Ces deux mots signifient à la fois le souci de l’Église de porter la lumière de l’Évangile dans tous les milieux et l’attention qu’a l’État laïc de permettre le libre exercice de leur culte à ceux dont le métier ou la situation ne le permet pas (prisons, hôpitaux, armées - et aussi lycées du temps où ils étaient tous des pensionnats).
S’ils portaient des galons de capitaine jusqu’à la Première Guerre mondiale, les aumôniers en ont été privés par Clémenceau.
Ils y ont beaucoup gagné en liberté intérieure, pouvant se faire tout à tous à la manière de saint Paul : soldat avec le soldat, général avec le général.
Rencontre des uns et des autres et de leurs familles, écoute, conseil spirituel et humain, préparation aux sacrements, journée de marche avec une section, bivouac sous les étoiles avec les soldats : j’essaie autant que possible de partager la vie des militaires sans pouvoir cependant partir avec eux lorsqu’ils sont envoyés en « OPEX » (opération extérieure) pour quatre voire six mois.
Dans l’un des régiments les plus déployés en opérations hors de France, beaucoup alignent parfois plus de huit mois d’absence en une seule année !
Dans ces conditions, l’aumônerie est une présence d’Église modeste, mais précieuse pour ceux qui se donnent totalement au service de leur pays.
Denis Beligné