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Communication

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Des services, atelier de production :

  • les relations presse,
  • conseils et techniques pour la communication des paroisses, mouvements et services du diocèse (élaboration d'un message, journaux paroissiaux, correspondants com, plan de com, flyers/tracts,...)
  • des formations internet,
  • ...

    Un laboratoire :
  • sur les enjeux et le rôle de la communication dans notre société
  • de diffusion de l'information attentif aux nouveaux usages et modes de communication
  • un lieu de ressources et d'appui

07/08 /12 L’emploi pour sacerdoce (Communication)
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Fils d’un marchand de bois et de charbon de Rouvres-en-Xaintois, le Mirecurtien Jacques Cablé a construit une holding qui s’est étendue sur plus de vingt pays et qui a toujours pignon sur rue aux Champs-Elysées. Son souci à 76 ans : transmettre aux jeunes l’envie d’entreprendre.

Il sourit quand il évoque les splendeurs du Yemen, l’un des pays du Moyen-Orient “à risque” où il s’est aventuré quand aucun Français n’y allait. Jacques Cablé a hérité de son père certaines valeurs. Celle du courage en premier. Blessé à de multiples reprises durant la guerre de 14, auréolé de multiples citations et couvert de médailles, Marcel Cablé est revenu en 1919 sans aucun grade car voilà, il avait fait partie de ceux qui avaient exprimé leur opposition à la boucherie sanglante du Chemin des Dames, en 1917.

Les sœurs de l’école de Rouvres

Comme son père, Jacky n’a cure de l’opinion d’autrui et n’obéit qu’à ses convictions profondes. Les sœurs de l’école privée de Rouvres-en-Xaintois, les chefs scouts de Mirecourt, la lecture du “Prince Eric”, prénom qu’il a donné en hommage à Serge Dalens à son fils fauché en pleine jeunesse, l’ont initié au dépassement de soi. L’une de ses dernières démarches, avant de partir en Algérie pour un combat auquel il ne voulait surtout pas se dérober, a été de se recueillir sur la tombe de Guy de Larigaudie, tué en 1939 lors de l’offensive allemande en Belgique.

Dans la région de Constantine, sur la frontière algéro-tunisienne de la ligne Morice, il a dirigé un commando avec une humanité qui se prolongeait par une subversive considération pour les soldats d’en face. Lors de cette guerre qui ne voulait pas dire son nom, il a failli être tué à plusieurs reprises, et a manifesté son caractère frondeur vis-à-vis de certains chefs. Il a aussi pris le goût du voyage qui ne l’a plus quitté.

Le respect de l’autre

Mais le virus de la découverte l’a aussi conduit à créer des entreprises au Moyen- Orient, en Afrique et en Asie. Là où il a trouvé des marchés ouverts à sa toute petite entreprise des débuts. Ferrailleur à Mirecourt, il achète aux enchères un lot de 4000 baraquements désaffectés de l’armée américaine chassée de France par de Gaulle en 1968. Comment les écouler ? Le marché local est trop étroit. Reste à tenter l’exportation dans un pays francophone, le Liban. Puis en Arabie saoudite, au Yémen, en Guinée, ses bâtiments métalliques “Fillod” trouvent preneur. Ils abritent des matériaux et parfois des hommes.

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Mais pour accéder à ces pays, Jacky Cablé doit payer de sa personne. Aller sur place. Trouver des contacts. Convaincre des ouvriers vosgiens de le rejoindre dans l’aventure comme autant de pionniers. Il faut surmonter d’innombrables obstacles financiers, techniques, politiques, administratifs. Ce qui compte, surtout, c’est de s’adapter à chaque culture locale, s’en imprégner, la respecter pour gagner confiance et considération des hommes de tous pays.
Ce ne sera jamais facile. Jacky Cablé connaîtra des échecs. Il sera agressé et jeté deux fois en prison dans des pays aux dirigeants intégristes ou intolérants. Mais il aime citer la devise de John Kennedy : “Il y a quelque chose de pire dans la vie que de n’avoir pas réussi, c’est de n’avoir pas essayé”. De fil en aiguille, le voici qui développe des chantiers de plus en plus importants dans des pays réputés dangereux ou inaccessibles : “J’ai déjeuné avec Saddam Hussein, Mobutu, Omar Bongo…”

Les handicapés de guinée

Il répond toujours “oui” aux demandes éclectiques qui lui sont adressées : concevoir des bases-vie abritant les ouvriers de chantier en zone hostile, construire des bâtiments industriels, des garages, bureaux, gares routières, des ponts dans la jungle, des usines clé en main voire des fermes en plein désert…
Pour honorer ses engagements, il trouve des partenaires, recrute des hommes de confiance ainsi que des ouvriers spécialisés et chefs de chantier venus de toute la Lorraine.

Dans son fief de Baudricourt, il produit des bâtiments métalliques, embauche des ingénieurs et crée un bureau d’études et à Dinozé, où il reprend l’usine Framatec, Jacky Cablé ferraille désormais pour l’emploi. Il sollicite des entreprises vosgiennes, comme celles de Jean-Claude Millot à Vittel ou de Serge Cunin à Contrexéville, pour assurer des travaux de second œuvre à l’exportation. Mais sa démarche le conduit aussi à se préoccuper du sort des plus défavorisés. En Guinée- Conakry, il ouvre par exemple un centre de soins et de réinsertion pour les handicapés, s’appuyant sur l’expertise de Gaston Josse, un médecin de l’hôpital de Ravenel. Jacky Cablé n’oublie jamais ses amis, ni ses racines. Ni ce qu’il appelle avec affection ses valeurs.

Jean-Paul Vannson

Cet article a été publié dans le magazine « Église dans les Vosges ». En vous abonnant , vous soutenez l’information et le dialogue dans le diocèse.

12/07 /12 L’été dans les Vosges, les paroisses et les congrégations ont des idées (Communication)

Durant la période estivale, les activités, visites, fêtes et animations diverses se poursuivent dans les Vosges. L’Eglise catholique est dynamique et force de propositions !

Votre paroisse propose aussi des activités ou festivités cet été ?
Ecrivez-nous pour nous les signaler !

Circuit des chapelles à Gérardmer

Il y a par exemple la paroisse de Gérardmer qui organise en juillet/août la visite des chapelles des environs, toutes situées dans des sites remarquables. Pour partir à la découverte de ces édifices érigés au cours des siècles aux environs, témoignant de la foi de nos anciens, grâce à un circuit d’environ 10 km, avec guide, rendez-vous les mardis 17 et 31 juillet, 7, 14 et 21 août à 14h sur le parvis de l’église de Xonrupt-Longemer. Ces visites sont gratuites et durent environ 3h. Chaque participant devra se déplacer dans son propre véhicule. Une jolie façon de mieux percevoir l’histoire religieuse de la ville et découvrir les différents styles architecturaux. Plus d'infos sur le site de la paroisse

L'Ermitage St Joseph à Ventron

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Autre proposition, la messe en plein air le 29 juillet 2012 en présence de Mgr Jean-Paul Mathieu à l’Ermitage de Frère Joseph, près de Ventron, où il vécut 33 ans. Cette chapelle est aujourd’hui un lieu de pèlerinage très fréquenté par de nombreux pèlerins, touristes et habitants de la région. A noter : pour les bons marcheurs, un chemin de croix composé de 14 stations relie le village à l’Ermitage. Par ici, les précisions

A Mattaincourt, pendant tout l’été

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  • Basilique ouverte tous les jours de 15 h à 18 h
  • Musée ouvert le dimanche et le mercredi de 15 h à 18 h
  • Le dimanche, messe à 10 h 30
  • Le lundi, vêpres à 18 h 10 puis messe à 18 h 30
  • Le mercredi, adoration à 17 h 30 puis messe à 18 h 30
    Des rencontres proposées par la communauté paroissiale Saint-Pierre Fourier

Prier et discuter au bord du lac de Longemer

Retour au bord du lac du Longemer avec les Soeurs de la Providence de Portieux entre le 30 juillet et le 10 août !

  • de 10h à 12h : ouverture de la chapelle et temps de rencontre (sauf jeudi et samedi)
  • à 17h : ouverture de la chapelle
  • à 18h : temps de prière
  • Eucharistie : les jeudis 2 et 9 août à 18h

Une fête et une table paroissiale à Ruaux

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Encore un bel exemple d’animation, la fête annuelle de la paroisse Notre-Dame des Sources qui se déroulera en plein air à Ruaux le 8 juillet sur le thème « L’Appel » : se sentir appelé, se faire proche de chacun, mais aussi savoir appeler. Dans cette optique, le repas organisé à l’issue de l’office dominical sera l’occasion de faire une "TOP" (Table Ouverte en Paroisse). Sachons alors inviter : les jeunes, les moins jeunes, les touristes, les curistes... partageons nos expériences, nos vécus, nos projets... créons des liens ! Au programme : messe en plein air à 10h30, pot de l’amitié à 11h30, Table Ouverte en Paroisse - Repas en plein air sous chapiteaux à 12h30 et animations musicales tout au long de l’après-midi.

Une retraite nature avec les Frères et Soeurs missionnaires des campagnes au Vic

Du 5 au 12 août 2012, les sœurs et les frères Missionnaires des Campagnes (1) avec des laïcs proposent un temps de vacances familiales au Vic dans les Vosges sur le thème du bois, près du lac de Gérardmer. A découvrir ici

12/07 /12 Concours photos d’été : Reprendre souffle ! (Communication)
Mgr Mathieu, dans son éditorial du magazine diocésain de juillet, invite à profiter de la pause estivale pour « Reprendre souffle pour se refaire humainement, fraternellement, spirituellement...”
Cet article a été publié dans le magazine « Église dans les Vosges ». En vous abonnant , vous êtes informé-e et vous soutenez l’information et le dialogue dans le diocèse.

De l’invitation à la concrétisation, nous vous invitons à partager vos plus belles photos de l’été. Celles qui auront immortalisé un moment où vous aurez pu reprendre souffle.

Photographes amateurs ou amateurs avertis, exprimez et révélez votre talent tout en valorisant un lieu, un monument, un espace naturel, un visage, une église, une chapelle, une rencontre, un temps de famille, de prières,…

Une sélection sera publiée dans le numéro de septembre 2012 d’Eglise dans les Vosges

Données techniques
Les photographies argentiques et numériques sont acceptées. Tous les formats image sont autorisés : Carré, paysage, portrait, panoramique. Les photos proposées doivent impérativement être envoyées par mail avec le prénom et le nom du photographe. Elles peuvent éventuellement être complétées d’une courte légende.
Droit à l’image et à la reproduction Si des personnes sont présentes sur votre photo, vous devez obtenir leur accord écrit. Si les personnes sont mineurs, vous devez obtenir l’autorisation des parents.
Ces photos seront exclusivement publiées dans le magazine « Eglise dans les Vosges », en septembre.
Date limite d’envoi : le 22 août 2012

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10/07 /12 “Rencontres” pour les rencontres (Communication)
La dynamique du projet diocésain Chemins d’avenir se donne à voir tous les mois avec l’émission “Rencontres”. Depuis bientôt 2 ans, le diocèse coproduit ce programme court qui invite à prendre de la hauteur, à aller chercher du carburant pour la vie, voire de l’espérance dans le quotidien. En outre, selon la thématique, certains épisodes peuvent être d’excellents supports pour lancer une conférence, une formation ou une rencontre. Exemple.
Cet article a été publié dans le magazine « Église dans les Vosges ». En vous abonnant , vous êtes informé-e et vous soutenez l’information et le dialogue dans le diocèse.

En début d’année scolaire, l’ensemble des animateurs des aumôneries de l’enseignement public des Vosges élabore un planning de rencontres, de rendez-vous en déterminant des thèmes différents par soirée. Ainsi, tout au long de l’année scolaire et chaque 2 à 3 semaines (hors période scolaire), le groupe de lycéens se retrouve dans les locaux de l’aumônerie à Épinal pour partager un moment convivial de découverte.
Les thèmes retenus s’appuient sur les demandes que les jeunes ont formulées lors de la 1re rencontre mais aussi sur différentes propositions issues de l’aumônerie, de mouvements, d’associations, etc. En équipe, nous avons le souci de répartir les soirées afin de pouvoir varier les thèmes, les supports, les interlocuteurs…

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Focus sur Émeline

En juin 2011, une ancienne de l’aumônerie, Émeline Poirot, jeune femme porteuse de handicap, a eu l’occasion de dédicacer son 1er recueil de poésie à la librairie “Quai des Mots”. Afin de valoriser cette démarche et pour répondre à la demande d’Émeline de venir à la rencontre des lycéens, il a été décidé de l’inviter à une première partie de soirée d’aumônerie, en qualité de témoin.

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Émeline est une jeune femme pleine de ressources. Ainsi après avoir réalisé son premier recueil de poésie, Vosges télévision dans le cadre de l’émission diocésaine mensuelle “Rencontres” lui a consacré un reportage de plusieurs minutes. Étant abonnée à la newsletter mensuelle du Diocèse, j’ai pris l’habitude de visionner chaque mois cette émission qui aborde des sujets très différents et présente des personnes engagées dans des missions, des projets et des groupes variés.

“Rencontres” comme support

En mars 2012 je prends connaissance du reportage sur Émeline. Il invite à aller à la rencontre de la différence, à comprendre le handicap afin de relativiser nos propres fragilités.
Aussi, en préparant la soirée aumônerie du lycée du 2 mai dernier avec une autre animatrice, c’est assez naturellement que j’ai proposé de prendre appui sur cette vidéo afin d’introduire la soirée qui avait comme thème les différences.
J’ai pris contact avec le service communication du diocèse afin de pouvoir disposer du DVD de l’émission pour la soirée. J’ai également demandé à Émeline l’autorisation de diffuser cette vidéo en amont de son intervention.

Un moyen de communication efficace

La vidéo a été un bon support pour introduire le thème des différences. Ce fut l’occasion aussi pour les jeunes de découvrir concrètement, à partir de ce reportage, un exemple d’intégration d’une personne porteuse de handicap. Comme cette vidéo présente différents aspects de la vie d’Émeline, le débat s’est très rapidement engagé et en toute simplicité.
Puis, Émeline a pu expliquer comment elle en est arrivée à écrire des poèmes, comment elle essaie de dépasser les difficultés qu’elles rencontrent, comment elle arrive à mobiliser des personnes ressources pour l’aider dans ses projets et ainsi à franchir des obstacles.
Émeline nous a partagé plusieurs textes en expliquant ce qui a été source d’inspiration pour elle. Un échange libre avec les participants s’est ensuite engagé.
Cette première partie de soirée avec Emeline a permis de prendre conscience qu’il est possible de dépasser les difficultés dès lors que la volonté est présente et que l’on sait mobiliser des forces en présence. Et tout cela a été en partie rendu possible grâce à l’émission “Rencontres” !

Nicole Claudel, animatrice d’aumônerie lycée

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09/07 /12 Les Pères du désert (Communication)
Le cycle de conférences de carême 2012 proposé par la paroisse de Saint-Dié portait sur le thème du désert. Le 18 mars 2012, Françoise Vinel est intervenue pour présenter les pères du désert. Entre ascèses, vertus et paradoxes… découverte !

Vers la fin du 3e siècle, dans la région d’Alexandrie en Égypte, Antoine entend à l’église ces deux paroles : “Si tu veux être parfait, va, vends tout ce que tu as et donne-le aux pauvres et viens, suis-moi, tu auras un trésor dans le ciel” (Mt 19, 21). Et encore, toujours dans l’Évangile de Matthieu (Mt 6, 34) : “Ne vous préoccupez pas du lendemain”. Aussitôt il devient ascète et s’éloigne de plus en plus du monde des hommes.

Pendant 20 ans, il est reclus dans un fort abandonné, qu’il quitte pour une région montagneuse, plus avant dans le désert égyptien. Transformé par l’ascèse et la prière, il accomplit des miracles, attire à lui d’autres moines et meurt dans la sainteté à plus de cent ans. Telle est l’histoire d’Antoine le Grand, qu’on appelle parfois le Père des moines.
Dans l’histoire du christianisme, Antoine apparaît comme le modèle du moine ermite, symbole de celui qui se purifie et entre dans une relation d’amitié avec Dieu. Du début du 4e siècle jusqu’à la conquête arabe du 7e siècle, beaucoup d’hommes et de femmes sont allés vivre au désert. C’est d’eux que nous allons parler aujourd’hui.

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Désert hier, désert aujourd’hui

Il est difficile d’avoir des données chiffrées sur le nombre de ces moines et ermites. Mais, dans les années 1960, des fouilles archéologiques ont mis à jour des ensembles architecturaux qui font comprendre au moins deux choses : les cellules étaient très nombreuses, preuve donc d’une importante population monastique et la vie devait se partager entre une vie d’isolement et une vie communautaire pour les activités économiques, pour certains repas et surtout pour la célébration eucharistique. Cela, c’est pour l’Égypte, qui semble bien être le lieu de naissance du monachisme chrétien, mais il y a d’autres déserts !

Pour donner quelques contours à ce monachisme du désert, je citerai les principaux endroits : l’Égypte (avec trois lieux principaux, à l’ouest du Nil : Scété, Nitrie et les Kellia), le sud de la Palestine c’est-à-dire la région de Gaza, la Syrie (au sud de la frontière avec la Turquie d’aujourd’hui), mais aussi la région du Pont en Asie mineure, du côté de l’Arménie turque aujourd’hui, où c’était plutôt des régions sauvages, montagneuses et boisées.

Mais le désert, ce pouvait être beaucoup plus près de nos régions. Dans Vie des Pères du Jura, on apprend qu’au 5ème siècle, un certain Romain, plus tard saint Romain, à la recherche d’une vie solitaire pour se consacrer à Dieu, s’installa sous les ramures d’un grand sapin… Et du Jura aux Vosges, il n’y a qu’un pas. Alors j’ai imaginé pour vous le désert vosgien : vous le savez, les chasseurs utilisent pour pister le gibier des miradors, voilà qui est parfait pour la vie au désert ! C’est une façon de dire que l’expérience du désert est de tout temps.

Le désert n’est pas seulement une réalité géographique, on doit d’abord l’associer à l’idée d’une vie solitaire, érémitique, séparée des hommes. Alors que le christianisme était désormais une religion reconnue, la crainte existait sans doute que le christianisme ne s’affadisse au contact des moeurs citadines, ne se dissolve dans les modes de vie païens. Mais on peut dire plus positivement les raisons de ces départs pour le désert : la quête du salut.

L’ascèse du désert

J’en viens à cette ascèse du désert, aux pratiques ascétiques qui sont le quotidien de la vie des Pères du désert. Il y a quelque chose de radical, qui relève d’une conception héroïque dans leur ascétisme. Tout peut être vécu à l’excès : le jeûne, l’absence de sommeil, le silence complet, la pauvreté. C’est là qu’intervient l’Ancien, le maître appelé “abba” qui discerne l’authenticité du zèle du débutant.

Dans cette formation, l’obéissance est de règle. Cela peut paraître aller jusqu’à l’absurde, mais elle définit la vie au désert comme la lutte contre ses passions et l’abandon de la volonté propre.
Abba Jean Colobos s’était retiré dans le désert à Scété auprès d’un vieillard thébain. Son abba, prenant un bois sec, le plante et lui dit : “Chaque jour, arrose-le d’une cruche d’eau jusqu’à ce qu’il donne du fruit”. Or l’eau était loin de chez eux : il fallait partir le soir et revenir le matin. Au bout de trois ans, le bois produisit un fruit. Le vieillard prit ce fruit et le porta à l’église en disant aux frères : “Prenez, mangez le fruit de l’obéissance”.

La vie au désert est le lieu des extrêmes, des exigences radicales. Et tout cela peut nous paraître très loin. Pourtant, le choix des expériences extrêmes est encore très présent dans nos sociétés et suscite notre admiration: je pense par exemple aux sports de l’extrême où ce qui est en jeu, c’est un affrontement avec soi-même dans un environnement peu familier. Plusieurs qualités sont nécessaires : la vigilance, l’attention à soi-même et le discernement.

Ces trois vertus sont les guides de l’âme et rappellent aussi qu’au désert, on se méfie aussi des excès de zèle. C’est donc l’humilité qui oriente le moine vers l’attention à lui-même, loin de la prétention à sauver le monde entier : un laïc avait demandé à un vieillard “Puisqu’il est écrit : Bienheureux les pacifiques, n’est-il pas bon de travailler avec zèle à la paix de tous ?”. Et le vieillard de répondre : “Il est mieux de pacifier son propre coeur, cela convient à chacun, et bienheureux celui qui le fait ! Tandis que pacifier les ennemis ne convient pas à tous, mais à ceux qui peuvent s’en acquitter sans dommage. Celui qui est faible doit être heureux de la paix de tous, mais sans proposer sa médiation pour mettre les autres en paix, sauf ceux qu’il aime selon Dieu, et à condition que ce soit sans dommage pour son âme”. La prudence, suscitée par la connaissance de ses limites, est donc conseillée.

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Paradoxes

On constate qu’au fond la vie au désert est sous le signe du paradoxe : il faut jeûner, vivre en solitaire, rester silencieux mais en même temps se montrer capable d’accueillir celui qui est de passage, de lui offrir à manger, de parler avec lui :
On interrogea un vieillard : “Il y a deux frères : l’un vit recueilli dans sa cellule jeûnant pendant six jours et se donnant beaucoup de peine ; l’autre est au service d’un malade. Duquel Dieu accepte-t-il plus volontiers l’oeuvre ?” Le vieillard dit : “Le frère jeûnant pendant six jours, même s’il se suspendait par les narines, ne pourrait être l’égal de celui qui sert les malades”. Avec cette parole virulente, on est ramené à un réalisme spirituel… il n’y a pas que des parfaits au désert, la médisance et l’hypocrisie n’en sont pas éradiquées.

Nouveau signe de paradoxe, on s’en prend aussi à celui qui, sous couvert d’humilité, s’en tiendrait à une ascèse modeste : Abba Lot vint trouver Abba Joseph et lui dit “Père, selon mes possibilités, j’observe ma petite règle, mon modeste jeûne, mon silence contemplatif ; je fais mes prières et ma méditation ; je m’efforce, autant que je le peux, de chasser de mon cœur les pensées inutiles que puis-je faire de plus ?” L’Ancien se leva pour répondre et leva les mains vers le ciel ; ses doigts ressemblèrent à dix lampes enflammées et il dit : “Pourquoi ne pas vous transformer complètement en flamme ?”

C’est l’Ancien qui aide à discerner l’attitude juste, et pour cela il donne une parole, qui est le plus souvent une citation des Écritures. Dans le silence qui est de règle au désert, une parole peut vous nourrir pendant longtemps. C’est une bonne réflexion, n’est-ce pas, que de faire le lien entre désert et économie de parole, où chaque parole, de ce fait, prend toute son importance – c’est à l’opposé de notre surabondance de paroles qui finissent par avoir toutes la même couleur, le même inintérêt.

Diable et démons

Il y a un personnage que je n’ai pas encore nommé et qui est assez souvent mentionné dans ces récits de la vie monastique au désert : le diable, et la foule des démons à son service. Les paradoxes, les contradictions apparentes des conseils donnés par les Anciens, c’est à cause de lui. Car le diable, tel qu’il est mentionné, peut s’immiscer dans les meilleures intentions du moine. Aussi le discernement est-il la vertu par excellence des pères spirituels : ils voient avec clairvoyance ce qui motive le comportement et l’action du disciple, et particulièrement l’orgueil qui peut susciter les excès. La vie chrétienne ou la quête de sainteté se trouve ainsi définie comme un combat spirituel visant à se libérer des passions et des tentations.
Et, le diable a peur de la sainteté : un frère demanda à Abba Isidore “Pourquoi les démons ont-ils si peur de toi ?” Le vieillard lui dit : “Parce que, depuis le jour où je suis devenu moine, je m’entraîne à ne pas permettre à la colère de monter jusqu’à ma bouche”.

Ce combat peut décourager et il y a des maladies au désert, en particulier celle qu’on nomme l’“acédie” : le moine est envahi par la tristesse, le désespoir, il ne se supporte plus dans sa cellule, il songe à partir avec l’idée qu’ailleurs il se convertira plus facilement. Le rôle de l’Ancien, dans ces moments-là, est de l’encourager à rester dans sa cellule.

Conclusion

Qu’est-ce que le désert pour ces premières formes de vie monastique ? Moins un lieu géographique que le désir de s’établir soi-même comme lieu intérieur, désert, vide de tout ce qui ferait obstacle à la présence de Dieu : le moine devient en quelque sorte un lieu, un espace prêt pour Dieu. L’accent est bien davantage mis sur la démarche de conversion et d’apprentissage d’une vie simple et humble. Si le désert et la vie solitaire facilitent ce mode de vie, c’est sûrement une invitation pour nous, à retrouver ou inventer de nouvelles formes de désert, de simplification de nos vies encombrées.

Françoise Vinel

Cet article a été publié dans le magazine « Église dans les Vosges ». En vous abonnant , vous soutenez l’information et le dialogue dans le diocèse.

30/06 /12 Une nouvelle formule en vue pour les journaux paroissiaux (Communication)
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Le journal paroissial est un enjeu majeur de diffusion de l’information au sein de la communauté et/ou pour les habitants. Il est une grande chance quand il existe et qu’il est attrayant. Il est cependant aussi l’occasion de beaucoup de travail. Dans les Vosges, une petite dizaine de paroisses ont « réveillé » ces derniers mois leur journal, sur le fond et sur la forme. Bravo !

Du coup, un groupe de presse a contacté le diocèse pour élaborer une nouvelle formule pour les journaux paroissiaux (avec des pages nationales, départementales et locales).
Nous souhaiterions vous présenter l’état de notre travail pour évaluer s’il correspond à un réel besoin pour vous et peut constituer une nouvelle opportunité de communication.

Avec l’abbé Duménil, vicaire général, le service com vous invite à faire connaissance avec cette nouvelle formule possible.
Le lundi 9 juillet 2012 de 15h à 17h
à la Maison diocésaine 29 rue François de Neufchâteau 88 000 Epinal

Cette rencontre est ouverte à tous : ceux qui ont des journaux et aussi ceux qui n’en ont pas ! Merci de confirmer, par courriel , votre participation ou celle d’un membre de votre équipe.