“Il faut non pas des évangélisateurs tristes et découragés, impatients ou anxieux, mais des ministres de l’Évangile dont la foi rayonne…” Voilà ce que disait Paul VI, repris par François.
Sans nul doute, le Saint-Père se serait réjoui en poussant la porte de la Rotonde de Thaon-les-Vosges où les chrétiens du diocèse étaient rassemblés pour la mise en orbite officielle de la rentrée diocésaine.
Un événement préparé avec soin par toute une équipe : Marie-Claude, Claudine, Philippe, Gilbert, Mme Autissier, Geneviève Mortain et autres bénévoles. Sans oublier, tous les artisans de cette journée de Joie partagée, dont la municipalité de Thaon-les-Vosges qui a permis l’accès au site et aux paroissiens de la paroisse Saint-Brice, qui, avec leur pasteur, ont facilité les choses de multiples façons.
Une Église où chacun a sa place “Notre Église est vivante, elle bouge, elle évolue. L’appel à la responsabilité de nombreux laïcs dans les paroisses du diocèse en est un signe : un nouveau visage commence à apparaître avec la responsabilité des laïcs.
Cela ne date pas d’aujourd’hui d’ailleurs…” dira Mgr Mathieu dans son propos d’accueil de cette session de reprise.L’évêque du diocèse de Saint-Dié mettait alors l’accent sur cette métamorphose dont chacun mesure l’importance. “On découvre mieux le visage d’une Église où chacun a sa place, de par son baptême et selon les missions confiées dans les Mouvements, Services, paroisses, laïcs en mission ecclésiale, religieux et religieuses, diacres permanents (parmi lesquels six nouveaux), prêtres et évêque… On cherche à voir quel visage, au singulier ou au pluriel, notre Église donne-t-elle chez nous, parmi les Vosgiens.
Et, plus généralement, quelle figure d’Église est en jeu aujourd’hui ? Par quel mouvement est-elle habitée ? Vers qui sommes-nous tournés, prêts au dialogue, prêts à la rencontre fraternelle, attentifs aux petits et aux pauvres ? Je ne puis oublier pour notre Église diocésaine les interpellations de notre Pape François dans “La Joie de l’Évangile” au sujet de la paroisse (n° 28), des associations et communautés ecclésiales (n° 29) du diocèse lui-même, “Église particulière appelée aussi à la conversion missionnaire… en constante sortie vers les périphéries de son propre territoire” (n° 30)”.
Jean-Paul Mathieu faisait toucher du doigt une nécessité : “Dans les responsabilités qui nous sont confiées, nous ne sommes pas seulement des “gestionnaires” attentifs et rigoureux : soyons des disciples missionnaires, habités par une dynamique qui vient de l’Évangile. Nous sommes au service de la mission, celle que le Christ a inaugurée et qu’il nous a confiée : faire connaître à tout homme la proposition du Père d’entrer dans son amour, et l’invitation à former tous ensemble une communauté fraternelle… Puissions-nous être disponibles pour cette “conversion”, en portant notre regard sur nos engagements respectifs et nos pratiques, et sur quelques-unes des réalités du diocèse…” De son côté, le vicaire général, Pierre-Jean Duménil, exposait un bilan chiffré des ressources humaines au sein du diocèse.
Le nombre décroissant et la moyenne d’âge qui demeure élevée laissent augurer des perspectives de changements. Des acteurs diversifiés, dont l’image plurielle parvient à effacer doucement celle, ancienne, d’une Église qui continue d’exister dans l’inconscient collectif, entrent en jeu. “Un nouveau modèle, presque obligatoirement, a pris corps, il nous faut l’imaginer maintenant !” Des forces vives fourmillent, œuvrent, la Joie existe.
Les interventions du Père Dominique Barnérias allaient dans ce sens. “Une certitude dans la Foi, c’est que l’Église continuera d’exister, le Christ nous a promis d’être fidèle…”
Certes, le religieux ne nie pas des évidences, mais restent les murs porteurs. “Nous devrons à l’avenir prendre congés de bien des réalités que nous avons appris à aimer… Nous nous dirigeons vers une Eglise plus pauvre, plus proche du Concile Vatican II.” Des questions sont soulevées :
“L’Église peut-elle être visible autrement que par la messe ?”
Le Père Dominique Barnérias martelait également l’obligation de répondre aux demandes. “Les images et les rôles du laïc et du prêtre sont brouillés dans l’esprit de nos contemporains. Nous devons prouver notre capacité et préciser notre responsabilité. Ne pas oublier de dire que nous sommes envoyés. Évangéliser le semblable par le semblable peut-il être un chemin d’identifi cation ?” Le prêtre insistait sur la qualité des prestations et de trouver les mots justes, notamment lors de décès, parfois extrêmement douloureux.
“Nous devons être capables de témoigner du Christ ! Il n’existe pas de chrétien au rabais ! Par des gestes simples, nous n’avons à offrir que ce que Dieu nous donne ! Vivons une Église attentive à la relation avec l’autre. Tous les Hommes sont enfants de Dieu, cette dignité est inaltérable !” Josée Tomasi-Houillon