Comme je n'ai ni tué, ni volé, je suis sans faute... et, pour les .. Chrétiens fidèles, ceux qui vont encore à l'église, on se demande parfois si le prêtre n'en rajoute pas un peu... et si les Chrétiens ne sont pas un peu "maso".
Se reconnaître pécheur n'est pas simple surtout quand l'image du péché est limitée dans la sexualité et que l'on est dit "libre" quand "on s'en donne à cœur joie" et cela dans tous les domaines...
Depuis Freud, les psychanalystes nous enseignent que toutes nos actions sont sous-tendues par la recherche du plaisir et de l'agréabilité ressenties et que nos relations sociales et interpersonnelles sont la projection de nos recherches de satisfactions qu'elles soient sensorielles et/ou intellectuelles.
Pour se situer dans la vie, il est nécessaire d'avoir des repères, des points de référence. On les trouve tout seul après quelques expériences et s'être brûlé les ailes, et quand on s'en sort. On les trouve dans la mémoire collective, fruit de !'expérience du groupe dans lequel nous sommes: famille, école, quartier, lieu de travail, association, mouvement, syndicat, Église, bref tous groupes sociaux, économiques, politiques, culturels, cultuels, etc.
"Tout est permis, mais tout n'est pas profitable" nous dit Saint Paul. Cela pose en clair la question de notre propre projet dans l'existence, de ce qui nous fait être et devenir.
Et le choix est relativement simple :
Tout pour moi, rien pour les autres... ou les miettes et, si l'on pousse cette logique jusqu'au bout, c'est l'enfer. Imaginez un monde où il n'y aurait plus ni entraide ni solidarité, rien que des égoïsmes qui s'entrechoquent. C'est la raison du plus fort et/ou , du plus filou.
Et, à l'opposé, une autre logique: celle de l'entraide, de la fraternité, du respect de l'autre, de l'Amour enfin !!
ON RÊVE ! Oui, parce que ces deux logiques poussent en même temps comme le blé et l'ivraie et que les deux logiques sont en nous et qu'elles nous envahissent...
Si, finalement, la notion de péché s'appréciait à partir de la recherche de soi ou de la recherche de l'autre, du tout autre, de tous les autres, et cela dans tous nos comportements familiaux, professionnels, relationnels, émotionnels, sexuels, etc.
Si notre raison de vivre était de trouver son plaisir en faisant plaisir, d'être accueilli en se faisant accueillant, d'être écouté en écoutant les autres, d'accepter de mourir à nous-même (s'oublier un peu) pour donner la vie (laisser un peu de place à l'autre), nous ne serions pas loin de la joie pascale... et sur le chemin d'une renaissance (naître à autre chose) et pourquoi pas d'une résurrection!
Mais qu'il est dur de se convertir, de changer nos habitudes, de faire le tri de nos héritages pour discerner ce qui peut encore servir de ce qui est obsolète (dépassé).
Qu'il est dur de se renoncer à soi-même et de ne pas se servir d'abord!
Qu'il est dur de prendre son fardeau (sa croix ?) de s'accepter tel que !'on est avec nos faiblesses, nos impuretés, nos insuffisances, nos habitudes, nos intolérances, nos handicaps, nos peines, nos désespoirs, nos déboires physiques ou psychiques bref, tout ce qui fait que l'on ne s'aime pas beaucoup parce que l'on voudrait tellement être autre!
Qu'il est dur de se reconnaître pécheur et de demander le pardon d'un autre, même, et surtout, si l'on sait que ce pardon est acquis d'avance. C'est tellement peu dans notre comportement!
Qu'il est donc dur de se convertir, de s'ouvrir à une autre démarche que celle du marchandage!
Qu'il est dur d'accepter gratuitement, sans aucun mérite, sans contrepartie, le don de Dieu !
D. H.