La rédaction d'une note sur cet ouvrage est difficile : 21 textes écrits par des auteurs distincts, d'époques et de préoccupations fondamentales différentes.
Je crois avoir trouvé en introduction du chapitre 9 ce qui fut, pour moi du moins, une clé de compréhension : « Jésus Christ, vrai Dieu et vrai Homme » (Vasile Mihoc).
— Et voici les trois premières lignes, si parlantes : « L'orthodoxie est moins un système doctrinal que l'expérience de la communion avec Dieu dans le Christ – Cela explique la place unique de la pensée christhologique dans l'Église orthodoxe ».
Ayant cette sorte de point fixe, le lecteur peut ensuite plus aisément chercher dans ce livre ce qui correspond à ses inquiétudes, à ses attentes personnelles... Pour moi-même Incarnation, Eucharistie.
Je n'avais aucune envie de rentrer dans « le théâtre d'âpres disputes ariennes » (ch 12 : son titre : un problème christologique selon la doctrine de S. Athanase le Grand). Par contre, bonheur de lire, de sentir l'Incarnation « recréation de l'humanité ».
J'ai donc infiniment apprécié le ch. IV : « Le Christ de l'Univers » et ch. VI : « Je suis venu pour qu'ils aient la vie ». Je veux citer cette phrase quasi introductive : « le Seigneur n'est pas venu pour enseigner des vérités de nature théorique et juridique... Il parle comme ayant une autorité d'amour ».
Il est permis d'être moins à l'aise lorsqu'apparaissent des tensions fortes actuelles sur « le territoire canonique » de telle ou telle Église : une courte et unique citation : « le résultat douloureux de cette activité et de cette pratique statutaire est que nous avons en pratique deux ecclésiologies tragiquement conflictuelles... »
Mais l'auteur du chapitre 20 insiste vivement en conclusion sur l'unité de l'Église... s'exprimant d'abord et avant tout... par la participation des fidèles à l'unique Eucharistie, car c'est par la participation commune à ce sacrement qu'est accomplie la communion des fidèles avec le Christ et entre eux.
Il ajoute que le terme « Église » dans les premières années du christianisme, « a signifié d'abord et avant tout l'Assemblée eucharistique des fidèles ».
J'ai lu à la date (approximative) des fêtes de la Nativité orthodoxe un article de Vladimir Zielinsky, prêtre orthodoxe, très proche de ce qui est présenté par cette étude d'ensemble : j'en extrais donc quelques phrases, : « afin que ces trois événements, l'Incarnation, la mort dans la Croix et la Résurrection du Christ restent vivants, il faut les partager les uns avec les autres, communier à eux ensemble... où sont les frontières de cette communauté ? Sans proposer une autre frontière de l'œcuménisme, je crois que là où l'Incarnation préside dans la charité et ne passe pas à côté des victimes comme le prêtre et le lévite dans la parabole du bon Samaritain, … nous serons unis même avant les retrouvailles de l'expression théologique de notre foi ».
Serge Najean