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Bioéthique Quels repères ? quel accompagnement ?

L'Église catholique des Vosges (plus particulièrement la pastorale de la santé) et l'Ordre des médecins des Vosges ont proposé, le 7 mai, une conférence - débat sur ce thème à la Maison diocésaine.
Placée sous l'égide de Monseigneur Jean-Paul Mathieu la réunion était animée par le Professeur Xavier Ducrocq, praticien hospitalier en neurologie au CHU de Nancy et président du Comité de Réflexion Éthique Nancéen Hospitalo-Universitaire.
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Loi de bioéthique : la révision 2010
La dernière loi de bioéthique en vigueur date du 6 août 2004.
Elle prévoit une évaluation de son application après 4 ans et un nouvel examen par le Parlement dans un délai maximum de 5 ans. La démarche de révision en cours est basée sur une large participation des citoyens pour enrichir les réflexions des spécialistes scientifiques, médicaux et juridiques.
L'Église catholique, au travers de différentes structures et notamment la Conférence des Évêques de France participe aux consultations engagées pour le débat parlementaire.

Participation de l'Église catholique
L'Église a participé à la réflexion au nom des valeurs qui lui tiennent à cœur. Pour une même éthique "amie de la personne humaine, elle a participé à d'autres débats nationaux : travail du dimanche, respect de la création, place des immigrés et sans-papiers et, de façon générale, attention aux plus faibles.
On peut consulter le blog : bioéthique.catholique.fr ou les 2 ouvrages publiés par le groupe de travail de Mgr d'Ornellas.

Principaux points abordés dans la conférence
L'intervention du Professeur Ducrocq s'est appuyée sur des questions écrites posées par les participants. Les réponses ont apporté le point de vue du praticien et ouvert des pistes de réflexion. Ont notamment été abordés : la gestation pour autrui qui, compte tenu de l'opposition du Comité National d' Éthique, devrait rester interdite par la loi, la définition du début de la conscience chez le fœtus, la possibilité de prendre des décisions en cas de présomption de malformation du fœtus et pour soi-même en fin de vie…
L'animateur a souligné quelques points lui paraissant importants. :
- les progrès médicaux sont attendus mais suscitent en même temps des craintes que ce soit en matière de greffes d'organes, d'assistance à la procréation, de génétique ou de neurosciences.
Chaque cas particulier est à resituer dans le cadre général de la loi en tenant toujours compte des personnes concernées.
- La loi a une fonction "anthropologique" . Elle éclaire sur ce qu'est l'homme, évolue avec les mentalités et doit traiter des cas généraux.
- la décision d'interruption d'une vie pose toujours un grave dilemme et nécessite un accompagnement, une aide. Ceux qui souffrent restent malheureusement souvent seuls.

Quelques interventions, essentiellement, de patriciens du domaine médical, ont enrichi le débat en apportant des témoignages personnels face à des cas difficiles.

En conclusion
Monseigneur Mathieu a souligné la qualité des interventions "passionnantes et passionnées" qui ont apporté des éclairages pertinents et retenu l'écoute du public nombreux. Il a ensuite repris quelques réflexions :
- les débats conduits vont aboutir à un réexamen parlementaire de la loi de bioéthique. Mais est-il nécessaire de légiférer sur tout ?
Le cadre actuel donne déjà des repères aux praticiens et aux familles. Les lois ne peuvent pas traiter des exceptions.
- un jugement s'appuyant sur la sagesse humaine est toujours nécessaire.
- La recherche scientifique et médicale ira toujours plus loin. Les avancées doivent permettre de soigner l'homme. _ Vouloir le transformer pour créer l'homme parfait serait utopique et conduirait à la catastrophe.
- La solidarité et l'amour humain restent une composante fondamentale des soins.

Synthèse par Daniel Rodrique

Publié le 26/05/2010 par Alice.