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Daniel Claudon cible toujours plus de communication

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L’air est vivifiant. Sur les hauts de La Bresse, l’ancienne ferme de Daniel Claudon se fond parmi une nature dont la roche porte les stigmates profonds des rudes hivers vosgiens. Côté maternel, l’arbre généalogique familial évoque Claire Mougel, troisième d’une fratrie de 14 filles et garçons ! Une époque difficile. Fils de Claire et de Robert Claudon, quatrième de six enfants, Daniel a vu le jour pendant la guerre.

Cet article a été publié dans le magazine « Église dans les Vosges ». En vous abonnant , vous êtes informé-e et vous soutenez l’information et le dialogue dans le diocèse.

Il se souvient être venu habiter à la Bresse en 1950. “Mes parents avaient choisi de revenir ici, pour ne pas laisser la grand-mère seule après son veuvage...” . Rien de comparable avec ce que vivent les gamins d’aujourd’hui. “Il n’y avait pas grand-chose, le club de ski de la Bresse organisait des sorties et prêtait des skis, c’était la seule activité. Le club nous prenait en charge pour des compétitions le dimanche. C’est là que tout a commencé !”
Plutôt bon élève, certificat d’études et BEPC en poche, le jeune garçon obtint une bourse nationale. De quoi entrer dans une école de bûcheronnage à Sainte-Marie-aux-Mines, avec possibilité d’accéder au poste de responsable forestier en 2 ans. “En ski, j’étais cadet, et 2e aux championnats de France !” Comme avec des paillettes de poudreuse brillante plein les yeux, Daniel devient intarissable lorsqu’il évoque ses montagnes et le ski. Classé junior alors qu’il quittait l’école primaire, il était appelé sous les drapeaux.

Aux jeux olympiques

L’école militaire de Haute-Montagne de Chamonix lui permettait en 1964 de faire ses preuves en senior au Championnat du monde avec tir. Le concours des Douanes, et la brigade spéciale de ski furent un tremplin pour le biathlon. Sélectionné pour les Jeux Olympiques de 1968, le Vosgien intégrait avec fierté la première équipe de France dans cette discipline. Grenoble devait marquer la destinée du sportif. C’est là-bas qu’il fit connaissance d’Arlette Martin, une jeune femme chargée de l’accueil.

Cette année-là, Daniel Claudon épousait celle qui allait partager son existence. Le couple s’installait à Chamonix. Une belle période se profilait à l’horizon des montagnes. Quatrième en 1971, puis dixième à Sapporo au Japon, un choix s’imposa. Sa famille s’étant agrandie au fil des naissances, de façon à être plus souvent au foyer, Daniel décida en 1973 l’arrêt de la compétition. Il devint alors entraineur de l’équipe de France, puis plus particulièrement des juniors. De jolis résultats furent enregistrés, notamment à Innsbruck en Autriche.

Directeur d’équipe, entraîneur pour les seniors jusqu’en 1981, Daniel se régale encore de moments forts. Les souvenirs qui se bousculent, les jeux de 1980 à Lake Placid, aux États-Unis, avec une honorable cinquième place en relais et en 1981, la médaille de bronze d’Yvon Mougel aux Championnats du monde...

Aller vers ses semblables

Père de six enfants, Daniel Claudon quittait la Fédération pour un poste régional. Nommé conseiller technique départemental, il y œuvrera jusqu’à l’heure de la retraite. Il demeurera moniteur de ski et guide de haute montagne. L’histoire se répète souvent, “Mon père un ancien granitier était décédé, Arlette était d’accord, après 10 ans à Chamonix, nous avons déménagé pour les Vosges….” Des joies, des peines aussi avec la perte d’un fils, des doutes, des questionnements.

Son temps libre, Daniel Claudon l’occupe en regardant vers autrui. Lui, son “truc” c’est d’aller vers ses semblables. “Je suis attiré par les visites, le contact humain, aller voir les gens qui ont des problèmes de santé...” Membre du conseil paroissial local et de l’équipe d’animation paroissiale, M. Claudon se prépare à recevoir un ordre de mission défini par Mgr Jean- Paul Mathieu. “J’irai là où je devrai aller, là où j’aurai ma place...” Six personnes devraient alors être nommées pour 3 ans. “Il s’agit aussi d’impulser une dynamique, de créer des liens. L’abbé Arnaud Meyer et le vicaire général Claude Durupt nous guident...”

Sa foi, Daniel la porte au quotidien avec “cette envie de communiquer qui nous dépasse un peu”. Il se souvient de sa mère, une femme “très fervente”. Lui qui fut tout au long de sa carrière professionnelle un homme de terrain éprouve une véritable attraction à faire avancer les choses. Glaner des idées, des suggestions... au profit de l’Église.

Jusqu’au dépassement de soi

On sait pouvoir compter sur sa volonté d’aller de l’avant. Jusqu’au dépassement de soi. “La lettre pastorale nous l’indique. Le pape Benoît XVI a rappelé le triple axe de la mission de l’Église : annonce de la Parole de Dieu, célébration des sacrements, service de la charité... Trois tâches qui ne peuvent être séparées l’une de l’autre... Prêtres, diacres, laïcs... nous devons travailler, main dans la main...”
S’occuper de ses abeilles, donner un coup de main à un ami apiculteur, tailler avec soin des arbres, façonner le bois, entretenir son potager, chausser les lattes pour enseigner le ski, s’envoler en parapente, Daniel Claudon dispose en son coeur “d’un petit coin de paradis”. Des trophées rapportés de ses compétitions, le sportif en possède des étagères complètes.
Pourtant avec toute cette pudeur qui habite les vrais montagnards, Daniel, bientôt dix fois grand-père, s’avoue surtout très fier de sa famille.

Josée Tomasi-Houillon

Cet article a été publié dans le magazine « Église dans les Vosges ». En vous abonnant , vous soutenez l’information et le dialogue dans le diocèse.

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Publié le 10/08/2012 par Alice.