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Ils sont missionnaires vosgiens dans le monde, acteurs de l'Église des Vosges dans le diocèse ou Saint(e)s et Bienheureux(ses) vosgiens. Rencontrez.

Église dans les Vosges

La revue du diocèse paraît chaque mois. Douze pages d'informations, de réflexion et de découverte. Adoptez

Dons et legs


19/05 /11 Sœur Geneviève Boyé, témoignage bouleversant et modeste du Brésil (Témoins vosgiens)
Je garde des liens avec Valfroicourt. Ici nous sommes trois "petites sœurs", la plus jeune va avoir 70 ans... avec la chance de jouir d'une amitié des Indiens qui ne demandent rien d'autre que notre présence.

L'école, y compris le secondaire est entre leurs mains à eux avec ceux qui ont terminé la Faculté. Le gouvernement assume la santé avec les Tapirapé. Ils sont cultivateurs et nous avons toujours cultivé nous aussi. Mais maintenant on se contente d'un minimum près de la maison.

A côté de ça l'une de nous se préoccupe de rassembler et organiser ce que nous avons enregistré de l'histoire de ce peuple, de hier et l'histoire récente avec photos, études pour avoir un espace et survivre en pensant aux futures générations. Jusqu'à présent leur mémoire est uniquement orale.

Enfin c'est pour dire que nous avons la possibilité de vieillir dans ce village. Tant que nous sommes debout et autonomes. Nous pouvons surtout prier et intercéder pour eux et pour le monde. Nous n'avons jamais plus la messe : trop peu de prêtres et pas de communauté chrétienne en dehors de nous trois "petites sœurs"...

Les Tapirapé pratiquent leur religion. Ils connaissent la nôtre, comme nous connaissons la leur. Espérons l'heure de Dieu en donnant la vie pour qu'ils soient fidèles à leur vocation.

Pardon, je commence à avoir pas mal de difficultés pour écrire. Mais je marche avec vous de tout cœur.

Sœur Geneviève de Jésus

13/05 /11 Bernadette Grandemange, femme de diacre (Témoins vosgiens)
Le Haut-du-Tôt, sur la commune de Vagney, un chemin de terre au travers d’une forêt profonde, on y vient souvent à pied. Un homme travaille dans le jardin, son épouse sort d’une maisonnette, bâtie à deux pas de la vieille ferme ancestrale, de grands sapins, des arbres centenaires, des fleurs... Le couple demeure là, au rythme des saisons.

Cet article a été publié dans le magazine « Église dans les Vosges ». En vous abonnant , vous êtes informé-e et vous soutenez l’information et le dialogue dans le diocèse.

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Elle, c’est Bernadette, née à Cleury, benjamine de huit enfants, elle a couru gamine dans les pâtures, les champs... Rude et généreuse, comme ceux du pays, la nature est belle. Devenue adulte, Bernadette rencontra Michel Grandemange, un garçon du coin, avec qui elle devait s’unir pour la vie.
Leur histoire ne regarde qu’eux, les jeunes gens convolèrent en justes noces le 25 mai 1963. Habituée à prêter main dans la petite exploitation agricole de ses parents, Bernadette connaît l’ouvrage. Ouvrière dans un tissage au début de sa carrière professionnelle, elle quitta son emploi dans les moments où son mari, imprimeur, trouva un travail à Nancy.

Pas de chance, après 6 ans, l’entreprise où Michel avait été embauché fut dévastée par un incendie, et jamais reconstruite. M et Mme Grandemange ne sont pas de ceux qui se découragent. Ils partirent donc vivre à Bouxières-aux-Dames. Au fil des ans, sept enfants sont arrivés. L’opportunité d’entrer dans l’imprimerie de Planois fit prendre un virage important à la famille de retour dans les Vosges. Et tout ce petit monde d’investir la maison de campagne du haut-du-Tôt, devenue résidence principale.

Les enfants grandissent vite, le quotidien laisse un peu de temps. Bernadette répondit favorablement à une proposition d’économie de montagne en s’occupant de plantes.

Un univers paisible à l’intérieur duquel, la présence de Dieu n’a jamais failli. Avec un bon sourire, Bernadette se souvient avoir vu un jour arriver le vicaire épiscopal, le Père Lemasson, porteur d’une demande pour le moins particulière. La question fut posée. Et si Michel devenait diacre ?

“Cela nous a quand même étonnés... C’est vrai, Michel faisait partie de l’équipe d’animation de la paroisse, mais il nous fallait voir de quoi il s’agissait exactement ! Nous en avons beaucoup discuté ensemble et finalement on a dit oui. On se réunissait avec les gens du groupe des appelés, certains ne sont pas allés jusqu’au bout, nous si... cela a été un cheminement sur trois ans...
On se pose beaucoup de questions, mais on avait le temps de réfléchir... Comme à lui cela ne posait pas de problème, je n’avais aucune raison de dire non...” Mme Grandemange se rappelle qu’au début, “... les enfants n’étaient pas super contents, car on était, à leur goût, un peu trop pris. Finalement, maintenant, je pense qu’ils sont fiers de leur père !”

D’abord un couple marié

Bernadette n’est jamais loin de Michel. “... Avant on allait ensemble à la messe tous les dimanches, cela ne change rien pour nous. Nous sommes d’abord un couple marié...”
Que son mari s’attache matin et soir à la “Prière des heures” ou encore aux prières de l’Ancien Testament ne la perturbe nullement. Avec un regard tout d’amour et de bienveillance, Bernadette n’a aucun ressentiment.

Personne ne lui enlève son époux et elle ne voit pas grand-chose à ajouter. “... Il bricole tout le temps ! Depuis qu’il est diacre, bien sûr, il est un peu plus pris, un peu plus engagé... On l’appelle pour un baptême, un mariage... Nous échangeons beaucoup sur tous les sujets sur lesquels il a besoin de travailler... ça va !” Une lumière admirative dans les yeux, Bernadette assure “... moi je ne pourrais pas faire ce qu’il fait, il est diacre, mais vraiment je n’ai pas à me plaindre...

Autour de nous, jamais personne ne nous a fait de mauvaises remarques. Il y a chez nous comme ailleurs des choses à concilier, on y arrive toujours...” Le téléphone retentit. Mme Grandemange répond. C’est une demande pour le diacre. Bernadette transmettra la commission à son mari. Michel rappellera un peu plus tard l’interlocuteur.

Vingt ans déjà sont passés depuis que Michel a été ordonné le 25 mai 1991. Si c’était à refaire ? “Bien sûr, on le referait, sans problème. Je n’ai pas grand chose à dire, c’est bien de donner du temps pour la communauté... Il n’y a rien de dramatique à cela, trop souvent aujourd’hui, on voit le mauvais, pas le bon...
On est un couple, il suffi t que le mari soit heureux, je n’ai franchement pas à me plaindre... Je suis devenue grand-mère, la vie se poursuit...” On frappe à la porte. Des randonneurs viennent chercher des plantes. Bernadette se lève pour les recevoir. Michel est toujours dans le jardin, un des fils rentre à la maison.
Tout au fond de la vallée une cloche sonne l’Angélus.

Josée Tomasi-Houillon

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12/05 /11 Jean-Marie Lapierre, revenu du Burkina-Faso, (Témoins vosgiens)
Un message de Jean-Marie Lapierre, revenu du Burkina-Faso. A la suite d'un problème de santé, il est actuellement à Lyon :

Bonjour d'un fils du pays !

Je suis certes encore assez valide, mais à 84 ans on devient casanier et les déplacements posent problèmes. Il y a juste un an que je suis dans cette maison de Pères âgés dont certains sont bien handicapés. La grande majorité vit leur grand âge de façon exemplaire...le spectacle de frères en continuelles souffrances met à l'épreuve nos sensibilités.
De plus nous sommes en ce moment invités à participer au discernement des décisions qui devront être prises pour l'activité pastorale de notre province religieuse. Le personnel religieux diminue et vieillit ! Et vous savez combien la situation de l'Eglise est complexe, dans le monde actuel...

Nous avons besoin de la joie et des lumières pascales pour dynamiser notre espérance et notre confiance dans le Christ vivant. Restons donc en communion de prières.

Jean-Marie Lapierre, 7 mai 2011

12/05 /11 Marie-Thérèse Baudoin, missionnaire en Egypte - nouvelles de mai (Témoins vosgiens)
Les évènements, petits ou grands, se succèdent. La situation actuelle dans tous les pays de notre "Province" (Egypte-Liban-Syrie-Jordanie et Terre-Sainte) est très délicate et occulte le récent synode !
C’est pourtant l'heure où, plus que jamais, nous devons vivre l'UNITE et travailler ensemble pour la PAIX. Je ne vais pas en France cette année mais serai de tout cœur avec vous à Raon-l'Etape ce 2 juillet, bien unie dans la prière.

Le 12 juin j'aurai une intention toute spéciale pour Guillaume Lepesqueux et prierai pour que d'autres jeunes vosgiens s'engagent sans peur à la suite du Christ.
Ce même jour, je confie à votre prière la réunion de toutes nos sœurs en Egypte, une réunion très importante pour l'avenir de notre présence ici : Quelles orientations ? Quels choix ?

Aujourd'hui priez bien fort avec nous. Des manifestations importantes sont prévues. Le risque d'affrontements graves est sérieux... jusqu'à présent nos sœurs de Lybie (très exposées) vont bien. Idem en Syrie.

En grande union de prière pour notre monde si perturbé et souffrant

Marie-Thérèse Baudoin, le 6 mai 2011



Hier soir, la tension est montée d'un cran...
Ce petit mot pour vous dire combien nous comptons sur vos prières pour l'Eglise Copte et pour tout le pays. Les prêtres de notre paroisse ont beaucoup de peine : le papa d'un de leurs jeunes en formation a été tué hier soir au cours des évènements. Un climat de peur s'installe dans ce pays... Que la lumière de Pâques soit la force de tous les chrétiens. En grande union.

Marie-Thérèse Baudoin, le 8 mai 2011

14/04 /11 Soeur Cécile, missionnaire en Afrique, dernier adieu (Témoins vosgiens)


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Sœur Cécile Henry (Cécile Bernard)
Née le 10 novembre 1933 à Le Val d'Ajol (Vosges)
Décédée le 31 mars 2011 à Villeurbanne (Rhône)

Née dans les Vosges au Val d'Ajol, Cécile est la septième d'une famille de huit enfants. Ses parents, nous dit-elle, " lui ont appris à connaître le Seigneur et à vivre pour Lui ". De ses racines vosgiennes elle avait la solidité, le goût du silence, la discrétion. C'était " une fille de la terre " !

Après ses études primaires et un temps de travail à la maison, Cécile entend l'appel du Seigneur pour une vie religieuse missionnaire ; elle désire " aller vivre au loin de l'Amour du Seigneur, au milieu d'autres peuples ".

Elle va d'abord partir chez les " Sœurs Blanches " à Ghardaïa pour une année de travail auprès d'elles. A son retour en octobre 1959, elle entre au postulat à Cuire, et c'est le 11 février 1962 qu'elle prononce ses premiers vœux. Pendant cinq ans elle assure plusieurs services dans des communautés de France et en 1967 elle part pour l'Algérie.

Pendant 34 ans, s'étant formée au tissage, ayant appris l'arabe dialectal qu'elle arrive à parler très bien, Cécile travaille dans les oasis du Sahara (Ghardaïa, Laghouat et El Goléa) auprès des femmes et des jeunes filles dans les ouvroirs de tissage et de broderie ainsi que dans les villages auprès de celles qui tissent à domicile.

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A la fin de sa vie Cécile rend grâce à Dieu pour tant d'hommes et de femmes rencontrés, auprès desquels elle a " découvert que Dieu est toujours bien plus grand que ce qu'on croit connaître de Lui, un Dieu qui ne se laisse enfermer dans aucune religion : le Dieu des pauvres, des petits, de ceux qui cherchent… "

Elle rend grâce aussi "pour tant de beautés découvertes dans ce grand Sahara, pour le bonheur simple vécu auprès des familles sahariennes avec lesquelles elle a partagé la vie de travail. Familles qui luttent pour vivre et savent être heureuses de peu, chez lesquelles elle a été toujours bien accueillie, comme une des leurs, et avec lesquelles elle a beaucoup appris".
Dans ce compagnonnage, elle savait guider les travaux des tisseuses et admirait leur " savoir-faire " ; que de chefs d'œuvre sont sortis de leurs mains ! Cécile se réjouissait de voir les femmes profiter de ce qu'elles pouvaient gagner grâce à leur tissage, à leurs broderies, et apporter ainsi un mieux vivre dans leur maison.

La maladie va interrompre cette mission en Algérie ; devant rentrer définitivement en France en 2006, c'est avec courage qu'elle porte sa souffrance, mettant toute sa confiance dans le Seigneur et lui offrant encore et toujours sa vie au jour le jour. Elle est dans la communauté de Sceaux, à la rue des Filmins. Elle y rend de nombreux services, anime la liturgie et, grâce à sa jolie voix, aide à des célébrations vivantes.

Tous ceux et celles qu'elle accueille sont frappés par son sourire, par son attention, par sa paix. En avril 2010, elle rentre dans la maison de retraite des Buers à Villeurbanne. C'est de là qu'elle part vers son Seigneur dans la Paix après avoir dicté " son dernier message " d'au revoir et de merci pour tout ce qu'a été sa vie, et demandant qu'il soit lu à ses obsèques.

"Nous sommes nés en ton cœur, Amour éternel. Vers toi revient notre vie, par Jésus, premier-né, Dans l'amour de l'Esprit Saint. "

06/04 /11 Sainte Perpétue (Témoins vosgiens)


Sainte du Saint-Mont

A propos de cette abbesse du Saint-Mont, se vérifie très spécialement le dilemme souvent posé en matière d'hagiographie de l'époque mérovingienne. « Les écrits fixent et certifient les traditions mais parfois aussi les traditions naissent des écrits ou en reçoivent un crédit qui dépasse la réalité historique. »

Les écrits attestent clairement l'existence de Sainte Perpétue : ainsi le manuscrit de l'Angelica la mentionne comme huitième abbesse du Saint-Mont. Le Martyrologe de France lui reconnaît le caractère de sainteté : on y lit au 12 septembre : « A Remiremont, au diocèse de Saint-Dié, Sainte Perpétue, abbesse du monastère de ce lieu fondé par Saint Romary en 620 ».

Quant aux traditions, on les trouve amplement assorties de légendes, dans un curieux ouvrage de Loys Bailly, chanoine de Remiremont (1656). Selon notre conteur, le père de Perpètue était un leude illustre de la cour d'Austrasie, où les moeurs demeuraient encore barbares. Exaspéré de n'avoir que des filles, il menace sa femme de la tuer, si l'enfant qu'elle attend doit être encore une fille. Lisons la suite :
« Dieu qui ne fait rien que pour le meilleur, permit que cette pauvre dame ne réussit pas au contentement de son mary ; et touste affligée d'avoir encore donné la vie à une fille qui devoit bientôt lui causer la mort, elle se laissa troubler par une précipitation si aveugle, qu'elle commanda subitement à la sage-femme de la mettre plutôt au tombeau qu'au berceau. La malheureuse, trop obéissante, tordit le col à cette petite nouvellement née.

« Pendant que ceste femme travaillait à ceste mauvaise action, un ange eut le soin d'en faire une bonne et d'apparoistre à ce seigneur, pour lors éloigné de son palais, auquel il ordonna de s'en retourner promptement vers son épouse et de faire élever soigneusement la fille que Dieu luy avoit envoyée. Ce mary sévère, tout adoucy par ceste vision, se rendit en diligence chez luy, où, après plusieurs contestations négatives du fait, la dolente mère advoua son crime.

« Le pauvre père, surpris d'un coup si désespéré, se porta subitement au lieu où l'on croyoit que ceste petite fust morte et déjà demie pourrie. Mais Dieu, qui fait sortir tout frais du tombeau les corps puants et corrompus, avait conservé pour sa gloire celuy de ceste innocente. Il la trouva donc pleine de vie, et par une nouveauté inoüye, elle avoit le petit doigt dans la bouche, où sans doubte son bon ange l'avoit mis pour le sucer et luy servir en quelque façon d'entretien pendant quatre ou cinq jours qu'elle fut en ce pitoyable état. »

Bouleversé par ce miracle, le père fit grâce à la mère et à l'enfant, qu'il appela Perpètue, en gage de « souvenance continuelle » et c'est lui-même qui plus tard la présentera comme novice au Saint-Mont.

Si nous nous sommes permis de transcrire ce passage savoureux, ce n'est certes pas pour documenter le lecteur sur la naissance de cette enfant prédestinée, mais seulement, pour une fois, à titre d'échantillon de cette pieuse littérature qui a fleuri, aux fins de doter d'une histoire des saints personnages, dont précisément on ne savait rien !

Reprenons pied maintenant sur le terrain historique avec l'abbé Didierlaurent. Il a pu établir que Sainte Perpétue, élevée au Saint-Mont par Sainte Gébétrude qui l'avait en grande affection, accédera à l'abbatiat à un âge assez avancé, puisque, dans la liste, trois noms s'insèrent entre la quatrième abbesse et sa pupille, qui sera la huitième. On estime que celle-ci mourut entre les années 680 et 690.

Fières de leurs fondateurs du Saint-Mont et très attachées au culte des « Corps saints » en leur grande église, les Dames de Remiremont se sont donc contentées, nous l'avons vu, de « récupérer » deux de leurs saintes abbesses, laissant dans l'ombre toutes les autres.
On ne connaît, en effet, de Sainte Perpétue ni reliques, ni aucune manifestation de culte. Et son iconographie, de fraîche date, se réduit à la stèle du Jardin paroissial de Saint-Amé.
Du moins cette modeste évocation, comme l'ouvrage de Mme Dussaux, comme les présentes notices, semble-t-elle esquisser le regain de faveur et d'intérêt que porte notre temps aux personnages qui, du haut de leur « Monastère de la louange », ont marqué de leur sainteté ce coin privilégié des Vosges méridionales.