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L' ART DE CELEBRER

L' ART DE CELEBRER

Le texte qui vous est présenté ci-dessous est en fait la reprise d'une intervention orale du Père Jacques Heinrich, responsable de la pastorale liturgique et sacramentelle du diocèse de Saint-Dié. Cette intervention a eu lieu devant les prêtres du diocèse lors d'une journée de formation.

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CONSIDERATIONS GENERALES

1. La liturgie : une action.
2. La liturgie : acte de communication
3. La liturgie nous est donnée. Elle ne nous appartient pas.

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CELEBRER EN LITURGIE

1. Pourquoi parler de "l'art de célébrer" ?
2. Remarques sur le rite.
3. Habiter l'espace.

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DANS LA CELEBRATION EUCHARISTIQUE - QUELQUES POINTS D'ATTENTION

1. Le rythme de la célébration.
2. Le président.
3. Les rôles et les fonctions (ministères...)
4. Liberté et rituels.
5. Les meubles et les objets.
6. La concélébration.
7. Habiter ce qu'on dit et ce qu'on fait.

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L'ART DE CELEBRER LA LITURGIE EUCHARISTIQUE

1. La Présentation des Dons.
2. La Prière Eucharistique
3. La Fraction du Pain et la Communion.

BIBLIOGRAPHIE :
La Constitution Conciliaire sur la Liturgie " Sacrosanctum Concilium"
Le Missel Romain
La Présentation Générale du Missel Romain (PGMR) -
Pour célébrer la Messe (CLD)
L' Art de célébrer : Tomes 1 et 2 (Guides Célébrer)
Petit traité d'animation liturgique -Claude DUCHESNEAU (Ed. de l'Atelier)
"Aux Sources Juives de l'Eucharistie" -Fêtes et Saisons n°; 484 (Avril 1994)

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CONSIDERATIONS GENERALES

En préambule : 3 remarques (sur lesquelles nous reviendrons à plusieurs reprises) :

1) La liturgie : une action.

(qu'elle soit gestes -déplacements- musique ou parole). Il s'agit toujours de quelque chose à faire...
Liturgie : "urgie" que l'on retrouve dans chirurgie -métallurgie (travail- action) En grec : ergon ; lit vient de leitos du mot laos qui signifie peuple.

Action du peuple (fonction du peuple). Quelque part, on peut même dire que le chrétien a une fonction à accomplir, comme le facteur qui ne distribue pas le courrier seulement quand il fait beau, mais aussi quand il pleut...de même, le chrétien ne va pas seulement à la messe quand il en a envie, mais il y va d'abord parce qu'il a une fonction (un travail, une action, une "urgie") à accomplir au nom de l'Église. (Voir Constitution sur la Liturgie : Sacrosanctum Concilium 7fin et 10)

Comme toute action, il y a donc une manière de faire. Pour que ça soit bien fait, cela s' apprend, il y a un apprentissage, il y a un savoir-faire à acquérir, comme pour un artisan qui se perfectionne et qui finit par acquérir un art de faire. Vous pouvez entrevoir déjà une des raisons pour lesquelles nous parlerons de l'art de célébrer .

2) La liturgie : un acte de communication.

Communication entre frères et sœurs rassemblés, convoqués...
Communication entre le peuple convoqué et le Seigneur qui les convoque et vient à leur rencontre.

S'il y a communication, il fait que ça fonctionne. Et pour que ça fonctionne, il est nécessaire que cette communication soit soignée et signifiante.

Soignée non pas dans une recherche pointilleuse de rubricisme exagéré ou de trop grande solennité, mais dans le seul désir de bien faire avec ce que le Concile a appelé une noble simplicité ( Sacrosanctum Concilium 34) Signifiante : que les gestes et attitudes, que le ton et le style des paroles prononcées disent clairement, sans d'inutiles explications, le sens qu'ils développent, le mystère auquel on est invité à participer.

3) La liturgie nous est donnée. Elle ne nous appartient pas.

Nous la recevons de l'Église, de son histoire, de sa tradition. (Voir la "CONSTITUTION APOSTOLIQUE MISSALE ROMANUM de Paul VI promulguant le Missel Romain restauré par Décret du II°; Concile Œcuménique du Vatican " 3/04/69)

N°;4 : Il ne faudrait pas croire que cette rénovation du Missel Romain a pu être improvisée : les progrès que la science liturgique a effectués depuis quatre siècles lui ont sans doute ouvert la voie.
Si, au lendemain du Concile de Trente, la consultation "des vieux manuscrits de la Bibliothèque vaticane et d'autres rassemblés de partout " a beaucoup servi à la révision du missel romain, comme l'atteste la Constitution "Quo primum" de Pie V, depuis lors, les sources liturgiques les plus anciennes ont été découvertes et publiées, tandis que les liturgies orientales étaient mieux connues ; et nombreux sont ceux qui ont souhaité que de telles richesses doctrinales et spirituelles ne demeurent pas dans l'ombre des bibliothèques, mais qu' elles soient mises en lumière pour éclairer et nourrir les chrétiens.

Nous la recevons déjà de la prière juive, en particulier les liturgies familiales ou domestiques avec les prières pour la bénédiction des repas, et puis le repas pascal avec ses bénédictions (la Birkat Ha-Mazon qui est la Bénédiction du repas) et ses actions de grâce. (voir Fêtes et Saisons n°; 484- Avril 94 -Cl. Duchesneau "Aux sources juives de l'Eucharistie")

Pour la Tradition chrétienne, voir les plus anciens témoignages de liturgies eucharistiques : St Justin II°; siècle -La Tradition Apostolique d'Hippolyte de Rome III°; siècle qui a inspiré notre Prière Eucharistique n°; II -les Constitutions Apostoliques IV°; siècle en Syrie, le développement des anaphores des Églises d'Orient avec les Pères de l'Église (en particulier Jean Xrisostome, Basile le Grand...) et plus près de nous : Fauste de Riez au V°; siècle -Césaire d' Arles au VI°; siècle...)

La liturgie nous est donnée aujourd'hui par l'Église de Vatican II et donc, pour mettre en œuvre cette liturgie, nous avons des guides qu'on appelle des Rituels. En ce qui concerne l'Eucharistie, c'est le Missel Romain, avec en particulier son introduction la PGMR (Présentation Générale du Missel Romain).

Rappelons à ce sujet ce que dit le Concile : Sacrosanctum Concilium 26 " les actions liturgiques ne sont pas des actions privées mais des célébrations de l'Église..."

Ce n' est pas pour autant qu'on soit tenu à une rigidité immuable, car le rituel, vous l'aurez remarqué, donne de larges possibilités d'adaptations. Mais à trop défendre et prôner la subjectivité et l'imagination, la liturgie devient vite objet de polémique. Et les fidèles, soumis à des inventions et des nouveautés continuelles, finissent par ne plus s'y retrouver. (Nous en reparlerons quand nous parlerons de la fonction du rite).

Disons seulement que je ne célèbre pas "ma" messe ; je célèbre l'eucharistie de l'Église.

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CELEBRER EN LITURGIE

 

A. Pourquoi parler de " l'art de célébrer " ?

Il ne s'agit pas, bien sûr, de l'art de l'artiste (encore que...)
Mais en recourant à l'origine du mot " art " : " R'tam " (racine indo-européenne) qui signifie quelque chose comme : ordre -mise en ordre... ; Voir Arithmétique -Rythme -Rite...

Alors, dès qu' on entend le terme de rite, on a un mouvement de répulsion (notre génération a souffert d'un excès de "ritualisme"). Cependant remarquons combien le rite est essentiel même à l'homme dans sa vie sociale. Je m'en expliquerai : mais prenons déjà une comparaison :
Fête et repas de famille: la maîtresse de maison parlera de "l'art de la table". II s'agit de la bonne mise en ordre des éléments visibles, des éléments audibles sans oublier les éléments qui touchent d'autres sens le goût, le toucher, l'odorat...

Sans entrer dans le détail : les éléments visibles : autel ambon, nappes et linges d'autel, vêtements, attitudes et mouvements de différents acteurs. ..

Les éléments audibles: paroles, musique chantée ou instrumentale, silences, rythmes...sono...
On n'a peut-être pas suffisamment intégré cette manière d'envisager les rites et l'action symbolique de la liturgie, telle qu'elle avait déjà été décrite par Mgr COFFY : le rite en liturgie n' est pas extérieur à la vie de l'homme, n' est pas étranger à ce qui fait la réalité de l' existence humaine. Au contraire, je cite Mgr Coffy (Introduction de "Pour vivre les sacrements" Cerf) :

"Les études sur la fonction symbolique de l'homme, et celles sur la signification du rite dans l'existence humaine, nous aident à redécouvrir les richesses de la démarche sacramentelle. Et le sacrement qui est révélation du mystère de Dieu qui se révèle en Jésus-Christ est révélation du mystère de I'homme."

Autre citation : "Les sacrements sont des réalités divines incarnées dans des réalités humaines." (Cl. Duchesneau)

Ces réalités humaines qui touchent nos sens (on voit, on entend, on respire, on goûte, on mange) sont abordées dans des actions rituelles. C'est par le rite que l'homme atteint ce qui le dépasse c'est à dire dans les sacrements : le Tout-Autre; dans la vie quotidienne : l'autre (ex. le baiser), la société, telle société... Il nous faut donc déjà maintenant réfléchir sur le rite pour mieux saisir ce que le rite sacramentel effectue.

B. Remarques sur le rite

L'homme est un être ritualisant.
Le rite est indispensable à l'homme, dans la vie courante, pour régir les relations sociales, les rencontres ; sans rite, la vie sociale est tout simplement impossible. Quelques exemples : bonjour, merci. Fêtes, meeting, défilés, commémorations. Rites de la naissance à la mort, adolescence, maturité etc.

On n' a pas encore suffisamment pris en compte cette réalité depuis la réforme liturgique : on a tendance à privilégier la parole sur la fonction et l'efficacité de l'action rituelle.

"La liturgie ne dit pas ce qu'elle fait. Elle fait ce qu'elle dit." Le rite permet l'intégration de l'individu dans le groupe social. Et donc, en liturgie, l'intégration dans la communauté des croyants: "Quel nom avez-vous choisi pour votre enfant ?" (au début du rituel du baptême).

Faire jouer le rite, c'est donner toutes leurs chances aux éléments qui le composent, depuis la façon de faire le signe de la croix, jusqu'à la manière de se tenir derrière l'autel ou de donner la communion.
Faire jouer le rite, c'est mettre en œuvre tout l'être : cerveau, parole, geste, corps, voir faire, entendre...
Faire jouer le rite, c' est donner à l'individu et au groupe une identité renouvelée...

C . Habiter l'espace

En liturgie, l'action se déroule dans un espace. La liturgie n'est pas du théâtre, mais cependant elle obéit à une mise en scène : différents actes se succèdent dans des séquences rituelles qui sont assez semblables quels que soient les sacrements que l'on célèbre.

Pour l'Eucharistie, ce sont les 4 temps bien décrits par la Présentation Générale du Missel Romain 8 et déjà par le Concile : Sacrosanctum Concilium 56. Pour ces diverses parties de la messe, en particulier les deux principales (Liturgie de la Parole et Liturgie de l'Eucharistie) deux lieux différents : l'autel et l'ambon. Sacrosanctum Concilium 56, Présentation Générale du Missel Romain8.
La diversité des lieux est en elle-même rituelle. Elle produit sur la participation des fidèles un effet, un impact que nous ne maîtrisons pas, qui peut être différent et modulé différemment selon les uns et les autres. Il y a une dynamique, un équilibre dans la disposition des personnes et des mobiliers, dans les emplacements diversifiés et aussi les déplacements des différents agents pastoraux, qui, si cela n'est pas ritualisé, produit l'effet inverse de ce que la liturgie devrait produire.
(Exemple d'une messe télévisée où l'on voyait les servants traverser continuellement le chœur de l'église).

Pour ce qui concerne l'occupation de l'espace, il faut être attentif non seulement aux personnes, à leur situation dans l'espace, à leurs mouvements et à leurs déplacements ; mais il y a aussi les éléments immobiliers, qui doivent être en bon état, beaux à voir et propres, les éléments mobiliers, autel, ambon, sièges, pupitre, sono, éclairage..., et les objets mobiles.

Pour faire jouer l'action et la communication dans l'espace, on doit s'interroger :

  • Action : qu'est-ce qu'on fait ? quand le fait-on ? comment le fait-on ? à quel endroit ? ...
  • Communication : nous sommes en position frontale, ça demande une attitude corporelle, une manière de gestuer, une sérénité et pas d'énervement, soigner l'intonation...

C'est à travers tout cela que passe le message.

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DANS LA CELEBRATION EUCHARISTIQUE - QUELQUES POINTS D'ATTENTION

Remarque : cela pourrait faire l'objet d'une session de plusieurs jours. Obligé de faire bref, je vous suggère de vous reporter aux deux volumes de la collection des " Guides -Célébrer" intitulés : "l' Art de célébrer" Tomes I et II.

1. Le rythme de la célébration.

Pour qu'apparaissent réellement les quatre temps de la célébration, il est nécessaire de donner un rythme approprié et différent à chaque séquence..., ménager ce qu'on appelle des "sas", entre chaque partie (exemples : avant la liturgie de la Parole - entre la Parole et l'Eucharistie -et même à l'intérieur de la liturgie de l'Eucharistie entre les trois parties, avant le " Notre Père " ... Le ton et les silences ont leur importance). Pas de précipitation, pas de "tuilage" !

2. Le président.

(Célébrer T.1 page 101) Se rappeler que nous ne sommes pas dans la situation d'un leader qui harangue une foule pour la gagner à sa cause. Ni meeting syndical, ni campagne électorale. Ne pas utiliser l'autel comme une tribune. Nous présidons une assemblée chrétienne réunie en Église pour célébrer le Christ ressuscité. Tenant la place du Maître, nous avons aussi la place de serviteur, comme Jésus lavant les pieds de ses apôtres. Aussi le président saura répartir les tâches et les fonctions sans chercher à tout faire.

Le président utilisera dans la mesure du possible les divers lieux (présidence, ambon, autel) aux moments qui conviennent. Il se tiendra bien d'aplomb sur ses deux pieds, fera des gestes souples et sans raideur, gardera son calme, prendra son temps, marchera sans hâte, saura ménager des temps de silence, ne fera pas deux choses à la fois (ex. : tourner les pages, regarder sa montre...).

3. Les rôles et les fonctions (ministères).

Le président ne fait pas tout. Il y a les ministres ordonnés, prêtres et diacres, les ministres institués, acolytes, lecteurs, et puis surtout, il y a l'assemblée. Et l'on aura garde d'oublier les autres fonctions : sacristain, l'animateur de chant, le psalmiste, le chœur, l'organiste, le ou les ministres extraordinaires de la communion, les membres de l'équipe d'accueil, les quêteurs etc... (Présentation Générale du Missel Romain 257- SC 14 et 26) La place et le rôle de chacun selon sa fonction. (place de la chorale pour qu'elle participe : Présentation Générale du Missel Romain 274).

"Tout ce qui leur revient..." Présentation Générale du Missel Romain 58 -Sacrosanctum Concilium 28
Penser à la formation liturgique des divers intervenants : exemples de fautes de déplacements inopportuns soit avant la lecture, soit à la fin des intentions de la Prière Universelle.

4. Liberté et rituels.

D'abord savoir que pour chaque sacrement existe un rituel...
Les publications telles que "Signes", "Prions en Église", "Fiches dominicales" ne sont pas rédigées pour servir de normes liturgiques et prendre place sur l'autel de la célébration. Il y a le Missel. Mais il y a la manière de l'utiliser. Nous avons horreur du rubricisme (avec raison) mais nous cédons facilement à la routine et à la facilité (par ex. en utilisant toujours la même Prière Eucharistique.). Il y a 4 manières de célébrer la Préparation pénitentielle. Il y a 10 Prières Eucharistiques ; il y a peut-être 70 préfaces... Et dans les rubriques, alors que nous disons souvent les mêmes phrases, les rubriques disent : "ou autre chose semblable...". Il y a des célébrations plus ou moins solennelles. Il y a des possibilités de messes votives etc.

5. Les meubles et les objets.

Là aussi, chaque meuble ou objet doit être fonctionnel et réservé uniquement pour sa fonction. Autel ni débarras, ni bibliothèque...Ambon uniquement réservé à la Parole de Dieu, au psalmiste et à la Prière Universelle, mais pas à l'animateur de chants. Les autres objets et linges propres et placés là où ils doivent être utilisés... (Voir Présentation Générale du Missel Romain 268, 270,271, 272, ...)

6. La concélébration.

Présentation Générale du Missel Romain 167: " les concélébrants s'approchent de l'autel (dès le début de la Prière Eucharistique) et se disposent tout autour, mais de façon à ne pas gêner l'accomplissement des rites..." i.e. ne pas se resserrer contre l'autel à permettre aux fidèles de bien voir l' action sacrée ; ils ne doivent pas non plus gêner le diacre lorsque celui-ci, en raison de son ministère, doit s'approcher de l'autel."
Il faut garder la visibilité de la présidence. Dans toute célébration liturgique, il n'y a qu'un seul président, le Christ - Tête. D'où ce que dit la Présentation Générale du Missel Romain 170 "Les parties prononcées par les concélébrants ensemble, au cas où elles sont récitées, doivent être dites à mi-voix, si bien que l'on entende clairement la voix du célébrant principal." Quant aux prières dites, soit tous ensemble, soit par l'un ou l'autre, il faut prendre le temps de relire ce que dit la Présentation Générale du Missel Romain pour chacune des 4 premières Prières Eucharistiques du Missel.

7. Habiter ce qu'on dit et ce qu'on fait.

Être à ce qu'on fait, c'est par exemple : avant la célébration, s'être préparé par un temps de silence et de prière ; pendant la célébration, ne pas regarder sa montre, ne pas tourner les pages pendant les lectures, ne pas chanter à la place de la chorale, ne pas faire les gros yeux aux servants pendant la Prière eucharistique etc. Attention au piège du micro qui couvre l'assemblée. S'ajuster aux paroles et aux actions du rituel (Prières qui s'adressent à Dieu - Récit de l'institution. - Acclamations etc.) Faire confiance à l'Esprit-Saint.

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L' ART DE CELEBRER LA LITURGIE EUCHARISTIOUE


1- La Présentation des Dons.

Le nom officiel est "préparation des dons" et non plus offertoire, parce que le "nous t'offrons, Seigneur" fait partie du cœur de la Prière Eucharistique.

Présentation Générale du Missel Romain 49. D'abord, préparer l'autel, la table : corporal, purificatoire, missel, calice. Puis, on apporte les offrandes : si possible par les fidèles...
La quête, qu'on déposera à un endroit approprié, hors de la table eucharistique.

S'il y a un chant d'offertoire ou une musique instrumentale, c'est à voix basse que le prêtre prononcera la formule de bénédiction. (Voir les rubriques du missel où il est dit que le prêtre peut dire ces paroles à haute voix, et que le peuple peut dire l'acclamation).

L' encensement : même si on ne tient pas à le réintroduire tous les dimanches, il y des occasions, des grandes fêtes où ce geste est très parlant. Il signifie "que l'oblation de l'Église et sa prière montent comme l'encens en présence de Dieu" Présentation Générale du Missel Romain 51. Et l'on n'oubliera pas qu'on encense non seulement les dons, mais le prêtre et aussi le peuple. C'est un des plus beaux signes que tous les baptisés rassemblés pour la messe, ministres ordonnés et fidèles laïcs, exercent leur fonction sacerdotale en rendant grâce à Dieu dans cette eucharistie.

2. La Prière Eucharistique.

Remarques : mis à part le dialogue initial, le prêtre qui préside parle à Dieu et non pas à l'assemblée. Mais il parle à Dieu au nom de l'assemblée (voir les "nous"). Il prie en faisant prier ceux qui l'écoutent. Pas facile !
Le ton doit être calme, un peu détaché, venant de l'intérieur... pas chantant, mais soutenu, sans baisser à la fin de phrases pour que l'assemblée entende bien clairement et s'unisse. Faire des pauses, des coupures... Marquer une certaine distance par rapport au texte et vis-à-vis de l'autel.

La Préface : le dialogue doit appeler la réponse de l' assemblée. Doit normalement être chantée. Si on ne chante pas, lui donner une certaine ampleur, sans emphase. Le Sanctus doit pouvoir s'accrocher immédiatement à la Préface.

Les épiclèses : on change de ton. C'est une invocation.

Le récit de l'institution : le lyrisme de la Préface et l'invocation de l'épiclèse cèdent la place au récit. Ce n'est pas le moment d'une adoration prolongée (se réserver ce moment après la communion).

L'anamnèse : Celle des fidèles précède (sauf pour les assemblées d'enfants) celle du célébrant qui est adressée au Père et qui est à la fois mémorial et offrande. L'anamnèse des fidèles s'adresse au Christ. C'est la seule fois dans la Prière Eucharistique et c'est confié à l'assemblée. C'est un acte de foi qui a été voulu par Vatican II (remplaçant le "Mysterium fidei" de la messe de Pie V). Le prêtre a invité l'assemblée à chanter cette acclamation. Il s'y unit, les yeux fixés sur le pain et la coupe.

L'offrande : après le mémorial ("nous souvenant") le prêtre adjoint une offrande ("nous t'offrons"). Moment important auquel l'assemblée est invitée à s'unir dans un grand élan de prière, et pour cela, il y a la deuxième épiclèse "que l'Esprit-Saint nous réunisse en un seul corps".

Les intercessions : c'est ici qu'on prie pour le pape, les évêques, le peuple de Dieu et aussi pour les défunts. On peut prendre son temps pour ajouter des intentions locales ou de circonstance...
La doxologie : louange au Père, par le Fils, dans l'Esprit, ratifiée par l'assemblée. Essayer de faire chanter l'Amen développé...

3. La fraction du pain et la communion.

Le "Notre Père" : les rites de communion commencent avec le "Notre Père". On peut, dès ce moment-là, inviter les ministres extraordinaires de la communion à s'approcher de l'autel. Cela permettra de prier ensemble le "Notre Père", et d'autre part, d'avoir autour de soi des personnes avec qui échanger le geste de paix, sans avoir à traverser toute l'église pour trouver quelqu'un... On veillera, par le ton de l'invitation à la prière, et par l'élan de la fin de phrase, à permettre à l'assemblée de ne pas commencer seulement à "qui es aux cieux". Faut-il redire que seule la prière du "Notre Père" dans son texte intégral convient ici.

Le rite de la paix : Ce n'est pas seulement un geste amical et familial. Ce n'est pas seulement "Donnons-nous un signe de paix". Peut-être se donner les deux mains. ..Présentation Générale du Missel Romain 56b.

La fraction du pain : Se souvenir que c'est sous cette dénomination "la fraction du pain", que les premiers chrétiens désignaient l'eucharistie (Act. 2,42 "les frères étaient fidèles à écouter l'enseignement des Apôtres et à vivre en communion fraternelle, à rompre le pain et à participer aux prières") Voir Présentation Générale du Missel Romain 283, en particulier: "que le prêtre... puisse vraiment rompre l'hostie en plusieurs morceaux, et distribuer ceux-ci à quelques fidèles au moins".

L'invitation à la communion : "Heureux les invités.." et non pas "Heureux sommes- nous…" qui, tout en paraissant plus chaleureux, laisse de côté tous les invités qui n' ont pas pu venir : les enfants, les malades,... les personnes âgées et tous ceux qui ont perdu l'habitude de venir, et les non-croyants...

La communion : Présentation Générale du Missel Romain 56h, en particulier : "Il est souhaitable que les fidèles reçoivent le corps du Christ avec des hosties consacrées à cette même messe". Le problème du nombre d'hosties à consacrer... Veiller aussi, autant que possible que chacun, hormis le prêtre célébrant, reçoive le corps du Christ, et non pas prenne l'hostie... Quant aux ministres extraordinaires de la communion, il est souhaitable qu'ils ou elles soient envoyés comme le prévoit le Missel d'autel (voir missel carré).

Quant à la communion sous les deux espèces, on devrait y recourir plus souvent, avec le respect que cela requiert. A l'heure actuelle, on recourt plus souvent à la communion par intinction: nous pensons cependant qu'il ne faudrait pas oublier que Jésus a dit : "Prenez et buvez". (CS 55, Présentation Générale du Missel Romain 241 et 242) Sans oublier que la Congrégation pour le Culte Divin recommande que ce soit le ministre qui trempe l'hostie dans le calice et donne alors la communion dans la bouche ! ...
Respectons le temps de prière silencieuse après la communion.

Ce qui n'est pas une conclusion, mais une forme de question !

Nous célébrons l'année de l'Eucharistie. Jean-Paul nous a gratifié d'une encyclique "Ecclesia de Eucharistia". L'Eucharistie fait l'Église. Mais s'il n'y a plus d'eucharistie, il n'y a donc plus d'Église. Or, dans nos diocèses, le nombre des prêtres subissant une diminution accélérée, cela nous interroge sur le nombre des eucharisties possibles dans les années à venir.

N'y a-t-il pas une incohérence grave à laisser pourrir une telle situation, alors que le Droit Canonique (C.213) affirme le droit des fidèles à une vie spirituelle soutenue par les sacrements. Et donc un devoir pour les pasteurs de leur assurer l'Eucharistie.
Je reprendrais volontiers ce que disait récemment Mgr Papin (L'Est Rep. 4/04/05) : il faudra réfléchir, au plan de l'Église universelle sur d'autres modes d'accès au ministère des prêtres.

Publié le 29/11/2006 par Admin.