Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 9,11b-17.
Jésus parlait du règne de Dieu à la foule et il guérissait ceux qui en avaient besoin.
Le jour commençait à baisser. Les Douze s'approchèrent de lui et lui dirent : « Renvoie cette foule, ils pourront aller dans les villages et les fermes des environs pour y loger et trouver de quoi manger : ici nous sommes dans un endroit désert. »
Mais il leur dit : « Donnez-leur vous-mêmes à manger. » Ils répondirent : « Nous n'avons pas plus de cinq pains et deux poissons... à moins d'aller nous-mêmes
acheter de la nourriture pour tout ce monde. »
Il y avait bien cinq mille hommes. Jésus dit à ses disciples : « Faites-les asseoir par groupes de cinquante. »
Ils obéirent et firent asseoir tout le monde.
Jésus prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux au ciel, il les bénit, les rompit et les donna à ses disciples pour qu'ils distribuent à tout le monde.
Tous mangèrent à leur faim, et l'on ramassa les morceaux qui restaient : cela remplit douze paniers.
Eucharistie : Miracle au quotidien
- Avec l'Eucharistie, nous avons au moins trois formes de présence qui sont stables, réelles et permanentes :
- Jésus est présent dans l'assemblée priante ;
- Jésus est présent dans la Parole qui nous est adressée ;
- Jésus est présent dans son Corps et dans son Sang.
Jésus est présent dans l'assemblée
dans la communauté chrétienne qui est formée et qui se construit toujours. « Là où deux ou trois sont réunis en mon Nom, je suis au milieu d'eux » (Mt 18, 20).
L’église des premiers jours s'est retrouvée pour « écouter l'enseignement des apôtres, vivre en communion fraternelle et participer aux prières ».
Les Actes des apôtres nous le rappellent. Depuis lors, nous formons ainsi, « le Corps du Christ ».
Dans divers rassemblements, nous sommes la communauté des croyants qui se construit autour du partage, de la communion fraternelle et de la prière.
Jésus est présent dans sa Parole
La Parole que nous écoutons dans la lecture de l'Évangile que nous pouvons lire chez nous ou en réunions, n'est pas une simple relation historique du passé : c'est la Parole du Christ Ressuscité, toujours vivant.
Lorsque nous lisons et proclamons cette Parole, c'est le Christ lui-même qui nous parle, à nous, aujourd'hui. Quand nous écoutons, quand nous accueillons cette Parole, c'est le Christ lui-même que nous écoutons et accueillons.
Jésus est présent dans son Corps et dans son Sang
C'est dans le pain et le vin consacrés, offerts en nourriture, que nous rencontrons Jésus dans ce que la théologie nomme « la présence réelle ». Elle est réelle non d'une façon exclusive, comme si les autres modes de présence ne l'étaient pas, mais elle est par excellence présence du Christ au milieu de nous et en nous.
Sans cette présence réelle, le partage du Pain et la communion au Sang du Christ ne seraient que des symboles. Sous les apparences du pain et du vin,
Jésus est réellement présent. Il l'est en vérité, pour nourrir notre foi, pour nous rendre plus forts, plus capables d'aimer nos frères, notamment les plus pauvres, les plus petits, les plus démunis. Il est présent aussi en eux puisqu'il nous a dit : « Ce que vous ferez à l'un de ces petits, c'est à moi que vous l'aurez fait. » La présence de Jésus est indissociable de la charité. Elle est manifeste dans l'Eucharistie , don suprême de la présence du Seigneur parmi nous.
André LACRAMPE
Fête du Corps et du Sang du Christ - Saint-Sacrement
« DEVENIR EUCHARISTIE »
Mystère de l'Eucharistie : « Reçois ce que tu es, deviens ce que tu reçois », disait saint Augustin. L'Église - et tout fidèle - est invitée à recevoir Ie corps du Christ qu'elle est elle-même dans le mystère du Christ.
Ce faisant, l'Église devient toujours plus ce qu'elle est appelée à être et qu'elle voit déjà réalisé dans l'Eucharistie.
En cette fête du Corps et du Sang du Christ, ne séparons pas ce que Dieu a uni, et portons nos regards et notre cœur vers le double caractère solide et liquide de
l'Eucharistie qui est nourriture et boisson. En nous donnant sa vie, Jésus nous offre son corps et la possibilité de devenir nous-mêmes son corps; il nous donne inséparablement son sang et la possibilité de devenir
« des hommes de son sang »,
« le sang de l'Alliance nouvelle et éternelle, versé [...] en rémission des péchés ».
En communiant au Corps et au Sang du Christ, nous nous découvrons appelés à devenir une cellule de ce Corps offert, de ce Sang répandu pour que le monde ait la vie. Nous pouvons alors suivre l'ordre donné par Jésus à ses disciples, et nourrir les foules qui ont faim et soif d'une vie en plénitude.
Melkisédek, roi juste et pacifique, reste l'image par excellence de Hospitalité (première lecture). La tradition voit dans son geste de bénédiction la préfiguration de l'offrande du Christ (He 5-7) et de l'eucharistie. Dans le psaume, Melkisédek préfigure à nouveau le Christ, le Messie, à la fois roi et prêtre.
Jésus en nourrissant les foules (évangile) se manifeste comme le Messie attendu. La surabondance de la nourriture est signe du Royaume de Dieu. Les disciples ont pour tâche d'ouvrir la table du banquet à l'univers entier.
« Prenez son corps dès maintenant, / Il vous convie à devenir eucharistie ; / Et vous verrez que Dieu vous prend, / Qu'il vous héberge dans sa vie / Et vous fait hommes de son sang. » (Liturgie des Heures, Hymne de Pâques)
extrait du missel des dimanche 2013.