Sainte Thérèse de Lisieux ? Ah, oui ! Nous sommes nombreux à avoir une statue de plâtre, poussiéreuse, quelque part, qui tente de restituer les traits de cette toute jeune femme, une gentille carmélite, qui ne vécut que de 1873 à 1897… Une histoire charmante de pétales de roses. Sans compter quelques médailles retrouvées dans les affaires des grand-mères ! Donc nous connaissons.
Du moins, nous croyons connaître… Le colloque dont les exposés constituent ce livre et qui examinent le Doctorat de Thérèse (qui enthousiasma Paul VI puis Jean Paul II), sous toutes les facettes, m’a vite appris combien j’étais loin de la « connaître ».
J’ai découvert une jeune femme intelligente, curieuse, dynamique, déterminée, pleine d’amour, de compassion, d’humilité, de simplicité, pétrie d’Esprit Saint, … Capable notamment de dissiper les équivoques nées de la notion de mérite chez les Catholiques, accentuées par la Réforme et ses suites.
Elle nous ramène au cœur du message de l'Évangile, avec une vraie actualité ; elle nous explique Qui est le Dieu Vivant, nous offrant une doctrine éminente, avec une « docte ignorance », au service des Chrétiens et de la Foi. Car elle n’a rien de naïf : elle sait ce qu’est l’incroyance, elle prie pour les délinquants, pour les personnes athées. Elle échappe aux stéréotypes, aux conventions sociales. Le tout, avec une magnifique maturité, une vigueur, une autorité, des capacités de persuasion, des dons pour la communication qui n’échappent à personne.
Elle a l’apostolat de la prière, et une maternité spirituelle. Elle attend tout de Dieu, ne s’en empare pas, veut accomplir Sa volonté, s’offre à Lui, comprenant les souffrances endurées au Calvaire. Elle adore Jésus, avec une très grande justesse, ne quittant jamais la Bible, qu’elle interroge sans cesse et dont elle connaît par cœur de nombreux passages. Elle nous donne une meilleure connaissance de la Trinité Sainte, s’immole pour l’Église, qu’elle veut servir, elle la voit en communion des Saints, avec un cœur plein d’amour, celui de Jésus, qui en est par ailleurs la Tête… Elle ancre toute sa démarche dans le dessein de Salut du Père tout Puissant, s’en remet à Dieu et à Marie, animée aussi d’un amour pour l’autre, le prochain.
Vous l’aurez compris : ses apports se révèlent immenses et précieux, issus de l’étude de la Bible, de la contemplation, de son expérience de Qui est Dieu, de sa théologie pratique, de son expérience de vie, de son amour pour le Fils, dans l’Esprit ; elle reçoit de Jésus sa mission, avec l’accord du Père, et entend y coopérer.
Elle continue à nous inviter, comme elle le souhaitait tant, à coopérer à la mission du Fils, nous aussi, au service du Plan de Salut du Père, et y travaille, jusqu’à la Parousie. Car elle est Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face, Docteur de l’Église.
Brigitte Philipponel