Nous souhaitons attirer l’attention des Vosgiens sur les prochaines élections municipales. J’y ai réfléchi avec des membres de l’action catholique, jeunes et adultes du diocèse. À partir d’une enquête de « connaissance du territoire », une dizaine de groupes (CMR, ACGF, MRJC, ACO, ACE, JOC…) interrogent les candidats sur leurs programmes.
Saluons les candidats aux Municipales : le poids de la charge dissuade plus d’un élu de se représenter. Disponibles, exposés aux critiques, les élus prennent un engagement qui pèse sur leur vie professionnelle et familiale. En rural, il leur faut répondre à bien des sollicitations. Ils sont souvent devant des choix difficiles, car les moyens restent limités, et ils risquent de perdre de vue les valeurs auxquelles ils sont attachés, qu’ils soient chrétiens ou non.
La campagne électorale est une confrontation de projets. Parfois la tentation est grande de céder à l’affrontement entre personnes. Les vrais débats portent sur des questions concrètes, et nous rappelons que le respect est primordial pour vivre ensemble.
Dans les programmes des candidats, il nous paraît important au nom de l’Évangile, de veiller au « bien commun », c’est-à-dire les services essentiels aux personnes, jeunes ou adultes, bien portants ou handicapés, français ou non. De quoi vivre, travailler, se détendre, se cultiver, pratiquer sa religion… Dans les Vosges, l’accès aux logements sociaux demeure difficile pour nombre de personnes. Nous soulignons aussi des questions d’isolement et de transports, notamment pour les jeunes et les personnes âgées. Les chrétiens sont attentifs aux plus pauvres. Nous aimerions dire que mettre les plus démunis au premier plan des préoccupations, c’est garantir à terme la paix sociale.
Nous savons le rôle social des communes (C.C.A.S.) et des secteurs d’intercommunalité : les questions sociales ne peuvent être confiées aux seules Associations : il est important de développer la collaboration entre Associations caritatives et Pouvoirs publics concernés.
Par delà les structures bien connues des syndicats intercommunaux, l’intercommunalité fonctionne désormais à l’échelon des Communautés de communes ou des Pays. Faut-il craindre que la création d’un nouvel échelon administratif vienne accroître les dépenses ? Mais n’est-ce pas une incitation à une collaboration féconde, entre des communes dont les moyens variables limitent souvent les projets ? La solidarité se joue aussi entre les communes.
Les Conseils des jeunes sont des lieux d’éveil. Nous sommes frappés par l’intérêt des jeunes pour réfléchir à leurs conditions de vie, aux moyens qui leur sont donnés pour se former, s’informer sur les projets des communes. MRJC ou JOC aiment faire des enquêtes, dialoguer avec les élus… Ça vaut la peine d’écouter les jeunes qui s’intéressent au développement durable, à l’environnement, autant qu’à l’accès à la culture comme aux pistes cyclables.
Les citoyens que nous sommes doivent aussi s’intéresser à la vie de la commune après les élections, dans la vie associative, très active dans bien des communes ou à l’échelon d’un bassin plus large, ou par la participation aux commissions municipales, quand elles s’ouvrent à des compétences non élues. Bonne campagne. Votons. Et demeurons attentifs et engagés. Le « vivre ensemble », c’est l’affaire de tous. Le 18 février 2008
Evêque de Saint-Dié