations bien connues des Évangiles canoniques, mais avec une teinte de mystère ou de paradoxe : l'oreille qui a entendu les paroles de Jésus nous les rapporte ici avec une couleur gnostique ou hermétique.

Ainsi  les paroles de Jésus nous apparaissent sous un jour nouveau, comme le visage d'un ami que l'on croyait connaître, et qui prend soudain un profil nouveau, parce que l'éclairage est inhabituel...

Cet Évangile mérite d'être mieux connu.

Antoine Voirin

Lucien Jerphagnon

Éditeur Albin Michel, 2011

Ce livre mérite une attention extrême.

Il m'a été donné le jour du décès de son auteur, j'en ai donc commencé la lecture avec une grande émotion.

Lucien Jerphagnon est marqué profondément par la culture et la philosophie hellénique : il est également proche, plus que proche, de St. Augustin et de Pascal.

Ce livre est un entretien entre lui et Christiane Rancé, fine, respectueuse mais sans pour autant perdre sa capacité de scruter son interlocuteur au fond de sa pensée, de son être : le lecteur en prendra claire conscience en pages 254, 255 et 256, ou s'éclairent en un instant, avec l'aide de Pascal, « Pascal le savant, Pascal le croyant », l'intuition qui est la pierre d'angle de la foi vivante de Lucien Jerphagnon.

Donc, si vous ressentez comme ce fut le cas pour moi, à la lecture du corps de ce livre une certaine lassitude, persistez toutefois.

Livre terminé, vous reprenez l'épisode merveilleux de pèlerins d'Emmaüs, Lucien Jerphagnon vous y invite : puis-je dire que la lecture de ce livre tombait pour moi merveilleusement à pic.

Serge Najean

Auteur : Benedict-Thomas Viviano

Collection « Lire la Bible » N° 96

Les Éditions du Cerf, 1992

L'ouvrage de Benedict T. Viviano présente le thème du Royaume de Dieu depuis le Nouveau Testament jusqu'à l'époque contemporaine.

Le premier chapitre est consacré au Royaume de Dieu dans la prédication de Jésus. Les chapitres suivants abordent le thème chez les Pères de l’Église, puis durant le Moyen-âge et l'époque moderne, enfin dans la pensée du XXème siècle.

J'avoue avoir été un peu déçu par ce livre. La pensée de l'auteur est souvent difficile à suivre, et certaines de ses propositions sont incompréhensibles pour le lecteur qui n'est pas théologien.

Une déception également sur des sections qui me paraissent mal exposées, telle que la théologie de la libération. Le sujet est quasi contemporain, aussi j'espérais quelques clartés, ce que que je n'ai guère trouvé.

Par contre, les courants de pensée sur le Royaume de Dieu chez les Pères de l’Église sont classés avec clarté, et la classification adoptée a le mérite d'éclairer la suite.

Antoine Voirin

Cet ouvrage tente de décrire les 5 premiers livres de la Bible comme une structure. Le texte biblique que nous avons sous les yeux n’est pas une juxtaposition de matériaux hétéroclites, mais un récit construit, cohérant.

L’auteur, par l’étude de la trame narrative du Pentateuque, essaie de faire découvrir cette cohérence au lecteur.

Le lecteur, déjà initié aux nouvelles façons de lire la Bible, suivra avec intérêt le fils rouge de la Promesse ; il deviendra lui-même « voyageur » à la recherche d’une terre que Dieu lui donnera. « La Terre Promise est un lieu où l’on n’arrive jamais.. . on ne fait que marcher vers elle »

Danièle Nutz