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Formation Alhzeimer, compte-rendu

Lundi 21 juin plus de 80 membres des équipes d'Aumôneries Hospitalière et du Service Évangélique des Malades des Vosges ont participé à une journée de formation à la maison diocésaine sur le thème « La communication avec des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer ».

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Cette formation s'adressait aux membres qui visitent dans les secteurs spécialisés, les Unités de Vie
Protégées, en Neuro-gériatrie, maisons de retraite, long séjour ou à domicile. Des professionnels qui ont une grande pratique sur l'accompagnement des personnes souffrant de cette pathologie sont intervenus: Madame Carole Bruni psychologue en milieu hospitalier et en Unité de Vie Protégée a abordé le sujet de façon très concrète

La personne atteinte de la maladie d'Alhzeimer est un sujet singulier qui vit tous les âges à la fois. Au stade du grand âge où la personne fait le bilan de sa vie elle s'arrête sur des moments de vie dans un va-et-vient entre le passé et le présent, avec comme avenir sa mort.

Avec l'exercice de la montgolfière qui nous fait voyager dans nos souvenirs, C Boni nous fait comprendre que pour la personne désorientée dans le temps et l'espace tout peut stimuler la mémoire et le souvenir devient réalité pour la personne« Qu'en est-il de ce qui reste? » « Comment les rejoindre là où ils en sont? » L'écoute est au cœur d'une rencontre possible entre la personne désorientée qui invite à rejoindre son ailleurs. Par exemple une personne de 90 ans est dans son souvenir d'enfance et attend le retour de son parent.
Il faut être disponible, avoir beaucoup de souplesse, de créativité, une ouverture de cœur pour être capable de créer une relation dans laquelle l'autre est sujet, une juste mesure sans contredire ni entrer dans le mensonge. Être présent là où il n'y a pas forcément de réponse. La personne désorientée nous invite à la rejoindre dans son ailleurs que nous voyons comme une erreur ce qui nous amène à nos normes..

Pour les aidants il y a un deuil blanc à vivre celui de perdre la relation établie avec le malade que l'on ne reconnaît plus surtout s'il est agité, agressif ou inhibé.

Une aide-soignante Marie-Jo a témoigné de « la chance d'avoir travaillé dans un service de neuro-gériatrie » où elle a pu accompagner des malades dans leur humanité par une écoute personnalisée et une animation appropriée . L'après-midi M Fouchet, directeur de l'hôpital du Val du Madon a complété le sujet du jour parlant de la mise en œuvre d'équipes adaptées à des soins spécifiques.
Ainsi la méthode de travail passe de locaux faits pour travailler à une formule où les locaux sont faits pour que les résidents y vivent, le rythme du travail dépendant de leur vécu: par exemple si la personne a mal dormi la nuit et récupère sur le matin, le petit déjeuner lui est servi à son réveil quelque soit l'heure, on fait fonctionner la mémoire ancienne, celle des gestes comme éplucher les légumes. Ainsi le personnel recruté sur la base du volontariat est particulièrement motivé. M Fouchet est pleinement favorable à l'apport d'équipes de bénévoles formés. « Je suis preneur car vous êtes complémentaires » dans l'empathie et le temps partagé avec la personne atteinte de la maladie d'Alhzeimer.

Les équipes d'aumônerie peuvent réactiver la mémoire des souvenirs religieux. Ainsi en dialogue avec le personnel se développe « la politique des petits pas » structurée et organisée avec des objectifs. « L'essentiel du fondement en gériatrie est de prendre en charge les résidents là où ils sont : dans l'ici et maintenant et aussi dans l'ici et ailleurs.

Le malade est suivi avec un projet de soins individualisé qui va déterminé le moment judicieux de placement dans une Unité de Vie Protégée pour une durée qui sera fonction de l'évolution de sa santé, de la capacité d'être stimulé dans ses fonctions restantes , dans son capital à maintenir et à valoriser, avec possibilité de rejoindre par la suite une autre unité de soins.

Madame Hermann présidente d'Alhzeimer 88 a souligné l'importance des associations de familles pour accompagner au mieux les malades mais aussi soutenir les aidants. Car ceux-ci surtout les conjoints sont fragilisés par un accompagnement lourd.

Les remontées des carrefours témoignent du grand intérêt porté par les participants à cette première journée de formation qui en appelle d'autres.

Marie Christine Aubel

Publié le 12/07/2010 par Alice.