Infos-Actualités
Venez à Lourdes avec votre diocèse, sous la présidence de Monseigneur Jean-Paul Mathieu, du 9 au 15 juillet 2011.
Venez partager des temps forts, des prières, des célébrations, des processions et le chemin de croix au creux de la montagne.
Le thème pastoral 2011 ? Le Notre-Père.
Pèlerinage au départ Épinal et Neufchâteau.
Renseignements et inscriptions :
Service diocésain des Pèlerinages
29, rue François de Neufchâteau
88000 Épinal
Tél : XX.XX.XX.XX.XX du lundi au vendredi de 16 à 18h.
A découvrir sur http://vosges.orgues.free.fr Bravo et merci à son auteur Monsieur Dominique Colin. Pour lui écrire
Il y a peu, sœur Françoise Noël déclarait : “Je sais que je ne vais pas guérir … maintenant, après tant de luttes, je suis prête pour la RENCONTRE … surtout ne vous bouchez pas les yeux, mais rendez grâce avec moi pour la VIE, pour tout ce qui a été vécu … LA VIE EST BELLE !!!"
Découvrez le touchant hommage rendu par ses proches
Lisez aussi la lettre de sa sœur, soeur Odile Noël, à leurs famille et amis
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L’appel à l’unité des chrétiens est lancé de Jérusalem à toutes les églises du monde. des responsables des églises de Palestine se sont réunis au centre œcuménique de Jérusalem et proposent à tous les chrétiens de retrouver les éléments qui faisaient l’unité des premières communautés chrétiennes.
“Ils étaient assidus à l’enseignement des apôtres, à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières”. (Actes 2,42). Tel est le thème de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens du 18 au 25 janvier 2011.
Les chrétiens de Palestine, pour la plupart d’origine arabe, vivent comme tous les habitants de Palestine dans un contexte très difficile. Depuis plus de 70 ans, “Palestiniens” et “Israéliens” se battent pour cette terre sur laquelle Jésus a vécu. Les raisons sont multiples : politiques, économiques, historiques, sociales et elles sont souvent compliquées par des positions extrémistes d’origine religieuse. Des femmes et des hommes de paix existent de part et d’autre...
Mais les accords signés jusqu’aujourd’hui n’ont pas permis encore que s’installe la paix. Un mur de séparation continue d’être élevé et des attentats aveugles sont toujours meurtriers.
Sur cet horizon, la semaine de prière pour l’unité des chrétiens est comme une petite lumière vacillante, d’une grande fragilité mais lourde d’espérance. Comment sortir du principe d’exclusion ? Comment faire cesser les peurs de travailler ensemble ? Les Églises présentes à Jérusalem nous montrent que l’appel à l’unité peut aller plus loin que les mots et nous orienter vers un avenir qui nous fasse anticiper la Jérusalem céleste et contribuer à sa construction.
Il faut du réalisme pour que cette idée devienne réalité. La responsabilité de nos divisions nous incombe : elles résultent de nos propres actes. Il faut approfondir notre prière et demander à Dieu qu’il nous transforme nous-mêmes afin que nous puissions travailler à l’unité. Cette transformation passe déjà par la lecture commune de la Bible.Nous nous réjouissons de la prochaine parution d’une nouvelle traduction de la Bible à destination des jeunes, “Zebible” qui paraîtra au mois de mai 2011. Ce projet, piloté par l’Alliance Biblique Française, a suscité toute une dynamique de dialogues et de rencontres. Une dizaine de mouvements de jeunesse et d’Églises, catholiques, protestants et orthodoxes, se sont associés pendant 5 ans à la création de ce projet : une édition complète de la Bible avec des aides de lecture. Un site internet est déjà en ligne ( http://www.zebible.com ) permettant déjà à des centaines d’internautes de rentrer en dialogue entre eux et avec la Bible ? C’est déjà travailler à l’Unité.
La possible unité
Travailler à l’unité, c’est mieux se connaître pour sortir de la peur d’être contaminé par l’autre et c’est possible !
Travailler à l’unité, c’est agir ensemble pour écouter les détresses, les drames d’aujourd’hui, y répondre et c’est possible !
Travailler à l’unité, c’est refuser le prosélytisme, prendre le temps d’annoncer ensemble l’Évangile et c’est possible !
Travailler à l’unité, c’est sortir de l’intégrisme quel il soit, c’est refuser le fanatisme qu’il soit chrétien, musulman, hindou ou bouddhiste et c’est possible !
Travailler à l’unité, c’est prier ensemble pour qu’il nous soit donné d’être fidèles à l’enseignement des apôtres, à la communion ou à l’entente fraternelle, à la fraction du pain et à la prière... c’est possible !
Agnès Schaeffer, Pasteur et abbé Michel Lambert
Des célébrations dans les Vosges
- Remiremont :
- Samedi 22 janvier à 18h / à l’abbatiale
- Dimanche 23 janvier à 10h30 / au temple
- Épinal :
- Mercredi 19 janvier à 18h / au temple. Célébration avec les enfants du catéchisme et de l’école biblique, suivie d’un apéritif dînatoire.
Mercredi 26 janvier à 20h30 / au temple.
- Gérardmer :
Le groupe de théâtre “les Baladins réformés” donneront une pièce intitulée “le Souper à la cloche” sur l’invitation de l’Église catholique, le dimanche 9 janvier à 15h30 / au théâtre de Gérardmer.
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Rassemblement diocésain, le dimanche 6 février à Épinal. L’Église des Vosges organise une journée de la vie consacrée autour de l’évêque Jean-Paul Mathieu. La célébration de 10h30 en l’église Notre-Dame réunira instituts de la vie consacrée et congrégations religieuses. Elle sera ouverte aux croyants, qui découvriront l’après-midi les visages de la vie consacrée dans les Vosges à travers un forum et une table ronde. Témoignages dans ce numéro de ceux qui ont choisi le célibat afin d’être plus disponibles pour annoncer la Bonne Nouvelle.
Une tribune pour la vie consacrée
En 1997, Jean-Paul II a créé une journée de la vie consacrée, fixée au 2 février. Le dimanche 6 février, le diocèse élargit cette fête avec un rassemblement destiné à tous les chrétiens.
Un forum, rien que ça. Le diocèse n’a pas lésiné sur les moyens pour permettre au peuple chrétien de découvrir les différents visages de la vie consacrée dans les Vosges. Une célébration, bien sûr, un casse-croûte convivial, des panneaux, des vidéos, mais aussi une table ronde entre religieux et laïcs, croyants engagés dans les paroisses et membres des communautés et des congrégations. Pour la circonstance, les communautés religieuses ont été autorisées à sortir.
C’est pour mieux se retrouver autour de ce qui les fait vivre : celles qui ont opté pour le retrait dans la vie contemplative, en quête d’une rencontre plus intime avec Dieu, comme celles qui ont choisi l’apostolat d’une vie plus active dans le monde – sans exclure pour autant la dimension contemplative.
Oui quotidien à l’annonce de l’évangile
L’occasion est belle pour tous les croyants vosgiens de se porter à la rencontre de celles et ceux qui ont préféré le célibat pour mieux se consacrer au Christ. Une constellation un peu méconnue qui réunit des communautés et institutions étonnamment diverses, des hommes et des femmes qui ont choisi l’aventure du oui quotidien à l’annonce de la Bonne Nouvelle : “On va bien au-delà de l’image traditionnelle des religieuses qui faisaient des piqûres et l’école”, souligne l’abbé Claude Durupt, vicaire général.
Ce qui caractérise ces modes de vie consacrée, c’est la dimension communautaire, faisant suite au projet né du charisme d’un fondateur, comme Jean-Martin Moyë, par exemple. Sans oublier les trois vœux de pauvreté, chasteté et obéissance.
Le tourbillon de l’éphémère
Dans les Vosges comme ailleurs, les rangs de ceux qui ont opté pour la vie consacrée s’éclaircissent. Les religieux sont moins nombreux et vieillissent. Les œuvres, le rayonnement missionnaire en pâtissent, malgré le renfort de sœurs venues d’Afrique ou d’Asie du Sud-Est. Mais le rapprochement avec le peuple chrétien et les laïcs engagés dans l’Église ouvre d’encourageantes perspectives. La journée du 6 février est un peu le symbole de cette dynamique. Un peu partout, les croyants prennent davantage en charge la vie de leur communauté, refusant, selon le mot d’une religieuse, que leur Église meure. Dans cet esprit, l’apport spirituel des personnes consacrées, “comme le sel dans la pâte”, s’avère irremplaçable.
Pour Benoît XVI, la vie consacrée se pose comme un signe de gratuité et d’amour, dans une société qui risque d’être étouffée dans “le tourbillon de l’éphémère et de l’utile.” En réalité, fait valoir le Saint Père, “plus on se rapproche de Dieu, plus on s’approche de Lui, plus on est utile aux autres.” Et d’ajouter, toujours à l’occasion de la fête de l’an dernier : “Je pense aux personnes consacrées qui sentent le poids de la fatigue quotidienne, rare en gratifications humaines, je pense aux religieux et religieuses âgés ou malades, à ceux qui se sentent en difficulté dans leur apostolat. Aucun d’entre eux n’est inutile. Ils sont au contraire un don précieux pour Dieu et pour le monde, assoiffé de Dieu et de sa parole.”
Important, le monastère d’Ubexy ferme ses portes
À la demande de Mère Christine, Abbesse d’Ubexy, nous publions ce communiqué qui concerne l’avenir de notre monastère cistercien. Le 3e et dernier monastère du diocèse dont les sœurs envisagent de poursuivre ailleurs leur mission, pour des raisons sans doute compréhensibles.Mais cette annonce ne nous laisse pas “indifférents” ! Nous éprouvons d’abord une pensée affectueuse pour nos sœurs, amenées par les circonstances à envisager autrement l’avenir de leur vocation exigeante sans que la charge devienne excessive pour elles. Nous respectons la démarche des sœurs : soyons sûrs qu’elles ne l’ont pas engagée de gaieté de cœur.
À Tibhirine, des moines cisterciens ont mûri spirituellement une décision touchant leur avenir : puissent nos sœurs assumer leur choix dans la fidélité à leur engagement initial. Laissons-leur le temps de vivre ce passage comme un chemin de vie pour elles et pour nous. Continuons d’aller comme des hôtes à Ubexy tant qu’elles seront là et pourront nous accueillir. Viendra le moment d’exprimer notre gratitude envers notre communauté des Trappistines et notre action de grâces pour le don que Dieu a fait à notre diocèse et à notre région depuis 170 ans. Prions pour nos sœurs et soyons des éveilleurs de vocations religieuses.
Comme le disait Mgr Papin, Evêque de Nancy et Toul et Président de la Commission pour la Vie consacrée, lors de la dernière assemblée de la CORREF : “On ne peut pas d’un côté regretter sincèrement les disparitions de communautés et de monastères et d’un autre côté ne rien faire ou trop peu pour que retentisse l’appel à suivre le Christ de cette façon… Ce qui est nécessaire au bien de tous doit être l’affaire de tous.” Que notre prière rende féconde notre action en faveur de toutes les vocations.
+ Jean-Paul Mathieu, évêque de St-Dié
Le chemin joyeux de Marie-Antoinette Simonin
Enseignante de maths retraitée, originaire du Val d’Ajol, sœur Marie-Antoinette appartient à la communauté des sœurs de Peltre (Moselle). Elle s’occupe du service de pastorale liturgique et sacramentelle dans le diocèse, et à Bruyères de la pastorale du baptême. Rencontre.
Eglise dans les Vosges (EDV) : Comment êtes-vous venue à vous engager ?Marie-Antoinette Simonin (MAS) : Ce qui m’a conduite à entrer chez les Sœurs de la Providence de Saint-André, c’est non seulement ma volonté d’être consacrée au Seigneur, mais encore mon désir d’enseigner. J’ai eu la chance de naître dans une famille chrétienne. Une fois scolarisée à Plombières, j’ai été conquise par le témoignage des sœurs enseignantes. Leurs cours étaient dynamiques, leur engagement dans la paroisse était fort : Elles étaient cordiales, animaient la messe, avaient créé une chorale, lancé le mouvement eucharistique des jeunes - le MEJ. Il y avait peu de loisirs à l’époque et les prêtres, jeunes et dynamiques, organisaient des camps. Ce qui manque aux jeunes d’aujourd’hui, c’est peut-être de rencontrer des prêtres jeunes comme à cette époque.
EDV : A quoi tient la vocation de votre congrégation pour l’enseignement ?
MAS : C’est historique. Depuis sa création en 1806, notre congrégation se voue d’abord à l’enseignement et à la santé. Constatant la détresse des familles après la Révolution, un prêtre de Moselle a cherché des filles de la campagne qui pourraient s’occuper des enfants. Deux d’entre elles, Catherine et Elisabeth, ont fondé la première école à Bitche. Les établissements d’enseignement se sont développés petit à petit et les services d’infirmières à domicile ont suivi.
EDV : Comment votre carrière d’enseignante s’est-elle déroulée ?
MAS : J’ai enseigné les maths au lycée catholique de Peltre, au collège Saint- Charles du Val d’Ajol et au lycée de Thionville qui comptait 2000 élèves et trois religieuses sur 120 professeurs. L’évolution de mon métier ? A la fin de ma carrière, j’ai perçu un changement de comportement des élèves : ils avaient peut-être moins le sens et le respect de l’autre. Et je ne trouvais plus le même soutien de la part des parents.
EDV : En quoi le fait d’être une religieuse vous a-t-il soutenu dans votre travail d’enseignante ?
MAS : J’étais heureuse dans mon travail d’enseignante. Cela m’a aidée à voir les jeunes autrement, à avoir le souci des plus démunis. Je faisais à côté beaucoup d’activités : Des week-ends de réflexion, des camps à vélo, à Lourdes et à Assise. En dehors du temps scolaire, on avait des relations plus simples avec des jeunes plus motivés. Au-delà de la détente, il y avait un aspect spirituel.
EDV : Et vous voici en retraite, et à nouveau sur le terrain…
MAS : Je suis chargée du service de Pastorale Liturgique et Sacramentelle. Ce qui veut dire que je dois, avec d’autres, former les acteurs de la liturgie pour travailler sur le terrain, dans les paroisses : Les laïcs et ceux qui préparent les sacrements. Comme il n’y a plus beaucoup de prêtres sur place, les chrétiens se rendent compte qu’ils doivent s’engager pour que l’Église puisse continuer sa mission.
“Je suis heureuse. J’aime le terrain, le contact, la proximité avec l’autre. Pour moi, participer à l’évangélisation est très important, et témoigner répond, plus encore que le contemplatif, à ma vocation de religieuse.”
Sœur Marie-Antoinette se réjouit d’accompagner les familles pour les baptêmes.
EDV: Que répondez-vous à ceux qui disent qu’on doit attendre que les enfants aient l’âge de raison pour se faire baptiser ?
MAS : C’est une chance que de donner le baptême à un enfant. Plus tard, il choisira. En fait, ce sont des gens engagés dans la foi qui optaient souvent pour “laisser à leurs enfants la liberté de choisir à l’avenir”.
EDV : Comment la préparation au baptême se passe-t-elle ?
MAS : En équipe. Nous allons chez les personnes demandeuses de baptême. Beaucoup de jeunes couples ne sont pas mariés, ils ont envie de donner des valeurs chrétiennes à leur enfant : Le respect, la tolérance, la solidarité. Il y a un besoin, une attente. Une personne de l’équipe rencontre la famille chez elle. Ensuite, nous tenons une réunion commune avec les familles : présentation des étapes, réflexion sur le sacrement de baptême, préparation de la célébration. Cela donne lieu à un échange entre les jeunes couples.
EDV : Comment êtes-vous arrivée à Bruyères ?
MAS : L’évêque a souhaité la venue d’une communauté religieuse, en septembre 2009. Je suis venue avec sœur Blandine qui est responsable de l’aumônerie des maisons de retraite. Il y en a trois à Bruyères, qui représentent 300 lits avec le service de convalescence ! Nous assurons aussi la formation de guides pour les funérailles. Sœur Blandine a été assistante sociale au Togo où nous avons une mission depuis 50 ans. Parmi les sœurs en formation en Moselle, on compte trois Européennes, mais aussi des Africaines.
L’amour de la simplicité
Sœurs Thérèse-Monique et Ève-Marie, de la Providence de Portieux, ont choisi la vie religieuse à la lumière de témoignages de vie, exaltant pauvreté, charité et accueil. Aujourd’hui, à l’instigation de leur supérieure sœur Marie-Julie, Portieux s’ouvre aux séminaires et retraites spirituelles.
Ève-Marie est née dans une famille non pratiquante, Thérèse-Monique dans une famille chrétienne. Mais toutes deux ont trouvé leur voie et le lieu d’épanouissement de leur foi au sein de leur congrégation. Obéissance oblige, elles ont bourlingué : Thérèse-Monique, originaire du Vietnam, a vécu huit mois de formation à New-York, parmi les sœurs de la Providence Saint-Jean-de-Bassel.
Eve-Marie a côtoyé au Québec les sœurs de 35 congrégations et cinq nationalités. A l’origine, Thérèse- Monique était davantage attirée par la vie contemplative, la relation avec Dieu : “Ensuite, pendant les années de formation, j’ai découvert l’esprit de notre fondateur Jean-Martin Moyë. J’ai enseigné au Vietnam. En 1988, ma supérieure m’a fait venir ici, pour suivre une formation d’assistante sociale”.
Un modèle de vie
Pendant 40 ans, Thérèse-Monique œuvre au sein de l’UDAF de Meurthe et Moselle : “Je ne pouvais décliner mon appartenance ou identité religieuse au public ; Mais ça s’est très bien passé : J’ai gagné la confiance de mes collègues, car je ne cherchais pas à les récupérer. Je cherchais à témoigner de ma foi à travers mon travail, par ma conscience professionnelle et en accueillant chacun avec bienveillance et sans jugement”.Sa voie, Thérèse-Monique l’a choisie à un âge précoce. Ce qui l’a conquise ? Le seul témoignage de simplicité donné par des “Juvénales” : Il s’agissait de jeunes filles, pensionnaires dans un établissement de la Providence, qui étaient venues en vacances dans son village : “J’ai été très touchée en les voyant prier à l’église. Je me suis dit que j’aimerais vivre comme elles et je suis entrée au juvénat. J’y ai vu un modèle de vie consacrée. La vie de prière m’a attirée d’abord”. Catholicisme : “du triomphe au service”
C’est aussi la force de l’exemple qui a conduit sœur Ève-Marie sur le chemin de la Providence. Elle est entrée au couvent en 1967. En retraite depuis juillet 2008, elle a été secrétaire à la Faculté de théologie de la Catho (Institut catholique) à Paris. Des personnalités comme celle de Mgr Joseph Doré, doyen de théologie, à présent archevêque émérite de Strasbourg, l’ont impressionnée : “Ça a été un grand bonheur, il sait rencontrer chacun, du plus petit au plus grand, l’enseignant de la Fac comme la brave mère de famille laïque qui fait des études de théologie”.
Un profond goût du contact anime sœur Eve-Marie : “J’étais au noviciat en formation quand Mai 68 est survenu : on n’a pas été dans la pleine pâte humaine lors des événements, mais on a été formées tout de suite avec le renouveau, l’aggiornamento, de Vatican II ; on est passées du latin à la langue française, de la célébration par le prêtre dos à l’assemblée à une position plus visuelle face aux fidèles, d’un catholicisme triomphant à un catholicisme serviteur”.
A Paris, ce qui plaisait à la religieuse, c’était “d’être au ras des pâquerettes, de partager les conditions de vie des gens, une manière de vivre avec eux dans la simplicité quotidienne, ce qui les marque plus que les beaux discours et les grandes déclarations. On leur montre qu’en partageant leur quotidien, on ne le vit pas tout à fait comme eux”.
Ouverture et aventure
Ève-Marie s’est aussi attachée à cultiver les échanges avec la population musulmane : “On n’était pas derrière nos murs, mais on avait le temps de prière à observer et ils le savaient, ils le sentaient peut-être à travers la manière de les accueillir tels qu’ils étaient, la manière dont on les mettait en lien les uns avec les autres”.
Bref, le couvent, pour la religieuse, c’est tout sauf une citadelle, mais un lieu d’ouverture et d’aventure communautaire : “A Portieux, avec sœur Brigitte, nous nous occupons de la bonne marche de l’animation, de l’accueil Sainte-Anne - patronne secondaire de la congrégation. Nous reprenons ce qui a toujours existé à Portieux, l’accueil des groupes, des mouvements du diocèse, à la journée ou avec hébergement. Mais nous allons aussi vers les gens, en leur proposant des formations, retraites et recollections”. Une invitation à souffler lancée à un public sollicité et ligoté, qui ne sait plus trouver le temps de s’arrêter. Et qui a pourtant besoin de revenir à l’essentiel - l’écoute de l’Esprit.
Soeur Marie-Thérèse, une franciscaine originaire de Bains-les-Bains (88) vit au Caire depuis plusieurs années. Envoyé spécial de l’Est républicain au Caire, Patrick Perotto a pu rencontrer Sœur Marie-Thérèse. Son article a été publié le 10 janvier 2011 dans le quotidien régional. Avec l’autorisation de son auteur, http://www.catholique-vosges.fr reproduit ci-dessous cet article. Avec nos remerciements à Patrick Perotto et au journal. Sincères, de nombreux musulmans ont apporté leur soutien aux coptes d'Egypte. L'enjeu est celui de la présence de chrétiens dans ce pays musulman.
Des chats furètent sur le marbre blanc de la cour de la mosquée Al-Azhar à la recherche d'une quelconque miette à laper. A peine la prière du midi achevée, des étudiants se sont installées sous les arcades le long des murs. Seul ou en groupe, certains révisent leurs cours ou écrivent, d'autres prient ou mangent, leurs chaussures à portée de main. Des Arabes bien sûr, mais aussi quelques Africains et beaucoup d'Indonésiens. C'est ici, au Caire, qu'ils se forment à un islam sunnite pur et dur, voire intransigeant et beaucoup finiront par rejoindre les Frères musulmans, fondés en Egypte par le grand-père de Tariq Ramadan, le célèbre prédicateur. "Derrière tous les discours officiels, les images du pape copte Chenouda III avec l'imam d'el-Ahzar, voyons la réalité : l'enseignement dans les écoles coraniques et mes prêches dans les mosquées, Ces gens-là sont des fondamentalistes bien qu'ils s'en défendent", souligne un expatrié européen. Assis dans un baladi, un café populaire, Mohammed, un enseignant aux cheveux grisonnants, fume tranquillement la chicha et sirote son thé. Il confirme : "Ici, les frères sont très populaires. Ils recrutent beaucoup. Il s'appuient sur la misère des gens". Tantôt tolérés tantôt pourchassés par l'Etat, ils prospèrent sur ce vivier et diffusent leurs idées dans la société.
Dans ce climat, les coptes se considèrent, souvent à juste titre, comme des citoyens de seconde zone, même si depuis l'attentat d'Alexandrie, qui a causé la mort de 23 personnes et en a blessé une centaine d'autres, de nombreux témoignages de sympathie, souvent émouvants, leur sont adressés. "Après ce crime, dans mon école, des élèves chrétiennes pleuraient, les musulmanes se sont excusées. Je leur ai expliqué que c'était bien d'avoir de la compassion, mais que ceux qui devaient s'excuser c'étaient les terroristes", poursuit Mohammed. Un professeur d'arabe qui donne des cours particuliers a aussi demandé pardon au père de son élève.
"Avoir peur c'est être lâches", disent beaucoup de coptes bouleversés d'abord puis catastrophés par l'explosion., au vu de ce qu'elle signifie pour eux. Comme en Irak, ceux qui en ont les moyens émigreront, mais les plus modestes resteront et subiront, selon les termes d'observateurs. "Il est difficile de cerner la véracité du discours des responsables musulmans et des autorités", indique l'un d'eux. Le gouvernement tolère les Frères musulmans tout en les réprimant de temps à autre. Ils n'ont pas souhaité participer aux dernières élections dont les résultats, plus que favorables au parti de Moubarak, étaient courus d'avance. Sur 508 députés, les coptes, eux, n'ont obtenu que trois sièges.
Une religieuse vosgienne
Le consensus actuel et les appels à l'"unité nationale", l'affirmation non prouvée selon laquelle le kamikaze était un étranger montre l'inquiétude du pouvoir. Depuis le règne de Sadate dans les années 70, il a encouragé la réislamisation de la société. qui " progressivement, insensiblement" a gagné du terrain. Un climat de violence s'installe insidieusement", selon Mohammed. Un jeune copte explique : "A l'école, la première phrase de mon premier livre de lecture commençait par Je suis musulman. Je ne peux pas prononcer ces mots". Pendant le ramadan, des gamins musulmans qui peuvent ne pas le pratiquer s'en prennent aux petits chrétiens qui mangent ou boivent.. Les exemples abondent, toujours dans le même sens, alors que tout un courant salafiste, partisan d'un islam rigoriste, souhaite l'extension de la oumma, la communauté musulmane, à l'Europe.
Lancées par l'Etat islamique d'Irak, lié à al-Qaïda, les menaces début novembre qui ont mené à l'attentat du 1er janvier contre les coptes sont parties de la conversion d'une chrétienne. Récupérée par sa famille qui n'accepterait pas qu'elle soit devenue musulmane elle serait séquestrée contre son gré. Mais où est la vérité dans cette histoire ?
"Ici, les gens sont attachés à leur foi", souligne encore l'expatrié. "Il y aura toujours des chrétiens en Egypte. On ne peut pas éteindre la foi des gens. En Russie et en Chine, on a voulu l'étouffer et elle est toujours vivante". Installée en Egypte depuis plusieurs décennies, soeur Marie-Thérèse, une franciscaine de Bains-les-Bains dans les Vosges pressent des changements mais pour elle, ils se produiront à l'aune des siècles. Pour cette religieuse, le but doit être "le bonheur de l'humanité et le la fraternité universelle". Elle mise sur le respect de l'autre et l'amour : " Si tout être humain, quelle que soit sa race, sa religion, essayait de vivre ces valeurs, la face du monde changerait", affirme-t-elle, pleine d'espérance. Et de citer la deuxième phrase de la prière attribuée à François d'Assise : "Là où il y a de la haine, que j'apporte l'amour".
Patrick PEROTTO