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Précarité et Maternité

Précarité et maternité

Quelques synonymes de précarité : incertitude, fragilité, insécurité, instabilité, vulnérabilité.

Quelques situations ou paroles qui mettent en évidence la précarité :

«- Où habitez-vous ? La chambre de l’enfant est-elle prête ?
— Je ne sais pas où aller en sortant d’ici… » « Avec tous les moyens techniques dont nous disposons aujourd’hui, le personnel médical n’a pas décelé la maladie de cœur de mon enfant, « on » me dit qu’il n’y a plus d’espoir, j’ai du patienter, mes économies sont presque épuisées, 40€ par jour, pour continuer à être accompagnée de mon mari, nous n’allons plus pouvoir faire face… » « Notre enfant était en détresse respiratoire, il est prématuré, je repars à la maison en mobylette, je viens d’apprendre que ma « boîte » est en liquidation judiciaire et avec 1200€ par mois, je n’ai pas beaucoup de côté… » « Mon compagnon m’a quittée quand je suis tombée enceinte, il avait déjà une famille… » « Je suis insérée, mais je n’ai pas de mutuelle… » « J’ai dormi dans le fauteuil… » (conjoint) « C’est une prison ici, ne me touchez pas… », et plaintes incessantes, peur des aiguilles … .Paroles et comportements d’une femme battue et séquestrée… « Tu as fait des études brillantes jusqu’ici…nous t’avons pris rendez-vous pour avorter la semaine prochaine »Paroles de parents à une jeune de 20 ans. « Mon mari ne veut pas garder l’enfant… » « J’élève seule mes enfants, je n’ai personne pour s’occuper d’eux… » « N’appelez pas l’assistante sociale.. . » (migrants) « Nous avons signé un « abandon de corps » mais nous n’avions pas compris que ça voulait dire « il n’y aura pas de lieu pour nous recueillir, après la séparation » « Tu dois trouver …, en France, c’est gratuit » Familles étrangères dans la demande. Le sanitaire a encore du mal à croiser le social ,(JM Onfray dans AH), et en maternité, la réalité émerge tout à coup au grand jour, ouverture sur la globalité d’une existence difficile à assumer. Le travail des assistantes sociales est un travail de mise en lien avec les administrations qui proposent des aides financières, avec les associations, avec les lieux d’accueil…convalescence, aides à domicile, aides ménagères, portage des repas.

Que dit l’assistante sociale ?

L’assistante sociale qui a témoigné pour nous constate plusieurs faits :
— Celui de parler et de prier aide les personnes en précarité.(C’est ce qui remonte du vécu auprès des sœurs de St Charles)
— Les familles continuent à se mobiliser : cela reste un point d’honneur pour elles d’apporter ce qu’elles peuvent. Beaucoup d’ailleurs ne demandent pas alors qu’elles pourraient… et auraient droit…
— La précarité semble être le résultat de l’imbrication de facteurs multiples.
— Dans le travail en réseau développé, il apparait à présent une fermeture, des barrages, pas ou peu d’écoute, auprès des CPAM.Les réponses disent « Je transmets… » mais ça ne suit pas toujours ensuite.
— L’accès aux soins dans les maternités n’est pas une mince affaire, et pourtant si la déclaration de grossesse est faite, cela ouvre droit à une prise en charge à 100%, pour 7 consultations, échographie et hospitalisation … Les infos de la Sécu n’arrivent plus, les employeurs ne font plus les déclarations, beaucoup de femmes en situation de précarité travaillent mais n’ont pas de Sécu, certains sont à la CMU mais ne connaissent pas la complémentaire, (CMUC), certaines mutuelles sont locales, mais pas nationales, il y a des possibilités mais les temps d’accès aux droits ou leurs limites sont ou ne sont pas atteints…

Et que dit le responsable d’aumônerie ?

« Ils m’ont confié tout cela » « Quel avenir pour ces enfants ? » « Attention aux étiquettes…au regard que nous portons sur l’autre, à ce que nous transmettons d’une première « impression »…Nous accroissons la précarité en étiquetant trop vite et de manière irrespectueuse… » L’accueil d’un enfant peut s’accompagner de la lecture d’un psaume, du récit de la Visitation… Il arrive qu’avec l’aumônier des personnes prient pour un enfant mort trente ans auparavant… L’interruption Médicale de Grossesse n’est pas une question médicale, c’est une question de choix. En cas d’urgence, il est possible de proposer aux parents de baptiser l’enfant, ou aux soignants, ou à l’aumônier.

Que dit le sociologue ?

Garder ou perdre un enfant entraine inévitablement de la culpabilité, des deux côtés. La banalisation des faits entraine une angoisse diffuse, il y a plus de culpabilité qu’il y a trente ans. La précarité est accentuée pour les familles monoparentales, (ou femmes qui décident seules) les migrants, avec l’utilisation d’un vocabulaire spécifique, souvent mal compris, qui accentue la précarité intellectuelle. De plus en plus de couples sont concernés par l’I.M.G., et la refusent… ? Avec le développement de nouvelles techniques telles que les F.I.V.(Fécondation In Vitro), les couples se trouvent face à de nouvelles situations : Que faire face aux embryons surnuméraires ? Quelle « réduction embryonnaire » ? Quels moyens pour assumer son choix ? Quelle présence après ?

Propositions :


— Informer les parents qu’il existe des possibilités d’aide à l’inhumation, en cas de problèmes de moyens.
— Suivre les formations AGAPA : en vue de groupes de parole qui accompagnent la mort périnatale.
— Organiser des temps de prière particuliers en paroisse (le jour de la Visitation ?) pour se recueillir sur la mémoire des enfants mort-nés ou morts très jeunes…

Publié le 27/06/2014 par Paulette Vuidel.