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17/12 /10 Des bords du Mékong en ce 2 décembre 2010 (Témoins vosgiens)



Chers amis de partout...

Nous voilà déjà en Avent...
C'est vrai, ça va vite, mais c'est quand même bon de se rencontrer encore pour se souhaiter la joie et la paix: celle de Dieu qui nous est promise, de reprendre pied en nous souvenant ensemble de cette promesse et de l'invitation qui nous est faite d'y contribuer là où nous sommes...ça redonne courage et confiance. Oui bonne année à tous dans la paix et si possible dans la joie.

La TV donne des images de neige et de froid chez vous. Brr!! Ici nous n'avons qu'un peu de brume le matin et le jour on atteint allégrement les 30 degrés, mais comment partager? La température politique est plus incertaine. On n'est pas remis des difficultés de mai-juin, tout parle de revanche et les plus pauvres sont manipulés ou victimes...et comme partout le pire n'est pas exclu.

Ici nous sommes loin de la ville mais tout change rapidement Chiengkhan est pris de fièvre, on construit, on construit, plus ou moins bien des hôtels, des bistrots, des magasins, on détruit aussi, le bon, le moins bon, le pire nous arrive. Le samedi et le dimanche les touristes qui viennent des villes du sud envahissent la petite ville.
Les habitants d'abord contents d'affaires probables commencent à se poser des questions; on vend, on loue, on se dispute. Les gens d'ici sont floués par les "envahisseurs". La convivialité habituelle et reconnue de Chiangkhan s'évanouit et les trafics reprennent avec la "rive gauche".

Tout cela réagit sur la petite communauté chrétienne. Quelques-uns se laissent prendre par ce commerce facile et les avantages factices et délaissent le petit groupe, d'autres ont dû partir au loin à cause de problèmes familiaux ou d'emploi. Pas facile à porter tout cela pour les quelques-uns qui tiennent le coup, et cette préparation de Noël révèle leur lassitude et aussi leur courage. On rafistole un peu, on fait du neuf aussi en plus modeste, du vieux et du neuf comme dit l'Evangile.

L'Evangile? On y entre modestement par nos rencontres et visites quotidiennes à l'hôpital, pour le soutien de quelques-uns. Nous y consacrons une partie du dimanche après l'Eucharistie et eux, plus intimement dans leurs villages, l'un à 5km et l'autre à 13km.
Le centre est là pour les activités pastorales, mais il faut vivre, avoir quelques rentrées. On travaille mais on vend moins, les commandes sont plus rares, il nous faudrait des idées, mais la situation semble générale.

Vous suivez comme nous ce qui se passe dans l'Eglise, ici cela ne bouge pas de la même manière pourtant, on sent plus de volonté de "communion avec les autres" et cela fera enfin une autre manière de témoigner de l'Evangile, avec eux, cette fois.
Que ce temps de l'Avent et de Noël vous soit à tous et à toute lumière, nouveau courage, joie et paix. Dieu compte sur chacun de nous pour transmettre cette Lumière reçue et cette joie, à d'autres... Et chantons ensemble assez fort pour que nous nous entendions de partout: Il EST AVEC NOUS!

Fraternellement

Michel Lynde O.M.I.

16/12 /10 Saint Mansuy (Témoins vosgiens)


Premier évêque de Toul

De temps immémorial, Saint Mansuy est considéré comme le père dans la foi de toute la Lorraine et comme le premier évêque de Toul. Les hagiographes romains actuels en reconnaissent eux-mêmes l’existence, mais, disons-le tout de suite, il faut nous résigner à tout ignorer de sa personne et de son histoire.
Si, de tous les Saints du nouveau Propre que nous avons déjà rencontrés, Saint Mansuy est incontestablement le plus ancien, c’est aussi le premier pour lequel la biographie se réduit ainsi à néant.
Ce peut être, par contre, l’occasion d’étudier, avec les ressources de la critique contemporaine, nos origines chrétiennes, d’évoquer l’aube de ces temps lointains sur lesquels se profile la silhouette mystérieuse de Saint Mansuy. L’histoire de son culte ensuite, attestée par d’innombrables documents, fera, en quelque sorte, comme compensation, en permettant à notre piété de rendre encore hommage à la « douce mémoire » de notre aïeul en Dieu.

Plusieurs fois déjà, nous avons remarqué que, sans le savoir, l’Empire romain avait préparé les voies à l’Evangile, notamment par le réseau étonnant de ses grandes routes et par le quadrillage de son administration. En pénétrant, dès le début du II° siècle, à travers la Gaule, l’Eglise s’installa tout naturellement dans les cadres de la vie publique de l’Empire. Ainsi, ce sont les circonscriptions administratives du temps de Dioclétien, appelées justement « diocèses », qui ont fourni aux premiers évêchés leurs limites et leurs chefs-lieux.

Le cas est typique pour Toul, capitale de la Cité des Leuques, dont le territoire dessina exactement les contours du diocèse de Toul, des origines au démembrement de 1777, date à laquelle s’en détacha le diocèse de Saint-Dié. Située sur la Moselle, à la pointe de cette sorte d’accent circonflexe que fait la rivière entre sa source à Bussang et son terminus à Coblence, la ville de Toul eut de tout temps une importance stratégique de premier ordre. C’est par Toul que s’infléchissait la voie impériale reliant Rome à Cologne, par Lyon, Langres, Metz et Trèves. Aussi, dans ces villes-étapes, le plus souvent d’ailleurs centres d’un culte païen très actif, voyons-nous progressivement se développer les premiers foyers de chrétienté.

Entre Lyon et Trèves, où se constituent respectivement aux II° et III° siècles ce que les historiens appellent les grandes paroisses épiscopales, on admet qu’il exista à Toul, comme à Autun et à Metz, des paroisses presbytérales, annexes des deux premières métropoles. Ce terme de la paroisse donne à penser qu’il y eut à Toul des fidèles et des prêtres, bien avant qu’elle ne devînt le siège d’un évêché.
En conséquence, si Saint Mansuy a sans nul doute été devancé par des prédicateurs anonymes de l’Evangile, il est reconnu comme le fondateur de la première chrétienté autonome organisée en diocèse. L’évènement se situe au milieu du IV° siècle, lorsqu’il y eut un nombre suffisant de baptisés et de prêtres organisés en paroisses. Première ébauche intéressante d’une pastorale d’ensemble !

Fière d’un aussi riche passé, l’Eglise de Toul se parera jusqu’au XIII° siècle du titre de « Sainte Eglise des Leuques ». On croit saisir, à travers cette épithète glorieuse l’origine et comme la justification de l’apostolicité de l’Eglise de Toul.
Il est de fait que la vieille tradition de Toul, identique à celle des plus anciens sièges des Gaules, prétend que Saint Mansuy fut un disciple envoyé directement de Rome par Saint Pierre, tels Saint Clément à Metz, Saint Martial à Limoges, Saint Lazare à Autun. La critique historique a fait, au début de ce siècle, avec Mgr Duchesne, justice de cette belle légende. Il n’en demeure pas moins quelque chose de touchant dans ce souci qu’ont eu nos aïeux de se rattacher ainsi étroitement à la tradition apostolique, dans ce besoin de remonter à la source même de la vie que le Christ était venu apporter au monde.

C’est dans cet esprit que fut écrite la plus ancienne Vie de Saint Mansuy par Adson, écolâtre de l’abbaye Saint-Epvre de Toul, qui mourut abbé de Montier-en-Der (Haute-Marne). Cette œuvre datant de la fin du X° siècle – plus de 600 ans après la mort de Saint Mansuy – est purement légendaire, au point qu’on n’en peut retenir aucun témoignage valable pour l’histoire de notre Saint.
Nous sommes par contre renseignés de façon suivie, à dater de l’an mil, sur le culte voué par les Toulois à leur premier évêque. Son corps, entouré d’une vénération immémoriale, reposait dans la chapelle Saint-Pierre que lui-même, disait-on, avait érigée de son vivant à proximité de la ville. Par la suite, une abbaye de Bénédictins s’y était installée, qui prit le nom de Saint-Mansuy.

Lorsque Saint Gérard entreprit de rénover le culte des vieux Saints de Toul, il commença par relever les restes du sarcophage de l’antique crypte de Saint-Pierre, pour les placer dans un reliquaire dont les Bénédictins assurèrent la garde. Cinquante ans plus tard, Saint Léon IX authentiqua de façon solennelle au Synode de Rome la sainteté de son lointain prédécesseur.
A dater de cette canonisation officielle, il y eut au cours du Moyen Age plusieurs reconnaissances ou translations de ses reliques. Elles dénotent le souci de s’assurer de leur conservation et de leur authenticité, en ces temps où de pieux larcins se produisaient souvent, tant on était avide de se procurer des reliques. Ces interventions, toujours considérées comme un hommage officiel de l’Eglise, étaient, on le devine, l’occasion de fêtes grandioses qui réjouissaient la piété des fidèles.

La première de ces translations se fit le 15 juin 1104, par les soins de l’évêque Pibon. Nous possédons la lettre par laquelle il convoqua tout son diocèse, dignitaires et princes, clergé et fidèles. Le chroniqueur rapporte que la foule ne pouvant tenir dans l’église abbatiale, on dut transporter la châsse dans une vaste prairie où se fit la vénération des reliques. Il signale la présence de pèlerins étrangers, attirés du reste par la foire coïncidant avec la fête, qui rapportèrent le culte de Saint Mansuy dans leur région.

En 1444, c’est Henri de Vaucouleurs, évêque auxiliaire de Verdun, qui procède à une nouvelle reconnaissance, et de même en 1506, Hugues des Hazards, évêque de Toul. Il préleva cette fois le chef de Saint Mansuy pour le placer dans un reliquaire spécial, destiné à la Cathédrale qui revendiquait cet honneur et qui a pu le conserver jusqu’à nos jours.

Quant à la grande châsse de vermeil médiévale, qui contenait le corps, elle devint la proie des Révolutionnaires réquisitionnant les métaux précieux. On obtint toutefois d’en retirer au préalable les ossements que se répartirent les dignitaires du Chapitre. Du procès-verbal de ce partage opéré le 11 juillet 1790, retenons que M. de Saint-Beaussan, archidiacre de Vittel et vicaire général, reçut un fragment de l’omoplate. En souvenir de quoi, pensons-nous, la paroisse de Vittel en conserve encore une parcelle.

La tourmente passée, les reliques ne réintégrèrent pas toutes la nouvelle châsse ; beaucoup restèrent dispersées dans plusieurs église du diocèse de Nancy. Dix paroisses, en effet, ont Saint Mansuy comme patron, presque toutes situées dans le voisinage de Toul. Le diocèse de Verdun en compte quatre, dans la fraction dépendant jadis de Toul. Chez nous, trois paroisses, curieusement excentriques par rapport à cette ville, sont dédiées à Saint Mansuy : Fontenoy-le-Château et Sérécourt, à la lisière de la Haute-Saône ; Raon-sur-Plaine, au pied du Donon. Son office figurait de même au propre des Dames de Remiremont, par ailleurs si distantes de Toul à tous égards. Preuve que chez elles, la piété lorraine l’emportait sur la fierté aristocratique.

Raon-sur-Plaine aujourd’hui, comme Remiremont jadis, atteste ainsi que la foi, plantée à Toul par Saint Mansuy, a rayonné jusqu’au cœur du massif vosgien. C’est ce que dit en toutes lettres et si joliment la dernière strophe de l’hymne des Premières vêpres de notre Propre, au 4 septembre. Le très bel office, hérité d’ailleurs de Toul et concédé par Rome en 1957, s’est trouvé bousculé par la récente réforme du bréviaire en sorte que cet hymne a, hélas ! disparu.

L’iconographie de notre Saint se réduit à fort peu de choses. En raison d’ailleurs de l’absence de tout document historique, elle n’a pu s’inspirer que de la légende et des miracles rapportés par Adson. Un des plus célèbres a été retenu par Jacques Callot, qui représente le saint évêque avec un jeune garçon, tué accidentellement au jeu de paume et gentiment ressuscité par Saint Mansuy. Aussi voit-on sur la châsse de Vittel, récemment décorée par Dié Mallet, figurer aux pieds du thaumaturge un bel adolescent, sa raquette de tennis à la main. Plus vénérable est néanmoins la jolie statue de la confrérie que l’église de Fontenoy a prêtée à l’Exposition d’Art Religieux d’Epinal.

15/12 /10 Betty Bourion tisse une toile tout en couleurs (Textes à méditer)


“Toi, plus moi, plus eux, plus tous ceux qui le veulent, plus lui, plus elle, et tous ceux qui sont seuls, allez venez et entrez dans la danse, allez venez...” Lorsqu’elle se rend à son travail, Betty Bourion ne chante certainement pas à tue-tête ces quelques paroles empruntées à une chanson à la mode. Pourtant, l’invitation au rassemblement et à la joie colle bien au métier de l’animatrice de proximité des neuf communautés de Saint-Goëry.

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Depuis maintenant six ans, Élisabeth, c’est le “vrai” prénom de Betty, rejoint les différents relais paroissiaux pour y rencontrer le délégué et l’ensemble des personnes qui apportent leur concours à l’Église. Il s’agit alors pour Betty de faire le point. “De voir ce que l’on peut faire ensemble, autour de nous, dans les quartiers...”
L’animatrice vient aider à tendre une main fraternelle vers ceux qui sont restés sur le bord du chemin. “Ils sont des pierres de l’Église et ils la construisent...” Avec toute la passion qui l’anime lorsqu’elle évoque son travail au sein d’un poste créé pour un mi-temps il y a 6 ans, Betty Bourion explique que lors de son arrivée elle a appris à connaître l’Église. Pour mieux la servir. Un soutien appréciable lui est acquis, auprès de sa hiérarchie, mais notamment aussi auprès du Secours Catholique, des Conférences Saint-Vincent de Paul, de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne...

Si vous lui posez la question de savoir où se trouve son bureau, vous allez faire bien rire Mme Bourion ! “Mon bureau ? C’est ma voiture, je me déplace avec ma Twingo, pour aller là où sont les gens !” Des associations fournissent des indications, le bouche-à-oreille fonctionne également très bien.
“Attention, je ne suis pas une assistante sociale, je viens proposer des choses à faire, mais en n’oubliant pas que c’est l’Église qui m’envoie. Il m’est arrivé de rencontrer des femmes qui ont perdu leur identité chrétienne. On parle de problèmes du quotidien ; autour d’un livre, d’un café, il s’en dit des choses ! Certains sont tombés. Il faut rendre confiance, en prenant toujours chacun en considération, dans sa dignité d’homme...”

Parmi bien des résultats satisfaisants, l’action menée a permis à des femmes de faire des projets. Un groupe a même réussi à mettre en route une association. “Je les ai guidés dans leur démarche. Tout cela s’est concrétisé par des rencontres, par un spectacle, un vide-grenier...”
Son besoin de partage, Betty l’a peut-être puisé dans sa condition de fille unique. Dans ses moments d’enfance, ceux d’une petite fille, gamine un peu trop seule au milieu des grandes personnes. Mariée, maman de Mickaël, 26 ans et d’Alicia 21, Mme Bourion conduit sa tâche sans faiblir. “Quand on a commencé un investissement, on doit aller jusqu’au bout !
J’accompagne des adultes, mais aussi des jeunes. Il faut faire attention, ils sont souvent écorchés vifs, et même épluchés... ! Il faut les comprendre, entrer dans leurs familles, sans se poser trop de questions... Sinon, peut-être que l’on n’irait pas.
Il ne s’agit pas de reculer, ce serait pire encore pour eux !”

Une mission tellement enrichissante

Ainsi se tisse petit à petit une véritable toile. D’un point à l’autre des contacts s’allument, et puis encore d’autres, et d’autres... L’ensemble se rejoint pour illuminer une palette de solidarité, d’amitié, d’affection.

Betty trouve le temps de coiffer à domicile. Encore une façon d’aider, en écoutant. “J’essaie de comprendre, même s’il est bien difficile de tout comprendre... Mais, en réfléchissant, avons-nous le droit de demander aux gens d’être comme on voudrait qu’ils soient ? Il faut les accepter comme ils sont ; si besoin en est, les aider à se relever, chacun avec ses moyens. Ce n’est pas un boulot, c’est une mission formidable, une mission épuisante certes, mais tellement enrichissante...”

Depuis quatre ans, Betty Bourion exerce un second mi-temps comme salariée de l’aumônerie au collège Clémenceau. Un camp de vacances tous les ans, des activités manuelles, des discussions, des repas pris en commun en toute simplicité... Les enfants des classes de SEGPA ont besoin d’elle.
Les yeux de Betty brillent tout fort lorsqu’elle évoque la décision d’un gamin de 15 ans de se préparer au baptême. “Derrière leurs bonnes bouilles d’enfants, se cachent parfois des secrets à fleurs de peau... Beaucoup de ces jeunes ont déjà un vécu qui peut être lourd... Il faut faire attention, les laisser s’exprimer... Il faut que cela marche, ils ont une richesse en eux, tout cela est tellement merveilleux...”

Envoyée par l’Église, là où sont les gens, Betty noue des trames d’espoir, brin par brin... “Toi, plus moi, plus eux, plus tous ceux qui le veulent, plus lui, plus elle, et tous ceux qui sont seuls, allez venez...”

Josée Tomasi-Houillon

12/12 /10 Saint Maximim (Témoins vosgiens)


Évêque de Trèves

Une fois de plus, voici un pieux personnage qui n'a pas vécu dans les Vosges, mais qui, figurant au nouveau Propre diocésain, est tout de même un « Saint de chez nous », en ce sens qu'il évoque notre antique appartenance à Trèves, la métropole religieuse du pays de Moselle. Déjà, plusieurs traits de la vie de Saint Pierre Fourier et du Bienheureux Jean-Martin Moyë nous le rappellent, et nous en trouverons encore d'autres témoignages ultérieurement.

Jadis, au Bréviaire de Toul jusqu'à la Révolution, et au Propre de Saint-Dié jusqu'en 1914, la fête de Saint Maximin était célébrée sous le rite double. On la reprend aujourd'hui sous la rubrique d'une simple commémoraison. Formule assurément bien modeste, ne comportant qu'une oraison spéciale, sans aucune leçon historique au IIe nocturne, en sorte que les prêtres vosgiens eux-mêmes ne sont guère plus fixés que les fidèles sur ce bon évêque des tout premiers temps.

Saint Maximin était né en Poitou, dans les premières années du IIIe siècle, dans une villa gauloise dépendant de la paroisse actuelle de Mouterre, à 50 km au nord de Poitiers. Sa famille, appartenant à l'aristocratie gallo-romaine, décida d'envoyer le jeune Maximin poursuivre ses études à Trèves. Capitale de la Ire Belgique et de la Préfecture des Gaules, cette ville était alors une des plus importantes de l'Occident, et l'un des empereurs de la Tétrarchie y avait sa résidence.

Dans cette ville lointaine, l'étudiant ne se sentit pourtant pas trop dépaysé : l'évêque d'alors, Saint Agricius, lui-même Poitevin d'origine, le prit en affection et veilla sur ses études, en sorte que bientôt Maximin manifesta le désir d'être prêtre. Orientation imprévue, acceptée par ses parents, et qui devait le fixer à Trèves.

A la mort de Saint Agricius, survenue le 13 janvier 331, le choix unanime du clergé et des fidèles se porta sur ce jeune prêtre savant et distingué, qui fut intronisé évêque métropolitain de Trèves, avec, comme suffragants, les diocèses de Metz, Toul et Verdun, qui par la suite et pendant plus d'un millénaire allaient devenir les Trois-Évêchés, fameux dans l'Histoire, aux confins de la France et de la Germanie.

Par sa sainteté et sa science théologique, Sainte Maximin ne devait pas tarder à s'imposer comme un apôtre de premier plan dans la lutte très âpre qui mettait alors l'Église romaine aux prises avec l'hérésie arienne.
Au début, celle-ci s'était appuyée, spécialement en Orient, sur l'autorité des Empereurs qui, par ailleurs, persécutaient les chrétiens. Ame grande et généreuse, Saint Maximin entra en lice d'une façon tout à fait fortuite. Vers 335, Saint Athanase, patriarche d'Alexandrie, qui dix ans plus tôt avait assisté, alors simple diacre, au Concile de Nicée, était banni de son siège et exilé à Trèves. On devine l'accueil déférent et cordial que réserva Saint Maximin au grand défenseur de la foi catholique en Orient.

Désormais — et c'est un beau titre de gloire pour notre Saint — la vie de ces deux évêques militants fut inséparablement unie au service de l'Église. Jouissant d'un crédit considérable à la cour impériale, Saint Maximin intervint en faveur de son hôte auprès de Constantin II, fils de Constantin le Grand qui, en 313 par l'Édit de Milan, avait proclamé la liberté de l'Église et pratiquement clos l'ère des persécutions. Durant son séjour à Trèves — près de deux ans — Saint Athanase trouva auprès de l'Empereur la sympathie et l'estime dont ce dernier entourait son évêque.

Aussi, tous deux l'accompagnèrent-ils, à titre de conseillers, à l'entrevue de Nissa, dans les Balkans, où, avec les autres Césars de la Tétrachie, Constantin avait à délibérer sur la situation politique , toujours délicate sur ces confins de l'Empire et du monde barbare. Entre autres décisions, les souverains révoquèrent les arrêts de proscription prononcés contre les évêques catholiques. C'est de là que Saint Athanase regagna son siège d'Alexandrie. Pour peu de temps, car l'hérésie dans tout cet Orient se maintenait particulièrement agressive.
De nouveau, Saint Athanase fut chassé de son siège, comme d'ailleurs Saint Paul Ier , patriarche de Constantinophe. Aussitôt, Saint Maximin intervint avec succès auprès de l'Empereur, en faveur des deux exilés qu'il avait à nouveau recueillis.

Devant les intrigues sans cesse renaissantes des ariens, qui de l'Orient risquaient de gangréner toute la Chrétienté, Sainte Maximin réunit à Milan les évêques des Gaules et du nord de l'Italie, pour renouveler solennellement leur profession de foi au Symbole de Nicée. Son zèle clairvoyant, toujours en éveil, l'entraîna plus loin encore. D'accord avec le Pape Saint Jules Ier,, il suggéra à l'Empereur de Trèves de convoquer en 343 un grand Concile à Sardique, en Illyrie. Lors de ces assises qui groupèrent 300 évêques, Saint Maximin se fit l'éloquent défenseur du Credo, tel que l'avait défini le Concile de Nicée.

Rentré à Trèves, il eut la douleur d'apprendre que son voisin Euphratas, évêque de Cologne, avait, à son retour de Sardique, dévié de la saine doctrine en se laissant séduire par les subtilités de la théologie arienne.
Il convoqua donc, en 346 à Cologne même, un nouveau Concile qui déposa l'évêque hérétique.

A une époque où l'erreur trouve tant de complaisances, parfois sous le prétexte de je ne sais quelle charité fraternelle, on serait peut-être tenté de trouver là une ombre à l'auréole de notre Saint. Mais Saint Jérôme, le grand Docteur de l'Église, qui dans sa « Chronique » tient en si haute estime Saint Maximin, nous rappelle combien les temps étaient alors difficiles, tout proches encore de celui où bataillait Saint Paul. Pour être à la hauteur de sa tâche, l'évêque devait montrer une foi inébranlable, un courage intrépide.

Pour tout dire, Saint Maximin apparaît, aux côtés de Saint Athanase, comme un des plus vigoureux défenseurs que l'Eglise ait eus au IVe siècle. C'est, pour une part, grâce à cet évêque des Marches de l'Est, que l'arianisme n'a pas excercé dans nos régions les ravages qui ont si longtemps désolé l'Orient.
Au demeurant, Saint Maximin fut dans son Diocèse le Bon Pasteur, trouvant, au milieu de ses démêlées et de ses voyages, le temps de se donner entièrement à son clergé, à ses fidèles. Cette activité pastorale nous est relatée par Saint Grégoire de Tours, par Dom Calmet, et surtout par la Vie de Saint Maximin, détaillée avec force miracles par un moine de Trèves au IXe siècle. Nous touchons là au secret de ces Saints qui, mus par l'Esprit de Dieu, mènent de front les tâches les plus diverses dans un effort constant et joyeux.

Notre Saint ne se privait pas pour autant des joies de la famille, aimant à revenir au pays natal. C'est ainsi qu'il mourut à Mouterre, le 12 septembre 349, et fut inhumé dans la sépulture de famille, où son frère lui érigea une chapelle funéraire.

_ succédé comme évêque, entreprit de le ramener triomphalement à Trèves et de le déposer en la basilique Saint-Jean. Par la suite, en raison des nombreux miracles qui s'accomplissaient sur sa tombe, Saint Hydulphe, chorévêque de Trèves, fonda en son honneur une abbaye dont l'église reçut le précieux dépôt. L'abbaye, située hors les murs — à proximité de la gare actuelle — disparut à la Révolution ; à la fin du siècle. Guillaume II y bâtit une caserne, dite de Saint-Maximin. Comme le vocable ne reparaît nulle part ailleurs en sa bonne ville, cela fait un singulier mémorial pour ce grand lutteur des temps héroïques !

Il est un autre hommage discret que lui gardent fidèlement les Trois-Evêchés jadis sous sa houlette. Chacun d'eux compte plusieurs églises dédiées à Saint Maximin :
- METZ : Bitche, Boust, Metz, Mondelange, Thionville et Villers-Lacquenexy.
- TOUL (NANCY) : Jarny, Sponville.
- VERDUN : Nepvant, Villecloye.

Si, au diocèse de Saint-Dié, trop jeune et le plus distant de Trèves, Saint Maximin n'est titulaire d'aucune église ou chapelle, nous avons par contre à Moyenmoutier une partie notable de ses ossements conservés dans une châsse de bois doré. La reconnaissance canonique en est attestée à plusieurs reprises au cours des siècles, la dernière datant de Mgr Caverot, le 6 août 1854. On ne sait pas au juste la date de la translation, mais le motif s'en devine aisément, puisque Saint Hydulphe, fondateur de Moyenmoutier, avait été chorévêque de Trèves. Aussi, de temps immémorial, Saint Maximin a-t-il été fêté comme patron secondaire de l'abbaye de Moyenmoutier.
Quoi qu'il en soit, la présence de ces reliques confère valablement droit de cité chez nous au Saint Évêque de l'antique capitale mosellane.

12/12 /10 La Parole de Dieu et les trois C (Textes à méditer)



Connaissez-vous la technique de lecture des trois C ? Elle est essentielle pour bien lire la Parole de Dieu. C’est pour apprendre à la pratiquer que le service de formation de notre diocèse a décidé de fonder une École d’Animateurs de la Parole. Quatre rencontres ont eu lieu au mois d’octobre dernier. Le père Olivier Bourion, curé de Vittel et professeur au grand séminaire de Metz, propose d’aller à la rencontre de l’évangile selon Saint Luc. Il donne quelque clés pour mieux comprendre les textes par une lecture croyante, cordiale et commune.

Une lecture croyante

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Les chrétiens ont une chance magnifique : ils croient en un Dieu qui parle. Il parle à travers la création qui proclame sa grandeur. Il a parlé par ses prophètes à son peuple, Israël. Enfin, après ce long temps de préparation, la Parole de Dieu s’est manifestée comme une personne vivante : elle est devenue chair en Jésus pour demeurer parmi les hommes et donner à ceux qui l’accueillent dans la foi de pouvoir devenir enfants de Dieu (Jn 1, 14).
Lire la Bible, pour un chrétien, c’est donc bien autre chose qu’étudier un beau texte : c’est rencontrer quelqu’un qui vient nous dire qui il est et qui nous sommes. Par sa Parole Dieu se livre à nous, il nous déclare son amour. Or, un message d’amour, ça ne s’observe pas au microscope ; ça se reçoit dans la foi. Bien sûr, certains passages peuvent paraître bien difficiles à comprendre aujourd’hui. Mais si nous prenons conscience que c’est vraiment Dieu qui parle, cela change tout !
Si cette parole est vraiment Parole de Dieu, alors je peux accepter qu’elle me dépasse et me déborde comme Dieu lui-même. Non pas parce que le sens nous échappe, mais parce qu’il est infini. On peut regretter de ne pas mettre toute la source en bouteille, mais comme ça fait du bien de savoir que l’eau de la source n’arrêtera jamais de couler (et c’est un prêtre de Vittel qui vous parle) !

Une lecture cordiale

Trop souvent, lorsque nous lisons la Bible, nous nous préoccupons seulement de la question du sens (« Qu’est-ce que ça veut dire ? »). C’est essentiel, mais ce n’est pas suffisant. Car Dieu ne s’adresse pas à de pures intelligences, il vient frapper à la porte de notre cœur.
Nous avons le droit de vibrer en lisant un passage d’évangile, de nous arrêter sur la beauté d’un psaume, de faire jouer notre sensibilité, notre imaginaire, pour aborder la Parole de Dieu avec toutes nos facultés humaines. Ainsi, Dieu s’adresse non seulement à tous les hommes, mais à tout l’homme. Il n’y a donc pas besoin d’être expert dans les Écritures pour exprimer ce qu’elles ont produit en nous. C’est ce qui rend si précieuses les remarques des enfants, des chrétiens « recommençant » et plus largement de tous ceux qui n’ont pas encore de « culture biblique » : parce qu’ils sont encore neufs devant le texte ils ont la chance de pouvoir s’étonner de ce que les vieux loups de mer ne remarquent même plus.
Aujourd’hui il est crucial pour nos communautés chrétiennes de réapprendre à s’étonner de cette manière, pour se laisser profondément traverser et transformer par la Parole de Dieu. Elle nous est parfois devenue tellement familière qu’elle ne fait plus en nous d’autre effet que celui d’un pétard mouillé : ce qui devrait exploser dans nos cœurs n’explose plus ! On ne comprend rien à une déclaration d’amour si l’on n’est pas soi-même amoureux.
Il nous faut retrouver la simplicité d’une lecture cordiale, c’est-à-dire d’une lecture où le cœur ait sa part.

Une lecture commune

Dieu, en nous parlant, ne s’adresse pas à des individus isolés, qui liraient chacun leur bible en parallèle. Comme la communion à la messe ne nous fait pas seulement recevoir le corps du Christ mais devenir ce corps, la Parole de Dieu, elle aussi, ne se contente pas de nourrir les chrétiens, elle les intègre dans un même peuple.
Ceux qui ont fait l’expérience régulière d’un partage de la Parole savent combien cette écoute commune finit par créer entre les membres du groupe des liens uniques. L’assemblée des croyants est bien la « belle terre » dont nous parle la parabole du semeur : la terre féconde et nourricière capable de faire fructifier la semence que Dieu lui donne.
Cette fécondité suppose toutefois qu’on laisse à la Parole de Dieu la première place pour l’écouter ensemble humblement, y compris au moment où l’on partage ce que chacun en a reçu. Cela n’est possible que si chacun écoute l’autre sans l’interrompre. Combien de temps de partage biblique finissent par se transformer en débats d’idées où le texte n’est plus qu’un prétexte ! Ce n’est pas à nous de tordre l’Evangile dans notre sens ; c’est à l’Evangile de nous tordre dans le bon sens ! Pour cela nous avons besoin de nous laisser déplacer dans nos convictions et dans nos habitudes par la parole des autres croyants.
Si la Parole a vraiment la première place et si chacun respecte la façon dont les autres la reçoivent, alors, très vite, on fait l’expérience d’une fécondité extraordinaire. L’autre, en me livrant ce qu’il a reçu du texte, libère en moi des fenêtres nouvelles pour l’aborder. Je me rends compte qu’il est inépuisable et que je ne pourrai jamais me l’approprier. Je ne me suffis pas à moi-même pour rencontrer Dieu.
Pour apprendre à lire, j’ai besoin d’être relié. Relié aux autres. Mais plus profondément encore, relié à la tradition de toute l’Eglise, c’est-à-dire à tous les croyants d’hier et d’aujourd’hui.

Croyante, cordiale, commune. C’est comme cela que la Bible est la plus savoureuse. Alors notre lecture pourra porter du fruit. Parce que Dieu nous aura vraiment parlé, alors nous deviendrons vraiment parlants. Et nous pourrons inviter d’autres assoiffés à s’approcher de la source d’eau vive !

Abbé Olivier Bourion

08/12 /10 Signe et parole de chaque sacrement (Les sacrements)

Les sacrements sont célébrés dan le cadre d'une communauté, au cours d'une liturgie présidée par un ministre ordonné (prêtre, diacre, évêque).
A chaque sacrement est associé un signe (ce que l'on voit) et une parole sacramentelle (ce que l'on entend) pour manifester ce que Dieu réalise en nous.

  • Baptême : eau - "Je te baptise au nom du père et du Fils et du Saint-Esprit"
  • Eucharistie : pain et vin - "Prenez et mangez, ceci est mon Corps ; prenez et buvez, ceci est mon Sang"
  • Confirmation : imposition des mains, onction avec le Saint Chrême - "Sois marqué de l'Esprit-Saint, le don de Dieu"
  • Réconciliation : dialogue renoué, absolution - "Je te pardonne tous tes péchés au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit"
  • Sacrement des Malades : Onction d'huile, imposition des mains - "Par cette onction sainte, que le Seigneur, en sa grande bonté, vous réconfort par la grâce de l'Esprit-Saint. Ainsi, vous ayant libéré de vos péchés, qu'il vous sauve et vous relève"
  • Ordre : onction avec le Saint Chrême, imposition des mains - Prière consécratoire
  • Mariage : échange des consentements, alliance - "Je te reçois comme époux et je me donne à toi pour t'aimer fidèlement tout au long de notre vie"