Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 9,51-62.
Comme le temps approchait où Jésus allait être enlevé de ce monde, il prit avec courage la route de Jérusalem.
Il envoya des messagers devant lui ; ceux-ci se mirent en route et entrèrent dans un village de Samaritains pour préparer sa venue.
Mais on refusa de le recevoir, parce qu'il se dirigeait vers Jérusalem.
Devant ce refus, les disciples Jacques et Jean intervinrent : « Seigneur, veux-tu que nous ordonnions que le feu tombe du ciel pour les détruire ? »
Mais Jésus se retourna et les interpella vivement.
Et ils partirent pour un autre village.
En cours de route, un homme dit à Jésus : « Je te suivrai partout où tu iras. »
Jésus lui déclara : « Les renards ont des terriers, les oiseaux du ciel ont des nids ; mais le Fils de l'homme n'a pas d'endroit où reposer la tête. »
Il dit à un autre : « Suis-moi. » L'homme répondit : « Permets-moi d'aller d'abord enterrer mon père. »
Mais Jésus répliqua : « Laisse les morts enterrer leurs morts. Toi, va annoncer le règne de Dieu. »
Un autre encore lui dit : « Je te suivrai, Seigneur ; mais laisse-moi d'abord faire mes adieux aux gens de ma maison. »
Jésus lui répondit : « Celui qui met la main à la charrue et regarde en arrière n'est pas fait pour le royaume de Dieu. »
POURSUIVONS LE DIALOGUE (suite et fin)
Extraits des Perspectives du Conseil et famille de la Conférence des évêques de France après le vote de la loi ouvrant le mariage aux personnes de même sexe ;
Si l'homme est un être relationnel, l'union d'un homme et d'une femme par le mariage comme la famille qui naît de cette fondation, sont des lieux privilégiés d'expérience de cette relation. Les quatre piliers du mariage chrétien sont l'unité, l'indissolubilité, la fidélité et l'ouverture à la vie. Avec l'apparition du divorce, le pilier de l'indissolubilité a disparu du mariage civil créant une distance avec le mariage religieux.
Choisir de se marier religieusement, c'est consentir librement à un degré d'exigences qui complète et dépasse celles qui continuent d'être requises par le mariage civil.
La fidélité et l'indissolubilité sont des exigences fortes, qui peuvent paraître irréalistes à vue humaine, mais qui nous invitent à nous nourrir de l'extraordinaire fidélité de Dieu qui s'étend d'âge en âge pour en refléter quelque chose dans nos vies. L'ouverture à la vie veut dire que nos amours ne sont pas destinés à nous enfermer dans un tête-à- tête égoïste, mais qu'ils nous poussent à accueillir les autres.
La Bible nous montre le visage de Dieu, infiniment fidèle, pardonnant toujours et encore les errements de son peuple. Le Christ nous montre une dynamique relationnelle d'amour capable d'accueillir tous et chacun. Même si nos mariages ne sont pas toujours à la hauteur de ce débordement d'amour dont nous gratifie Dieu, c'est une aventure qui vaut la peine d'être vécue et c'est un bonheur pour ceux qui arrivent à parcourir le chemin ensemble.
Retrouver le sens de l'amitié : Les amitiés fortes ont toujours existé et existent encore, que ce soit entre hommes, entre femmes ou entre homme et femme.
Aujourd'hui les amitiés chastes sont dévalorisées au bénéfice d'une sorte d'injonction médiatique du « tout et tout de suite ». Dans une société fortement érotisée, où la transgression est parfois présentée comme un acte de courage sans égard au sens commun de l'existence, l'amitié chaste passe pour impossible ou trompeuse. L'attrait physique ou même le désir sexuel peuvent exister dans une relation d'amitié, mais les personnes peuvent aussi choisir de ne pas y céder, justement pour préserver et cultiver un lien d'amitié qui est un bien en soi. L'amitié s'appuie sur une distance bienfaisante des corps. Elle n'est ni possessive ni exclusive. Elle se nourrit de la présence gratuite de l'autre, de la richesse de son être.
Le fait que tous n'y arrivent pas ne dévalorise pas cette expérience. Les liens d'amitié comportent aussi une ouverture sur les autres et ont une véritable fécondité sociale. Les personnes célibataires, les personnes vivant dans le célibat consacré peuvent témoigner d'une fécondité d'un autre ordre que l'engendrement. De telles expériences risquent d'être balayées par un certain libertarisme. Il y a donc urgence à travailler à l'éducation relationnelle, affective et sexuelle des jeunes. Les chrétiens sont appelés à témoigner que d'autres façons de vivre les relations humaines sont possibles.
Notre combat est d'abord celui d'une conversion personnelle pour que notre vie soit une véritable bonne nouvelle cohérente avec l'Evangile et donne aux autres le goût de la vivre. L'important est que nos vies soient réglées sur le soleil du Christ et qu'on puisse dire que notre témoignage n'est pas jugement pour l'autre mais tout simplement cohérence entre la foi et les actes.
JÉSUS, HOMME LIBRE
« Si le Christ nous a libérés, c'est pour que nous soyons vraiment libres », écrit saint Paul (deuxième lecture). Libérés de quoi ? De notre « ancien esclavage », c'est-à-dire de notre égoïsme. L’Apôtre nous met bien en garde d'y retomber.
L'Évangile du Christ nous invite à nous décentrer de nous-mêmes pour nous ouvrir entièrement à Dieu et aux autres. L'Evangile est la parole libératrice du Christ, qui nous appelle à le suivre et nous ouvre à sa propre liberté.
En effet, il n'est pas de meilleur exemple de liberté que celle de Jésus. Jésus est libre de toute tendance égoïste, il choisit résolument de répondre à sa vocation divine, par amour de Dieu son Père et de l'humanité tout entière. ll choisit de prendre « avec courage la route de Jérusalem », sachant que cette route le conduit à la passion et à la mort (évangile). Jésus est libre dans ses choix.
Il est libre dans sa mission d'annonce de la Bonne Nouvelle du salut. Il n'est pas reçu dans un village ? Il part dans un autre. Jésus est libre de sa parole : il appelle à le suivre et ne cache pas les difficultés qui attendent ceux qui veulent marcher derrière lui. Jésus appelle à sa liberté, celle d'établir des priorités et de poser des choix, pourvu qu'ils nous ouvrent à l'amour de Dieu donné en abondance, à nous-mêmes et à nos frères en humanité.
La détermination de Jésus, qui le pousse à accomplir parfaitement la volonté du Père, la force intérieure qui nous ajuste progressivement à l'Évangile, sont l’œuvre de l'Esprit Saint. Et lorsqu'arrive cet « affrontement qui nous empêche de faire ce que nous voudrions »
(deuxième lecture), laissons-nous conduire par l'Esprit. La condition de disciple n'est pas de tout repos et l'urgence de l'annonce de l'Évangile est forte qui nous interdit de regarder en arrière. Entrons dans la prière de l'Église pour ce dimanche : par la grâce de Dieu nous sommes devenus enfants de lumière, soyons toujours rayonnants de la vérité
(prière d'ouverture.)
extrait du missel des dimanche 2013.
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