Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 18,33b-37.
Alors Pilate rentra dans son palais, appela Jésus et lui dit : « Es-tu le roi des Juifs ? »
Jésus lui demanda : « Dis-tu cela de toi-même, ou bien parce que d'autres te
Pilate répondit : « Est-ce que je suis Juif, moi ? Ta nation et les chefs des prêtres t'ont livré à moi : qu'as-tu donc fait ? »
Jésus déclara : « Ma royauté ne vient pas de ce monde ; si ma royauté venait de ce monde, j'aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Juifs. Non, ma royauté ne vient pas d'ici. »
Pilate lui dit : « Alors, tu es roi ? » Jésus répondit : « C'est toi qui dis que je suis roi. Je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Tout homme qui appartient à la vérité écoute ma voix. » _
ANNÉE DE LA FOI : COMMENTAIRE DU CREDO (suite)
JE CROIS A LA RÉMISSION DES PÉCHÉS
Le chrétien doit vivre la solidarité, la justice et la miséricorde, être à la hauteur de ce qui lui a été donné. C'est souvent pour certains un lourde responsabilité, un fardeau insupportable.
Précisément, le Christ invite à venir à lui "tous ceux qui peinent sous le poids du fardeau" ? C'est le moment d'entendre la Bonne Nouvelle : nous croyons à la miséricorde de Dieu qui pardonne.
La Bonne nouvelle, l'Evangile, est d'abord une annonce du pardon. Tout au long de ses rencontres, Jésus pardonne. A Capharnaüm , un paralytique lui est amené. Il faut le faire passer par le toit tant la foule est nombreuse. Jésus lui annonce : "Mon enfant, tes péchés sont remis", avant de lui dire : "Lève-toi" (Marc 2, 9). Se lever : un des mots pour parler de la résurrection ! Jésus relève, guérit, pardonne, ressuscite. Il rend la santé et donne le salut. Il remet les péchés.
Le pardon dans la parabole de l'enfant prodigue est présenté comme une résurrection, un retour à la vie : "Mon fils était mort et il est revenu à la vie" (Luc 15, 11-32)
Enfin lorsque Jésus est sur la croix, il prie " : " Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu'ils font " (Luc 23, 34) Et il annonce encore une fois le pardon au "bon larron" (Luc 2", 43).
Les sacrements de l'Eglise reprennent les gestes du Christ. Le baptême pour la rémission des péchés est le sacrement du pardon. Pendant longtemps il fut le seul. On ne pouvait pas imaginer de le célébrer plusieurs fois : le chrétien est baptisé "une fois pour toutes". Mais comment ne pas pratiquer la miséricorde à l'égard des baptisés qui, après avoir commis une faute grave et publique, souhaitaient retrouver leur place dans l'Eglise ? La question s'est posée, en particulier, pour ceux qui avaient renié leur foi dans les persécutions.
Lentement et sous des formes qui ont varié au cours des siècles, le sacrement de la réconciliation et du pardon s'est mis en place : un "second baptême", non plus dans l'eau mais dans les larmes.
D'autre sacrements célèbrent la miséricorde de Dieu et son œuvre de pardon en Jésus-Christ. L'Eucharistie est, sous les signes du pain et du vin, le mémorial du sacrifice du Christ, corps livré et sang versé pour le salut de la "multitude".
Le sacrement des malades est lui aussi une célébration du pardon.
Le chrétien reconnaît qu'il est pécheur. Quand il se présente devant le Dieu des miséricordes, sa prière est celle du publicain de la parabole : "Aie pitié du pécheur que je suis" (Luc 18, 13) . Mais sa confiance est totale : la parabole lui dit qu'il est pardonné. Et tout l'Evangile confirme la "sentence d'acquittement".
Michel Souchon _