Soeur Odile Noël, Équateur
« ...Nos pays commencent à sentir les effets de la crise financière mondiale. L'Equateur a voté majoritairement une nouvelle constitution qui est une espérance pour notre pays, mais en même temps la crise financière crée une situation difficile pour la mettre en pratique. La nouvelle constitution parle des droits de la terre, de l'écologie et comporte bien des articles pour une « meilleure vie », ce que les Indiens appellent le « sumak kausay ».
Cette année nous étions quatre en fraternité jusqu'en avril : Maritza, notre soeur salvadorienne, après deux ans ici, est repartie pour son pays...
Sabine continue de travailler au dispensaire et à aider les mamans à accoucher... Christine, jeune soeur allemande, depuis trois ans avec nous, collabore à la formation et l'accompagnement des catéchistes et des communautés chrétiennes, elle a été nommée coordinatrice de la commission diocésaine des jeunes... Avec Odile, je continue mon travail d'accompagnement des catéchistes et des communautés, avec Christine, chacune étant chargée de cinq villages.
Le petit projet d'éducation populaire persévère : 4 vont obtenir leur diplôme de bachelier, option sciences sociales, ils travaillent spécialement à la récupération des valeurs de la culture indienne. Ils continuent aussi l'agriculture biologique et donnent leur appui à une organisation de petits agriculteurs en vue du commerce équitable, avec la collaboration du ministère de l'agriculture...
Au sujet du climat, certaines zones ont souffert de pluies trop abondantes, et bien des routes ont été détruites ainsi que beaucoup de cultures. Notre voisin, le volcan Tungurahua s'est un peu calmé, mais continue d’être en éruption : nous recevons de temps en temps des chutes de cendres, mais ce n'est pas dangereux...
Tout cela nous invite à vivre en profondeur la mission qui nous est confiée : témoigner de l'amour du Christ, de la compassion, quelles que soient les situations dans lesquelles nous nous trouvons et spécialement envers les plus pauvres. Nous essayons humblement de le vivre bien que la tâche ne soit pas facile. Je commence à sentir le « poids des années »...Ici, dans la spiritualité indienne, on dit que les plus âgés vont « devant », ils donnent beaucoup de valeur à la sagesse des anciens; tant de choses que nous recevons du monde indien, à commencer par leur amour de la terre, de l'écologie, l'eau, l'air...Dieu est vraiment présent dans tous les peuples. Je vous redis ma profonde communion dans le Seigneur et dans la lutte pour le Dieu de la vie. »
Soeur Hélène Huret nous écrit de Tebessa, en Algérie :
« Ici à Tebessa, la vie continue entre le soutien scolaire et les amitiés qui se nouent ; c'est ma 3ème année ici et je suis toujours étonnée et admirative par l'accueil reçu dans les familles. Je découvre de mieux en mieux notre tout petit diocèse de Constantine, petit par le nombre de ses membres, pas par la surface !Les laïcs sont essentiellement des étudiants subsahariens. Les religieuses et les prêtres assurent essentiellement le ministère de la rencontre. Ici à Tebessa dans cette ville de 80 000 habitants au moins, nous sommes les seules chrétiennes...
Mais notre petite Église me fait de plus en plus découvrir ce que devaient être ces toutes premières communautés chrétiennes que Paul servait autour de la Méditerranée, avec leur pauvreté et leur richesse...
Dans notre monde déchiré par tant de guerres, vous vous doutez combien les frappes israëliennes sur Gaza sont ressenties ici! Et les haines que ça soulève. Prions ensemble pour la Paix. Croyez en ma fraternelle amitié et à ma reconnaissance. »