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HOMÉLIE - 11 novembre 2014

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Homélie du Père OPI pour la Cérémonie du Souvenir du 96ème anniversaire de l'Armistice du 11 Novembre 1918.

Lorsque nous venons à la messe ou

toute autre célébration, c’est toujours

pour célébrer la vie et pas la mort.

Célébrer la messe le jour de l’armistice de

la Première guerre mondiale nous fait

sortir de ce qui pourrait être une amnésie

collective qui entraîne de nouveau la

violence. Nous faisons mémoire de tous

ceux qui vivaient isolés dans les

tranchées, au front et à l’étranger.

La mémoire n’est pas à confondre

avec un souvenir et encore moins avec

une opinion. La guerre des tranchées

n’est pas finie. C’est la façon de

construire les tranchées et la manière de

pousser pour y faire tomber, qui a changé.

De même que le règne de Dieu ne vient

pas de manière visible, il y a bien des

tranchées existantes qui ne sont pas

visibles. Notre regard est donc dans

l’obligation de faire un choix. Considérer

celui qui vient d’une autre culture comme

étrange ou comme une chance de grandir.

L’armistice signé le 11 novembre 1918,

beaucoup l’avaient sans doute déjà signé

dans leur cœur lorsqu’ils étaient pendant

des jours et des nuits entières, dehors à

attendre un assaut dans le froid ou la

chaleur. Plus jamais ça. Bien des

décisions arrivent aujourd’hui bien après

que chaque français et encore plus les

croyants les aient déjà prises.

Il y a toujours un décalage entre

l’opinion public et ce que moi je pense. La

paix n’est pas une loi, un décret qui va de

soi, elle est à vivre en nous. Comme le

disait bien souvent un sage africain, Felix

HOUPHOUET BOIGNY : « La paix n’est pas

un vain mot, c’est un comportement ».

Le lieu invisible de la venue du règne

de Dieu est notre cœur et par notre

témoignage, s’étend à l’amitié entre les

peuples.

Il nous faut sortir de nos tranchées,

faire que nos décisions intérieures de paix

soient de plus en plus visibles. Et cela

nous appartient. Dieu se rend présent au

monde dans l’Eucharistie, par les

sacrements, mais aussi par nos mains,

quand deux hommes se donnent la paix,

par nos yeux, quand le regard ne dévisage

pas l’étranger, par notre parole, lorsque

nous dialoguons avec l’autre, à la manière

de Dieu dialoguant avec son peuple dans

la Bible

Durant notre siècle et le siècle

précédent, nous avons construit des

tranchées mais aussi, fait tomber des

murs. La France et l’Allemagne sont

devenues les piliers de la vie de l’Europe.

D’ennemis, ces deux pays sont devenus

des partenaires. Il nous appartient de

vivre ces histoires de rédemption à

l’image de la réconciliation que l’Evangile

ne cesse d’annoncer. Rendons grâce à

Dieu pour cette Bonne Nouvelle qu’il nous

adresse. L’Evangile est un chemin

exigeant, mais un chemin qui mène à la

vie, ouvre, sauve et guérit. L’Evangile

donne à percevoir la paix, à chacun

d’apprécier la valeur de cette Bonne

Nouvelle et de la disponibilité intérieure

qui appelle à la liberté véritable, au-delà

de toutes les frontières possibles.

En célébrant cet anniversaire de

l’Armistice de 1918, nous fêtons

aujourd’hui saint Martin. Tout le monde se

souvient de la légende de Martin

partageant son manteau avec un pauvre.

Soldat, Martin se préparait au baptême,

mais il avait déjà retenu l’essentiel du

message de Jésus : Aimer.

Et le Pasteur Martin Luther

KING disait ceci: « La plus grande de

toutes les vertus, c’est l’Amour. Dans un

monde qui repose sur la force, la tyrannie

et la violence, vous avez pour mission de

suivre la voie de l’amour : ainsi, vous

découvrirez que l’Amour désarmé est la

force la plus puissante du monde ».

Amen

Père Louis Marcel OPI

Publié le 08/11/2014 par Stéphane Perrin.