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Jeudi 28 février 2013 à 18h30 en l’église Notre Dame à Epinal
Ce sera l’occasion pour les chrétiens, de prier ensemble pour le Pape Benoit XVI le jour de son départ et pour l’avenir de l’Église.
Voir le message de Mgr Mathieu , le jour de l'annonce de son départ
Tout en insistant sur la liberté totale du pape, le droit canon prévoit sans ambiguïté la possibilité de « renonciation » qui doit être manifestée par le pontife romain. Dès qu'elle est rendue publique, la renonciation est effective.
Mgr Mathieu ne cache pas une sincère émotion. « J'étais devant lui il y a deux mois lors d'une visite Ad Limina. Il était en toute possession de ses moyens intellectuels, mais il était visiblement épuisé. Il marchait à très petits pas et sa voix était presque inaudible. Je tire mon chapeau à cet homme qui a su prendre une décision certainement difficile.
Je suis très ému aussi, car c'est lui qui m'avait appelé à l'épiscopat. Benoît XVI a été un pape qui a beaucoup travaillé à la réconciliation de la foi et de la raison, à la réconciliation avec nos frères intégristes, traditionalistes...
Il savait se placer devant les grandes questions du monde d'aujourd'hui. Il portait une grande attention à la dignité de l'homme, au droit au travail pour tous, à l'évolution de la société... J'engage à relire ses discours. Remarquable de foi, il savait conduire les choses à l'essentiel. Il est un peu tôt pour en parler, mais j'attends du prochain souverain qu'il soit un vrai pape, comme l'ont été ses prédécesseurs ! Bien sûr, un nouveau pontificat doit faire face à des idées neuves et prendre en compte l'extrême diversité de l'Église dans le monde. Ce n'est pas la couleur de peau qui compte... »
Le camerlingue assurera l'intérim, un conclave se réunira en la chapelle Sixtine. En attendant, l'Église, chrétiens, croyants ou non-croyants ne peuvent que s'incliner devant le choix du pape. Et, l'évêque du diocèse de Saint-Dié, d'ajouter : « Benoit XVI a pensé que cette mesure de renonciation s'imposait, on ne peut que saluer sa dignité et son courage.»
Voir le sujet consacré à l'événement par Vosges Télévision
Carême vient d’un mot latin qui veut dire quarante, chiffre symbolique. Le Carême, ce sont 40 jours pour se préparer à la fête de Pâques. C’est un temps de préparation, de conversion spirituelle pour essayer d’être plus vrai, face à Dieu, face aux autres et face à soi-même dans l'attente de Pâques.
Quand on pense Carême on pense tout de suite au jeûne. Pourtant le Carême, c’est d’abord un temps pour travailler sur soi-même pour être plus à même de vivre la joie de l'amour de Dieu et de la charité. Le jeûne n’est qu’un des moyens pour ce travail sur soi.
L’Eglise propose à chacun de prendre des temps de jeûne, des temps de prière et de partage.
Dans notre diocèse vosgien, L'Église nous propose un livret spécial Carême 2013 de cinq fiches, une par semaine, pour soutenir notre prière et nos efforts, seul ou en groupe.
Le Mercredi des Cendres
Les chrétiens célèbrent le Mercredi des Cendres.C'est le premier jour du carême.
On célèbre ce jour par un rite particulier: au cours d’une messe, le prêtre marque le front des participants avec un peu de cendres. Dans la Bible, les cendres symbolisent à la fois le péché et la fragilité de l’homme : quand quelqu’un se couvre de cendres, c’est pour lui une manière de manifester sa douleur à l’occasion d’une épreuve telle qu’un deuil. C’est aussi une manière de dire qu’on prend conscience de son péché et qu’on le regrette.
Le jour du Mercredi des Cendres, on lit un texte de l’évangile selon saint Matthieu où Jésus explique à ses disciples comment prier, jeûner et faire l’aumône.
Le Mercredi des Cendres est ainsi un temps de méditation sur le péché et sur la mort. Ce jour-là les chrétiens jeûnent et sont engagés à se tourner vers leurs frères, particulièrement les plus démunis.
Le jeûne
Comment vivre le jeûne pendant le Carême?
L’Église invite à vivre le Carême comme un temps de transformation intérieure qu’elle appelle conversion.
Le jeûne en est un des éléments constitutifs. Jeûner c’est se priver momentanément de quelque chose qui nous est nécessaire ou très agréable pour se donner le temps de retrouver l’essentiel.
Dans l’exemple du jeûne alimentaire, l’homme a besoin de nourriture sous peine de mourir de faim. Mais il peut choisir de ne pas se nourrir tout de suite. Avant que le manque de nourriture ne devienne une trop grande gêne, il a le temps de se rappeler que le repas nourrit son corps, mais qu’il a d’autres besoins à combler. Jésus pendant ses 40 jours de jeûne au désert a dit : « Il est écrit que l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui vient de la bouche de Dieu. »
C'est à dire, aujourd'hui:
— Prendre conscience de la chance que j’ai de pouvoir me nourrir quand d’autres dans le monde ont faim.
— Prendre le temps d’un merci.(c’est le sens de la prière du Benedicite, prière que l’on dit avant de se mettre à table)
— Attendre celui avec qui je dois partager le repas et préparer mon coeur à l’accueillir.
— Penser à celui que la misère privera de repas et préparer une forme de partage (don – voir plus bas).
— Méditer sur ce qui me manque autant que le pain : quel soin je prends de ceux que j’aime, est-ce qu’ils savent qu’ils comptent pour moi ?
— Écouter la Parole de Dieu qui peut me nourrir le coeur.
— Prendre le temps de prier et de confier à Dieu ce dont mon coeur a faim.
— Découvrir que certains besoins sont moins nécessaires que nous le croyons.
— Savoir éteindre la télé, la musique, les jeux vidéo, l’ordinateur et prendre le temps de goûter des vrais temps de silence.
— Limiter momentanément les tâches urgentes, réduire l’excès de temps passé au travail, pour consacrer plus de temps avec ceux que nous aimons, avec nos familles, pour parler, appeler un vieil ami lointain, faire un cadeau...
— Décider de lire ou de faire une visite, ou d’aller à l’église, pour ne pas vivre chaque instant comme une urgence.
Le jeûne n’a pas pour but de se priver mais de faire un progrès, il est source de joie.
Pour notre vie dans la foi, comme sur un chemin, on ne regarde pas toujours à ses ses pieds, mais on lève le regard vers l’horizon.
Quelques questions
Y-a-t’il des jours de jeûne obligatoires ?
En matière de jeûne, la tradition catholique a évolué au cours du temps. Aujourd’hui, il ne reste que deux jours vraiment consacrés au jeûne : le Mercredi des Cendres, premier jour du carême, et le vendredi saint, jour anniversaire de la mort de Jésus, qui précède le dimanche de Pâques.
Faut-il absolument manger du poisson le vendredi ?
Les autres vendredis de Carême, l’Église catholique invite à faire des repas simples ou légers pour honorer le don que Jésus a fait de sa vie en mourant sur la croix.
La tradition voulait que l’on remplace la viande par du poisson, car la viande était un plat plus lourd à digérer et plus coûteux. Ce qu’on appelle : faire maigre. Il s’agissait de garder l’esprit clair et de remplacer cette dépense par une aumône pour les plus pauvres.
Aujourd’hui, alors que la plupart des gens ont à manger suffisamment et équilibré, on peut facilement s’abstenir de viande et de poisson (qui coûte aussi cher que la viande) et remplacer ces produits par des aliments très simples en reversant la différence à des associations de solidarité.
Dans le même esprit, il peut être sage de réduire ou même d’éviter la consommation d’alcool ou de cigarettes.
Y a-t-il des dispenses ?
Bien entendu, les femmes enceintes, les personnes âgées ou malades ou les jeunes enfants sont dispensés du jeûne qui pourrait nuire à leur santé.
Retenons enfin que le carême est le temps de purification du coeur. Le jeûne, lui, s'adresse au corps et n'a de sens que s'il donne l'idée d'ouvrir son coeur. Il ne faut donc pas en abuser, et il convient aussi de pratiquer pendant le carême la prière et le partage (=aumône), donc aller à la messe, prier le matin ou le soir, et donner ( denier de l'Eglise et oeuvres caritatives).
Merci au webmaster de la paroisse Notre Dame des Chênes pour sa contribution à cet article.
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crédits photos : Jean-Louis Mallaisé
Homélie de Mgr Mathieu prononcée lors des funérailles de Mgr Vilnet
Adieu Mgr Jean Vilnet (Père Vilnet) Cathédrale de St-Dié 26/1/2013. Eph 4,1-7.11-16 - Jean 3, 22-30La vie de Mgr Jean Vilnet s'est achevée discrètement là où a commencé son ministère épiscopal. Des messages reçus par dizaines montrent que beaucoup de ceux qui l'ont rencontré en sont restés marqués. Il a marqué l'histoire de l'Eglise de France. Sa vie fait signe aujourd'hui encore aux pasteurs comme aux fidèles et aux hommes de bonne volonté. Sa vie fait écho à l'évangile.
L'évangile nous présente l'ami de l'époux. Jean-Baptiste traduit ainsi le sens de sa vie et de sa mission. Il est le précurseur envoyé devant le Christ, pour favoriser la rencontre de l'époux et de l'épouse, la grande rencontre du Messie avec le peuple des derniers temps. Quand on lui fait remarquer que ses propres disciples s'éloignent de lui et vont à Jésus, Jean-Baptiste se réjouit de ce mouvement vers Jésus. Il connaît la joie promise à l'ami de l'époux. C'est bien le début de l'Alliance nouvelle. C'est ma joie et j'en suis comblé. Lui, il faut qu'il grandisse et que moi je diminue.
On en trouve un écho quand le Concile Vatican II définit l'Eglise-sacrement, signe et moyen de l'union intime avec Dieu et de l'unité de tout le genre humain. L'Eglise est au service de cette Alliance intime et unique. L'Eglise reprend la mission du Précurseur.
Le Père Vilnet affectionnait Jean-Baptiste. Il l'avait rappelé dans son dernier message aux diocésains de St-Dié il y a trente ans. L'évêque est attiré par le Christ, disait-il cherchant le Christ, séduit par lui, aimé par lui, sauvé comme vous tous, de son péché. L'évêque n'est pas le Christ : disciple du Christ comme vous, il a en plus la charge de guider jusqu'au Christ, puis il se retire comme jadis Jean-Baptiste.
Et il poursuivait : Si j'ai eu un rôle à remplir parmi vous, c'est de vous indiquer le Christ, route de l'homme, vous montrer le Christ puis vous laisser avec lui. Il fallait que le Christ grandisse en vous et dans toute notre Eglise et que l'évêque se fasse comme Jean-Baptiste, petit et oublié, rejoignant à sa place le peuple des croyants en marche vers le Royaume de Dieu. La joie du père Vilnet a donc été de nous conduire au Christ, de nous aider à accueillir le Christ, à nous unir à lui pour faire corps avec lui. Pour que l'Eglise se fortifie et atteigne la stature du Christ. Magnifique définition du ministère pastoral.
Il rejoignait ainsi l'ardente invitation que Saint Paul adressait aux Ephésiens depuis sa prison : Je vous encourage à suivre fidèlement l'appel que vous avez reçu de Dieu : ayez beaucoup d'humilité, de douceur et de patience, ayez à cœur de garder l'unité de l'Esprit par le lien de la paix. C'est le fondement de l'unité des chrétiens, pour laquelle nous continuons de prier. Saint Paul à la source de notre unique espérance : Il n'y a qu'un seul Seigneur, une seule foi, une seul baptême, un seul Dieu et Père de tous, qui règne au-dessus de tous, par tous, et en tous. Le Père Vilnet y était très attaché.
Saint Paul évoque la diversité de l'Eglise, qui donne au Christ sa plénitude. Chacun a reçu de Dieu ministères et charismes : nous sommes donnés les uns aux autres : apôtres, missionnaires de l'évangile, pasteurs et chargés d'enseigner. C'est de cette manière que les tâches du ministère sont accomplies et que se construit le corps du Christ. Aujourd'hui comme hier, tous les baptisés ont leur part de la vie de l'Eglise et de sa mission.
Au terme, dit encore Saint Paul, nous parviendrons ensemble à l'unité dans la foi et la vraie connaissance du Fils de Dieu, à la plénitude de la stature du Christ. Nous serons donc des adultes, nous ne serons plus comme des enfants nous laissant mener à la dérive par tous les courants d'idées au gré des hommes. Nous grandirons dans le Christ dans l'harmonie et la cohésion. Le Corps du Christ se construit dans l'amour. Parmi ces ministères, le Père Vilnet travailla à instaurer dans les Vosges le diaconat permanent comme le concile l'avait décidé : nous avons encore à mieux en comprendre le sens et la place parmi nous. Et il insistait beaucoup sur la place des laïcs. Avec un cœur d'apôtre, le Père Vilnet nous a constamment poussés à grandir.
Ne vivez pas votre vie chrétienne seuls, mais en partageant en équipe et en communauté de croyants. Son dernier message aux vosgiens, toujours actuel, loin de nous laisser sommeiller sur les traditions de notre héritage chrétien, nous poussait ainsi à rajeunir sans cesse notre foi et nous rappelait : le Christ est à votre porte, il frappe, ouvrez sans attendre. Puissions-nous continuer de rajeunir notre foi en de multiples lieux de prière, de partage, de formation pour mieux accueillir le Christ.
Il encourageait à l'engagement, chacun à votre place, selon vos possibilités, pour que vive notre Eglise, car elle ne croule pas notre Eglise, la sève du Christ lui redonne le printemps, la force de l'Esprit l'habite. Recommandation actuelle, de développer nos talents, nos charismes et de travailler ensemble, en particulier pour les jeunes.
Le Père Vilnet avait aussi une préoccupation concrète de la charité, soyez solidaires du monde dans lequel nous vivons. Ce monde a besoin de la justice telle que Dieu la donne... Il a besoin de la Paix de Dieu... Il a besoin de se savoir aimé. C'est par là que commence l'évangélisation. Les hommes de notre temps ont besoin d'espérer, de savoir qu'aujourd'hui même les aveugles voient, les boiteux marchent, que ceux qui sont privés des droits essentiels vont voir tomber leurs chaînes, et que tous les pauvres entendent la Bonne nouvelle, la vraie, la seule qu'ils guettaient. Le rassemblement Diaconia 2013 à Lourdes, au moment de l'Ascension va nous le rappeler.
Ainsi le Père Vilnet nous adressait souvent une parole d'apôtre, brûlante, presque lyrique. Il en était habité. On n'annonce vraiment la Bonne nouvelle que si elle transforme d'abord celui qui évangélise. Le service de la Parole est la première tâche de l'Eglise, inséparable de la charité. Le Père Vilnet nous y encourageait encore avec la création de la Fondation Jean Rodhain, cet inlassable apôtre de la charité.
L'appel que Jean Vilnet avait reçu à venir servir l'Eglise dans les Vosges, avant de rejoindre le Nord, était enraciné dans l'expérience d'Eglise que fut le Concile Vatican II. et il nous encourageait sans relâche à en vivre à notre tour. Continuons à rajeunir notre foi avec ce Concile dont le Père Vilnet fut un héraut inlassable, même parvenu à la retraite. La flamme du Concile continuera à brûler parmi nous et éclairera aussi les nouvelles générations.
- – Regarder le monde avec amitié, c'est-à-dire avec le regard même du Christ.
- – Portons toujours attention aux hommes, à ceux qui vivent la précarité, l'inquiétude des lendemains. C'est essentiel pour l'annonce de l'évangile.
- – Que chacun entende l'appel à prendre la place qui est sienne, dans la diversité des ministères : ainsi nous sommes « donnés par Dieu les uns aux autres » pour la construction du Corps. Le Père Vilnet nous a appelés à grandir toujours dans le Seigneur. Pour devenir adultes dans le Christ.
- Puissions-nous ensemble, en Eglise, chercher le Christ, le Christ crucifié, qui nous aime et nous sauve, et nous appelle à le suivre. Travaillons ensemble au service du Corps du Christ, toujours en croissance, signe de Dieu au milieu du monde.
Rendons grâce à Dieu pour le don qu'il nous a fait à travers ces 48 années du ministère épiscopal de Jean Vilnet. Que Dieu l'accueille parmi les bons serviteurs de l'Evangile. Et qu'il nous donne son Esprit, pour continuer chacun à notre place et avec la même ardeur, la Mission du Christ parmi nos frères les hommes. Amen.
Message à l'occasion du décès de Mgr Vilnet
Je m'étais réjoui il y a plus de trois ans avec les Soeurs de la Providence de Portieux lors du Jubilé de Mgr Vilnet, 65 ans de sacerdoce, et 45 ans d'épiscopat. Voici ce que je lui disais.
« Je dirai quelques mots de ce que notre diocèse vous doit, et moi en particulier. Arrivé en 1964 dans notre diocèse, après avoir participé aux dernières séances du Concile Vatican II, vous êtes demeuré 19 ans, pour rejoindre Lille en 1983, où vous êtes resté jusqu'en 1998, avant de vous rapprocher à Nancy et finalement de nous rejoindre, à St-Dié.Vous étiez arrivé chez nous, comme le plus jeune évêque de France, venu en voisin, du diocèse de Langres, mais "rempli du souffle du concile"... Vous apportiez votre dynamisme, prêt à mettre en œuvre la pastorale d'ensemble : votre fréquentation du chanoine Boulard vous y avait préparé.
Comme le rappelait le vicaire général lors de votre départ, vous vouliez une Église présente à la vie des hommes et messagère de la Parole de Dieu. Vous vouliez que l’Église soit une communauté de croyants. Vous encouragiez et donniez votre soutien aux laïcs engagés dans la cité et le monde du travail.
Les Sœurs de la Providence de Portieux sont reconnaissantes de l'aide que vous leur avez apportée, dans la refondation de leurs Constitutions au lendemain du Concile et lorsqu'elles durent faire face aux expulsions des religieuses du Cambodge.
Vous aviez pris des responsabilités nationales à la Conférence épiscopale, comme vice-président et en 1981 comme président. Une belle puissance de travail...
Pendant 19 ans chez nous, vous avez eu à cœur de nous guider vers le Christ et, avec lui, de transmettre à nos frères, l'amour dont Dieu lui-même les aime...
Pour ma part, je faisais partie du second contingent de vos ordinations, en 1966. Vous m'avez autorisé à faire quelques études à Paris et à mon retour, vous m'avez nommé à Epinal et bientôt au Catéchuménat des adultes. Avant de quitter les Vosges, vous m'aviez nommé à la Cathédrale.
Cette confiance que vous m'aviez faite, m'a sûrement aidé à mieux assumer la mission de pasteur, même si les conditions dans lesquelles vit aujourd'hui l’Église ont beaucoup changé.
Vous étiez là pour m'imposer les mains une seconde fois lors de l'ordination épiscopale. Aujourd'hui encore, je sais que vous êtes très discrètement présent, prêt à m'écouter en cas de besoin (je n'en abuse pas) et surtout par le soutien de votre prière, puisque je suis devenu en quelque sorte "votre" évêque, à vous aussi.
Merci, Père Vilnet pour ce soutien paternel et fraternel tout à la fois. Merci à vous et rendons grâces à Dieu ! »
À l'heure de son départ, je renouvelle ce merci au Père Vilnet et notre action de grâces pour ses obsèques. J'étais à ses côtés en mars 2012 à Lourdes pour le grand rassemblement national qui inaugurait les manifestations d'anniversaire de l'ouverture de ce Concile Vatican II auquel il était si attaché. Ce fut une de ses dernières grandes joies.
Mgr Jean-Paul Mathieu, évêque de Saint-Dié
Epinal, le 23 janvier 2013.
La célébration des obsèques a eu lieu le samedi 26 janvier 2013 à 14h30 en la cathédrale de Saint-Dié.
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Les deux maisons font partie intégrante de la Fédération « Mémoires et Perspectives » qui regroupe les établissements des Vosges anciennement gérés par les congrégations religieuses. La première, établie depuis 1976 dans l'ancien grand séminaire du diocèse, reçoit jusqu'à maintenant en priorité des prêtres, des religieuses, ainsi que des personnes laïques ayant rendu des services à l'Eglise, alors que la seconde est ouverte à toute personne âgée sans distinction. La nouvelle unité, tout en gardant des chambres pour des prêtres âgés, sera ouverte à un plus large public.
Dans cet esprit nouveau d'ouverture, et tenant compte de la diminution actuelle des prêtres à accueillir, la Maison Saint-Pierre Fourier peut dès maintenant recevoir des personnes laïques, hommes ou femmes, attachées aux valeurs chrétiennes et qui envisagent leur entrée dans une maison de retraite qui leur correspond.
Tous ont la possibilité de déposer un dossier d'accueil qui sera examiné rapidement. Des informations peuvent également être apportées. Chacune des deux maisons, ainsi que le prochain EHPAD portent la plus grande attention à l’aide, l'accompagnement et l'accueil réservé aux personnes âgées ou en nécessité d’entrer en milieu protégé.
Les associations à but non lucratif qui les gèrent se montrent également très soucieuses d'offrir à leurs résidants un prix de journée le plus bas possible pour tous, et cela tout en leur offrant un cadre de vie agréable, paisible et ouvert.
Pour tout renseignement complémentaire, s’adresser à : Monsieur le directeur de la maison Saint-Pierre Fourier. 19, avenue de Robache - B.P.8315 - 88100 Saint-Dié des Vosges Téléphone : XX.XX.XX.XX.XX. - Courriel : xxx@xxx.xx
Né le 8 avril 1922 à Chaumont (Haute-Marne) et ordonné prêtre pour le diocèse de Langres en 1944, Mgr Jean Vilnet fit ses études au Lycée de Chaumont, à l’Institut catholique de Paris, à l’Université grégorienne, à l’Institut biblique de Rome et à la Faculté de droit canonique de Lyon. Il fut diplômé de l’École pratique des hautes études, docteur en théologie, licencié en sciences bibliques et en droit canonique.
Mgr Jean Vilnet a été stagiaire au Centre national de la recherche scientifique à Rome et chapelain de l’église Saint-Louis des Français à Rome (1946-1949), professeur à l’École supérieur de théologie de Langres (1949-1957) et directeur délégué et professeur à l’École supérieure de théologie de Châlons-sur-Marne (1957-1964).
Nommé évêque de Saint-Dié le 24 septembre 1964 par le Pape Paul VI, il fut ordonné évêque le 13 décembre 1964. Il fut nommé évêque de Lille le 13 août 1983 par le Pape Jean-Paul II, qui accepta sa démission pour raison d’âge le 2 juillet 1998, date à laquelle il se retira à Nancy puis à Saint-Dié.
Mgr Jean Vilnet fut vice-président de la Conférence épiscopale française (1978-1981) puis président de la Conférence épiscopale française (1981-1987) et ensuite Président de la Commission épiscopale pour l’unité des chrétiens (1987-1993) et resta Président de l’Union des Associations diocésaines de France jusqu’en 1997. Il fut par ailleurs président de la Fondation Jean Rodhain de 1998 à 2008 et élevé au rang d'Officier de la Légion d’Honneur.
Le premier contact avec Jean VILNET intimidait toujours. Mais le haut-marnais réchauffait vite son interlocuteur au bois de sa vive intelligence et de son sens pastoral. La Conférence des Évêques de France perd un de ses membres et président (1981-1987) les plus assidus à servir une ecclésiologie du service de l'homme de ce temps. Jean VILNET (évêque à 41 ans !) aimait à rappeler qu'il était « né dans le Concile ». En mars 2012, le rassemblement de Lourdes, célébrant les cinquante ans de Vatican II, fut sa dernière sortie publique. L'hémicycle Sainte Bernadette l'a littéralement ovationné ! Reconnaissance plus que méritée. Il faut lire le bilan que Jean VILNET dresse de sa présidence. C'est un texte spirituel et pastoral jalonné d'événements âpres et de joies apostoliques intenses. À l'heure où tant de personnes s'auto-médiatisent, on regrette que l'humilité de ce pasteur exemplaire rende trop méconnue son abnégation. Auteur d'une thèse sur Jean de la Croix, Jean VILNET fut un mystique de l'action pastorale. Il sera le porte-parole inlassable de la maxime conciliaire: "C'est dans l'exercice même du ministère qu'on puise sa sanctification". Affronté à de délicates questions sociales ou ecclésiales, tant à Saint-Dié qu'à Lille ou à Paris, cet évêque vibrera jusqu'à son dernier souffle de la certitude qu'il faisait sienne : "Cette Église, au fil de mes charges, je l'ai mieux aimée. Sans doute parce que j'étais obligé de me livrer davantage à elle. Et, par elle, au Christ Jésus. Que Lui et Lui seul grandisse!"